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Leçon n°4 - Une gouvernance économique mondiale depuis le sommet du G 6 de 1975
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
L’idée de gouverner l’économie mondiale émerge à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à la conférence de Bretton Woods (1944), dont le but est d’éviter un retour aux désordres économiques et monétaires de l’entre-deux-guerres (document 1). A l’issue de cette conférence, deux organisations internationales sont créées, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale (document 2), toutes deux chargées de faire fonctionner un nouveau système monétaire international, le Gold Exchange Standard. Désormais, la valeur des monnaies mondiales est déterminée par la valeur du dollar, elle-même fixée sur celle de l’or (document 3). Parallèlement, le commerce mondial est encadré par le GATT, l’Accord général sur les prix et le commerce, signé en 1947 (document 4). Même si elle subit de nombreuses critiques (document 5), la gouvernance issue des accords de Bretton Woods dure jusqu’aux années 1970, au cours desquelles un nouveau contexte économique impose de repenser les mécanismes et les institutions mis en place en 1944.
Comment la gouvernance de l’économie mondiale a-t-elle été réorganisée à partir de 1975 ? Quelles évolutions a-t-elle connues et quelles oppositions a-t-elle rencontrées depuis cette date ?
La conférence de Bretton Woods (1944)
Les États signataires des accords de Bretton Woods
De nouvelles institutions pour gouverner l’économie mondiale
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale,
fondés en 1945 à la suite de la conférence de Bretton Woods
De nouvelles règles pour l’économie mondiale
Le Gold Exchange Standard: le dollar « as good as gold »
De nouvelles règles pour l’économie mondiale
Les États-Unis, le pays le plus riche du monde en 1945
De nouvelles règles pour l’économie mondiale
Le General agreement on tariffs and trade (1947) et la généralisation du libre-échange
I. Le temps des crises (1971-1991)
1. Le tournant des années 1970: une économie mondiale de plus en plus instable
a) Le Gold Exchange Standard disparaît à partir de 1971. Depuis les années 1960, les États-Unis sont confrontés à la concurrence croissante des économies japonaise et européennes, qui entraine un déficit commercial de plus en plus marqué, et ils sont affaiblis par la guerre du Vietnam, qui creuse un déficit budgétaire croissant (document 1). Le dollar est de ce fait fragilisé, à la fois par l’inflation (les Américains financent leurs déficits en faisant fonctionner la « planche à billet », c’est-à-dire en émettant toujours plus de monnaie) et par les achats d’or effectués par les États étrangers auprès de la Banque centrale américaine (document 2). Pour protéger sa monnaie nationale, Nixon décide en août 1971, de suspendre la convertibilité du dollar en or (document 3), qui est depuis 1944 le centre du système monétaire mondial. Cette décision unilatérale entraine les autres monnaies dans une instabilité inédite. Pour y mettre fin, un accord signé en 1976 à la Jamaïque par les principaux pays industrialisés établit un système de « changes flottants » : il n'y a plus de parité fixe entre les monnaies, dont la valeur est désormais déterminée sur le marché des changes. C’est la fin du système de Bretton Woods (document 4).
b) Deux « chocs pétroliers » ralentissent durablement la croissance de l’économie mondiale. En octobre 1973, à la suite de la guerre de Kippour, les États membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole décident de multiplier par quatre le prix de leurs exportations et de restreindre le volume de leurs ventes aux pays industrialisés occidentaux, afin de punir ces derniers du soutien qu’ils apportent à Israël (document 5). En 1979-1980, la réduction des exportations iraniennes, consécutive à la révolution islamique et au déclenchement de la guerre avec l’Irak, crée un deuxième choc (document 6) qui amène le prix du baril de pétrole (qui n’était que de 2 dollars avant 1973) à 40 dollars . C’est la fin de la croissance forte des « Trente Glorieuses », en grande partie favorisée par une énergie à bon marché (document 7).
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
La balance commerciale des États-Unis depuis la fin du XIXe siècle
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
Le déficit budgétaire des États-Unis depuis 1947
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
La suspension de la convertibilité du dollar en or
À de nombreuses reprises ces deux dernières années, je me suis adressé à la Nation au sujet des difficultés qu'il y avait à clore la guerre [du Vietnam]. Puisqu'en ce domaine nous avons déjà bien avancé, ce dimanche soir est le moment idéal pour nous de nous pencher sur les challenges de la paix. [... ] L'un des plus cruels héritages de la prospérité artificielle produite par la guerre est l'inflation. L'inflation vole chaque américain, chacun d'entre vous. [...] Nous avons fait des progrès contre l'augmentation du coût de la vie. [... ] Mais comme c'est le cas de notre combat contre le chômage, nous pouvons et devons mieux faire. [... ] Nous devons protéger la position du dollar comme pilier de la stabilité monétaire dans le monde. Ces sept dernières années, il y a eu en moyenne une crise monétaire internationale par an. À qui profitent ces crises ? Pas au travailleur, pas à l'investisseur, pas aux réels producteurs de richesses. Les grands gagnants sont ceux qui spéculent sur la monnaie. Parce qu'ils prospèrent sur les crises, ils contribuent à les créer. J'ai donc ordonné au Secrétaire Conally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar [en or]. [...]
À nos amis à l'étranger [...], je donne l'assurance suivante : les États-Unis ont toujours été et continueront d'être des partenaires clairvoyants et dignes de confiance. En pleine coopération avec le FMI et nos partenaires commerciaux, nous accélérerons les réformes nécessaires pour bâtir rapidement un nouveau système monétaire.
Discours télévisé du Président Richard Nixon, 15 août 1971.
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
Un autre système monétaire mondial: les « changes flottants » (1976)
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Le choc pétrolier de 1973. De gauche à droite:
W. Brandt (RFA), G. Pompidou (France), R. Nixon (États-Unis), E. Heath (Royaume-Uni)
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Le choc pétrolier de 1973 aux États-Unis:
la fin d’une énergie abondante et bon marché
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Le point de départ du 2ème choc pétrolier :
la révolution iranienne de 1979
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Le choc pétrolier de 1979 aux États-Unis:
une énergie encore plus chère et encore plus rare
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Une hausse des prix du pétrole qui ralentit durablement la croissance mondiale
a) 1971 : La fin du Gold Exchange Standard
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
La balance commerciale des États-Unis depuis la fin du XIXe siècle
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
La suspension de la convertibilité du dollar en or
À de nombreuses reprises ces deux dernières années, je me suis adressé à la Nation au sujet des difficultés qu'il y avait à clore la guerre [du Vietnam]. Puisqu'en ce domaine nous avons déjà bien avancé, ce dimanche soir est le moment idéal pour nous de nous pencher sur les challenges de la paix. [... ] L'un des plus cruels héritages de la prospérité artificielle produite par la guerre est l'inflation. L'inflation vole chaque américain, chacun d'entre vous. [...] Nous avons fait des progrès contre l'augmentation du coût de la vie. [... ] Mais comme c'est le cas de notre combat contre le chômage, nous pouvons et devons mieux faire. [... ] Nous devons protéger la position du dollar comme pilier de la stabilité monétaire dans le monde. Ces sept dernières années, il y a eu en moyenne une crise monétaire internationale par an. À qui profitent ces crises ? Pas au travailleur, pas à l'investisseur, pas aux réels producteurs de richesses. Les grands gagnants sont ceux qui spéculent sur la monnaie. Parce qu'ils prospèrent sur les crises, ils contribuent à les créer. J'ai donc ordonné au Secrétaire Conally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar [en or]. [...]
À nos amis à l'étranger [...], je donne l'assurance suivante : les États-Unis ont toujours été et continueront d'être des partenaires clairvoyants et dignes de confiance. En pleine coopération avec le FMI et nos partenaires commerciaux, nous accélérerons les réformes nécessaires pour bâtir rapidement un nouveau système monétaire.
Discours télévisé du Président Richard Nixon, 15 août 1971.
1971 : La fin du Gold Exchange Standard
Un autre système monétaire mondial: les « changes flottants » (1976)
b) Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Le choc pétrolier de 1973. De gauche à droite:
W. Brandt (RFA), G. Pompidou (France), R. Nixon (États-Unis), E. Heath (Royaume-Uni)
Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »
Une hausse des prix du pétrole qui ralentit durablement la croissance mondiale
2. De nouvelles formes de gouvernance pour faire face à ces crises
a) Les principaux États industrialisés d’économie capitaliste créent le G6 en 1975. Alors que les institutions de Bretton Woods apparaissent impuissantes face aux désordres économiques et financiers, les pays les plus riches du bloc de l’Ouest s’organisent entre eux pour retrouver une certaine stabilité. Sous l'impulsion du président français Giscard d'Estaing, les chefs d'État et de gouvernement de la France, de la RFA, de l'Italie, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Japon (qui, à eux seuls, produisent alors 50% de la richesse mondiale) se réunissent pour la première fois de manière informelle à Rambouillet en 1975 (document 1). Rejoints, à la demande des États-Unis, par le Canada en 1976, ils forment le G7, dont les sommets annuels coordonnent les politiques économiques des pays les plus riches et fixent des orientations qui engagent l’ensemble de l’économie mondiale (document 2). A partir des années 1980, ce nouveau directoire s’élargit à la CEE, puis à l’Union Européenne – les présidents du Conseil Européen et de la Commission Européenne assistent en tant qu’invités aux sommets du G7 – et à la Russie, qui, admise en 1997, est « mise en congé » de l’organisation en 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée (document 3). Les sommets du G7 sont aussi l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches du monde de nouer des relations amicales (document 4).
b) Les pays les moins développés cherchent à élaborer leurs propres réponses aux crises des années 1970. Durement touchés par le ralentissement de l’économie mondiale après 1973, les pays du Tiers-Monde réunis depuis 1961 dans le Mouvement des Non-Alignés réclament la mise en place d’un « Nouvel Ordre Economique International » : celui-ci serait fondé sur une réforme de la gouvernance de l’économie mondiale et sur une refonte des règles du commerce mondial qui leur donnerait enfin le contrôle des prix des matières premières qu’ils exportent (document 5). La seule réponse positive qu’ils obtiennent de la part des pays les plus riches est la tenue à Cancun en 1981 d’un « sommet Nord-Sud » associant les pays industrialisés occidentaux et les pays en développement, un sommet sans véritables résultats et surtout sans lendemains (document 6). Confrontés à une baisse continue des cours des matières premières, les pays du Sud doivent de plus en plus recourir à des prêts consentis par les pays du Nord, en se plaçant dans une nouvelle forme de dépendance vis-à-vis de ces derniers (document 7).
La création d’un club de pays riches, le G6
Le premier somment du G6 en 1975. De gauche à droite: A. Moro (Italie), H. Wilson (Royaume-Uni),
G. Ford (États-Unis), V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA), T. Miki (Japon)
La création d’un club de pays riches, le G6
Les PIB des membres du G6 dans le PIB mondial, en 1950 et en 1973
La création d’un club de pays riches, le G6
La Déclaration de Rambouillet (1975)
Les chefs d’État et de Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, d’Italie et du Japon se sont réunis au château de Rambouillet du 15 au 17 novembre 1975 et sont convenus de la déclaration suivante :
1. Pendant ces trois jours, nous avons procédé à un échange de vues approfondi et positif sur la situation économique mondiale, les problèmes économiques communs à nos pays, leurs conséquences humaines, sociales et politiques et les programmes d’action destinés à les résoudre.
2. Nous nous sommes réunis parce que nous partageons les mêmes convictions et les mêmes responsabilités. Nous sommes chacun pour notre part responsables de la conduite d’une société ouverte, démocratique, profondément attachée à la liberté individuelle et au progrès social.
3. Pour atteindre ces objectifs, dans un monde marqué par une interdépendance croissante, nous sommes décidés à assumer pleinement nos responsabilités et à développer nos efforts en vue d’une coopération internationale accrue et d’un dialogue constructif entre tous les pays, dépassant les disparités de leur développement économique, l’inégalité des ressources dont ils disposent et les différences de leurs systèmes politiques et sociaux.
Déclaration finale du premier sommet
des pays industrialisés, le 17 novembre 1975.
Voir un extrait du Journal télévisé du 17 novembre 1975 consacré à ce sommet
La création d’un club de pays riches, le G6
Le G6 devient le G7 en 1976. De gauche à droite: V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA),
T. Miki (Japon), G. Ford (États-Unis), J. Callaghan (Royaume-Uni), P.-E. Trudeau (Canada), A. Moro (Italie)
La création d’un club de pays riches, le G6
La CEE, puis l’Union européenne, sont invitées aux sommets du G7 depuis 1977:
Jacques Delors, président de la Commission européenne (à gauche), au sommet de Toronto en 1988.
La création d’un club de pays riches, le G6
Le sommet du G7 à Bruxelles en juin 2014:
la Russie est « mise en congé » à la suite de l'invasion de la Crimée
La création d’un club de pays riches, le G6
Les chefs d’État du G8 devant la finale Bayern-Chelsea (1-1; tab: 3-4 ),
lors du sommet de Camp David en juin 2012
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Les États participant au premier sommet du Mouvement des Non-Alignés (1961)
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Pour un Nouvel Ordre Économique International
Le nouvel ordre économique international devrait être fondé sur le plein respect des principes ci-après : [...]
2. Droit pour chaque État d’adopter le système économique et social qu’il juge être le mieux adapté à son propre développement [...];
3. Souveraineté permanente et intégrale de chaque État sur ses ressources naturelles et sur toutes les activités économiques;
4. Droit pour tous les États, territoires et peuples soumis à une occupation étrangère, à une domination étrangère et coloniale ou à l'apartheid d'obtenir une restitution et une indemnisation totale pour l'exploitation, la réduction et la dégradation des ressources naturelles et de toutes les autres ressources de ces États, territoires et peuples ;
5. Réglementation et supervision des activités des sociétés multinationales [...];
6. Rapports justes et équitables entre les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés et semi-finis exportés par les pays en voie de développement et les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés, des biens d'équipement et du matériel importés par eux, en vue de provoquer, au profit de ces pays, une amélioration soutenue des termes de l'échange.
Houari Boumediene, Président de l’Algérie,
Déclaration devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, 1er mai 1974.
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Pour une autre gouvernance de l'économique mondiale
Le Groupe des 77 [formé à l’ONU par les pays du Tiers-Monde] a vu le jour parce que le Tiers-monde a compris qu'il devait parler d'une seule voix aux sessions des Nations-Unies sur le commerce et le développement et dans les autres réunions consacrées aux problèmes économiques mondiaux. Isolés, nous étions faibles, c'est pourquoi nous nous sommes rassemblés pour négocier avec les États industrialisés les changements à apporter aux règles et pratiques régissant les finances et les échanges mondiaux. [...] Si, lorsque nous recherchions des ressources pour notre Survie, sans parler de notre développement, nous appliquions à la lettre les moyens préconisés pour réunir des capitaux, nous semblions toujours finir soit par tomber sous la coupe, ou à peu près, des sociétés transnationales, soit par subir les politiques du FMI, quand ce n'était pas les deux à la fois. [...] Le système actuel a été institué par les États industrialisés pour servir leurs intérêts. C'est là un fait historique et non un jugement moral ! [...] Nous, le tiers-monde, nous exigeons maintenant que l'on change les systèmes qui enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres.
Julius Nyerere, président de la Tanzanie,
allocution prononcée le 12 février 1979 devant le Groupe des 77
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Le premier (et unique) sommet Nord-Sud de Cancun, en 1981
Au premier rang, de gauche à droite: États-Unis, Côte-d'Ivoire, Bangladesh, Algérie, RFA, Canada,
Mexique, Arabie Saoudite, Autriche, Brésil, Chine, Philippines. Au deuxième rang: Yougoslavie, Tanzanie,
Royaume-Uni, Japon, Guyana, France, Inde, Nigeria, Suède, Venezuela, ONU.
Les revendications des pays du Tiers-Monde
L'endettement du Sud dans les années 1970 et 1980
a) La création d’un club de pays riches, le G6
La création d’un club de pays riches, le G6
Le premier somment du G6 en 1975. De gauche à droite: A. Moro (Italie), H. Wilson (Royaume-Uni),
G. Ford (États-Unis), V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA), T. Miki (Japon)
La création d’un club de pays riches, le G6
La Déclaration de Rambouillet (1975)
Les chefs d’État et de Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, d’Italie et du Japon se sont réunis au château de Rambouillet du 15 au 17 novembre 1975 et sont convenus de la déclaration suivante :
1. Pendant ces trois jours, nous avons procédé à un échange de vues approfondi et positif sur la situation économique mondiale, les problèmes économiques communs à nos pays, leurs conséquences humaines, sociales et politiques et les programmes d’action destinés à les résoudre.
2. Nous nous sommes réunis parce que nous partageons les mêmes convictions et les mêmes responsabilités. Nous sommes chacun pour notre part responsables de la conduite d’une société ouverte, démocratique, profondément attachée à la liberté individuelle et au progrès social.
3. Pour atteindre ces objectifs, dans un monde marqué par une interdépendance croissante, nous sommes décidés à assumer pleinement nos responsabilités et à développer nos efforts en vue d’une coopération internationale accrue et d’un dialogue constructif entre tous les pays, dépassant les disparités de leur développement économique, l’inégalité des ressources dont ils disposent et les différences de leurs systèmes politiques et sociaux.
Déclaration finale du premier sommet
des pays industrialisés, le 17 novembre 1975.
Voir un extrait du Journal télévisé du 17 novembre 1975 consacré à ce sommet
La création d’un club de pays riches, le G6
Les chefs d’État du G8 devant la finale Bayern-Chelsea (1-1; tab: 3-4 ),
lors du sommet de Camp David en juin 2012
b) Les revendications des pays du Tiers-Monde
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Les États participant au premier sommet du Mouvement des Non-Alignés (1961)
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Pour un Nouvel Ordre Économique International
Le nouvel ordre économique international devrait être fondé sur le plein respect des principes ci-après : [...]
2. Droit pour chaque État d’adopter le système économique et social qu’il juge être le mieux adapté à son propre développement [...];
3. Souveraineté permanente et intégrale de chaque État sur ses ressources naturelles et sur toutes les activités économiques;
4. Droit pour tous les États, territoires et peuples soumis à une occupation étrangère, à une domination étrangère et coloniale ou à l'apartheid d'obtenir une restitution et une indemnisation totale pour l'exploitation, la réduction et la dégradation des ressources naturelles et de toutes les autres ressources de ces États, territoires et peuples ;
5. Réglementation et supervision des activités des sociétés multinationales [...];
6. Rapports justes et équitables entre les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés et semi-finis exportés par les pays en voie de développement et les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés, des biens d'équipement et du matériel importés par eux, en vue de provoquer, au profit de ces pays, une amélioration soutenue des termes de l'échange.
Houari Boumediene, Président de l’Algérie,
Déclaration devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, 1er mai 1974.
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Pour une autre gouvernance de l'économique mondiale
Le Groupe des 77 [formé à l’ONU par les pays du Tiers-Monde] a vu le jour parce que le Tiers-monde a compris qu'il devait parler d'une seule voix aux sessions des Nations-Unies sur le commerce et le développement et dans les autres réunions consacrées aux problèmes économiques mondiaux. Isolés, nous étions faibles, c'est pourquoi nous nous sommes rassemblés pour négocier avec les États industrialisés les changements à apporter aux règles et pratiques régissant les finances et les échanges mondiaux. [...] Si, lorsque nous recherchions des ressources pour notre Survie, sans parler de notre développement, nous appliquions à la lettre les moyens préconisés pour réunir des capitaux, nous semblions toujours finir soit par tomber sous la coupe, ou à peu près, des sociétés transnationales, soit par subir les politiques du FMI, quand ce n'était pas les deux à la fois. [...] Le système actuel a été institué par les États industrialisés pour servir leurs intérêts. C'est là un fait historique et non un jugement moral ! [...] Nous, le tiers-monde, nous exigeons maintenant que l'on change les systèmes qui enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres.
Julius Nyerere, président de la Tanzanie,
allocution prononcée le 12 février 1979 devant le Groupe des 77
Les revendications des pays du Tiers-Monde
Le premier (et unique) sommet Nord-Sud de Cancun, en 1981
Au premier rang, de gauche à droite: États-Unis, Côte-d'Ivoire, Bangladesh, Algérie, RFA, Canada,
Mexique, Arabie Saoudite, Autriche, Brésil, Chine, Philippines. Au deuxième rang: Yougoslavie, Tanzanie,
Royaume-Uni, Japon, Guyana, France, Inde, Nigeria, Suède, Venezuela, ONU.
3. La révolution néolibérale des années 1980
a) L’impulsion est donnée par les États-Unis et le Royaume-Uni. Alors que les décennies de forte croissance de l’après-guerre ont été marquées par une importante intervention des États dans leur économie, les années 1980 amènent au contraire un retour aux principes du libéralisme le plus strict (document 1). Pour faire face au ralentissement de la croissance, le président américain Ronald Reagan (1980-1988) et le Premier ministre britannique Margaret Thatcher (1979-1990) prônent, au nom de la libre-concurrence, un désengagement complet de l’État, qui entraine de nombreuses privatisations, une déréglementation des marchés et une diminution des dépenses publiques (document 2). A leur suite, l’ensemble des pays industrialisés adoptent cette politique – la France y est par exemple contrainte en 1983 – ce qui permet de parler, dans les années 1980, d’une « révolution néolibérale » (document 3). Si elle permet un retour relatif de la croissance, cette inflexion majeure n’empêche pas une forte augmentation du chômage .
b) Le libéralisme économique progresse également dans les autres régions du monde. Confrontés à une dette de plus en plus importante, un grand nombre de pays en développement se retrouvent en cessation de paiement au début des années 1980, lorsque les États et les banques des pays les plus riches cessent de leur accorder de nouveaux prêts. L’exemple le plus spectaculaire est celui du Mexique qui, en 1982, suspend tous ses remboursements envers ses créanciers (document 4). Pour faire face à cette crise majeure, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale acceptent de financer les pays les plus endettés, mais en leur imposant des « plans d’ajustement structurels », basés sur des réductions drastiques des dépenses publiques et sur une ouverture de leur marché aux produits et aux investissements étrangers. Très impopulaires dans les pays où ils sont appliqués, ces plans obligent les pays en développement à entrer dans ce qu’on appelle le « consensus de Washington », en convertissant leur économie aux règles de l’économie de marché (document 5). La même conversion est imposée, après 1989, aux anciens pays d’économie socialiste (Europe de l’Est et ex-URSS) qui adoptent, par une transition brutale surnommée la « thérapie de choc », une économie strictement libérale (document 6).
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
Deux économistes néo-libéraux dont les idées dominent les années 1980
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
Ronald Reagan (1980-1988) et Margaret Thatcher (1979-1990)
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
La déréglementation économique
La leçon d’histoire économique de l’Europe des années 1970 et 1980 est que la planification centrale ne marche pas, contrairement à l’effort et à l’initiative personnels; qu’une économie dirigée par l’État est recette de croissance lente et que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats. [...] Cela signifie agir pour libérer les marchés, élargir les choix, réduire l’intervention gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique. Notre objectif [...] doit être de déréglementer, d’éliminer les contraintes commerciales, de nous ouvrir. La Grande-Bretagne a montré l’exemple en ouvrant ses marchés aux autres. [...] Il s’agit de véritables conditions requises car c’est ce dont les milieux d'affaires de la Communauté ont besoin pour pouvoir effectivement concurrencer le reste du monde. Et c’est ce que le consommateur européen veut, car cela va lui permettre d’étendre son choix et de vivre à moindre coût.
Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, 20 septembre 1988.
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
Caricature de Plantu, illustrant le tournant libéral pris par l'économie française en 1983,
après l'échec des politiques de relance mises en place par François Mitterrand en 1981
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980: l'exemple de l'Afrique
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980:
le Mexique en cessation de paiement en 1982
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
Les pays du Tiers-Monde face aux politiques d’ajustement structurel
7. En dépit de leurs difficultés, ces pays ont enregistré des progrès considérables dans leur développement économique et social. Toutefois, les conditions de vie dans nombre de pays en développement se sont dégradées par rapport au début de la décennie. [...] Le fardeau de l’ajustement pèse d'une façon démesurée sur les pays en développement et ses coûts sociaux et politiques s’avèrent insoutenables.
8. L’aide publique au développement demeure à un niveau inférieur à la moitié des objectifs fixés au plan international. L’investissement étranger direct et les prêts bancaires ont baissé considérablement. Les pays en développement doivent faire face au grave problème de la dette extérieure, à la baisse à des niveaux sans précédent des prix de leurs produits de base, à la détérioration des termes de l’échange, et au renforcement du protectionnisme des marchés des pays développés. On assiste ainsi au paradoxe du transfert inverse de ressources des pays en développement vers les pays développés.
9. Le dialogue Nord-Sud est resté au point mort pendant presque toute la durée des années 80. La coopération économique multilatérale est devenue inefficace au moment où l’on en avait le plus besoin.
Déclaration des ministres des Affaires étrangères
du Groupe des 77, Caracas, 23 juin 1989
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
Caricature de Plantu dénonçant les politiques « d’ajustement structurel » du FMI
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
La décomposition du bloc communiste: l'ouverture du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
Les conséquences de la « thérapie de choc » appliquée à la Russie dans les années 1990
a) L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
Deux économistes néo-libéraux dont les idées dominent les années 1980
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
La déréglementation économique
La leçon d’histoire économique de l’Europe des années 1970 et 1980 est que la planification centrale ne marche pas, contrairement à l’effort et à l’initiative personnels; qu’une économie dirigée par l’État est recette de croissance lente et que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats. [...] Cela signifie agir pour libérer les marchés, élargir les choix, réduire l’intervention gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique. Notre objectif [...] doit être de déréglementer, d’éliminer les contraintes commerciales, de nous ouvrir. La Grande-Bretagne a montré l’exemple en ouvrant ses marchés aux autres. [...] Il s’agit de véritables conditions requises car c’est ce dont les milieux d'affaires de la Communauté ont besoin pour pouvoir effectivement concurrencer le reste du monde. Et c’est ce que le consommateur européen veut, car cela va lui permettre d’étendre son choix et de vivre à moindre coût.
Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, 20 septembre 1988.
L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni
Caricature de Plantu, illustrant le tournant libéral pris par l'économie française en 1983,
après l'échec des politiques de relance mises en place par François Mitterrand en 1981
b) L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980: l'exemple de l'Afrique
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
Les pays du Tiers-Monde face aux politiques d’ajustement structurel
7. En dépit de leurs difficultés, ces pays ont enregistré des progrès considérables dans leur développement économique et social. Toutefois, les conditions de vie dans nombre de pays en développement se sont dégradées par rapport au début de la décennie. [...] Le fardeau de l’ajustement pèse d'une façon démesurée sur les pays en développement et ses coûts sociaux et politiques s’avèrent insoutenables.
8. L’aide publique au développement demeure à un niveau inférieur à la moitié des objectifs fixés au plan international. L’investissement étranger direct et les prêts bancaires ont baissé considérablement. Les pays en développement doivent faire face au grave problème de la dette extérieure, à la baisse à des niveaux sans précédent des prix de leurs produits de base, à la détérioration des termes de l’échange, et au renforcement du protectionnisme des marchés des pays développés. On assiste ainsi au paradoxe du transfert inverse de ressources des pays en développement vers les pays développés.
9. Le dialogue Nord-Sud est resté au point mort pendant presque toute la durée des années 80. La coopération économique multilatérale est devenue inefficace au moment où l’on en avait le plus besoin.
Déclaration des ministres des Affaires étrangères
du Groupe des 77, Caracas, 23 juin 1989
L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète
Les conséquences de la « thérapie de choc » appliquée à la Russie dans les années 1990
II. Quelle gouvernance pour la mondialisation actuelle ? (1991-)
1. Une gouvernance économique devenue plurielle
a) Des organisations internationales sont créées ou renouvelées à partir de 1991. Les institutions issues de Bretton Woods augmentent le nombre de leurs membres, en même temps qu’elles élargissent leurs missions. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui succède au GATT après la conférence de Marrakech en 1995, regroupe ainsi la quasi-totalité des États du monde (164 membres aujourd’hui) et fixe des règles pour l’ensemble des échanges internationaux de marchandises, mais aussi de services (document 1). D’autres institutions sont parallèlement contraintes de se renouveler à la suite de l’émergence de nouvelles puissances économiques, dont les principales forment le groupe des BRICS en 2009. L’action du G7 est désormais complétée par celle du G20, qui associe les États les plus développés du Nord aux États émergents du Sud. Ce sont les pays du G20 (les deux tiers de la population mondiale, 80 % du commerce mondial et plus de 90 % du produit mondial brut) qui se mobilisent pour faire face à la crise financière de 2008 (document 2). La mondialisation de l’économie suscite enfin de multiples organisations régionales, qui, comme le Mercosur (formé en 1991), l’Union Européenne (fondée en 1992), l’ASEAN (renouvelée en 1992) et l’ALENA (fondé en 1993) contribuent à l’accroissement des échanges mondiaux, tout en participant activement au fonctionnement des organisations internationales : l’Union Européenne, qui est le 20ème membre du G20, est aussi représentée aux réunions de l’OMC, au même titre que l’ALENA ou l’ASEAN (document 3).
b) Les États sont de plus en plus concurrencés par d’autres acteurs. Depuis la révolution néolibérale des années 1980, une part croissante de la gouvernance économique mondiale est assurée par les marchés financiers (dont dépend en particulier la valeur des monnaies), par les banques centrales – qui, comme la Banque Centrale Européenne et la FED (la banque centrale américaine) agissent indépendamment des États – ou par les agences de notation (comme Fitch, Standard and Poor’s et Moody’s)), dont les décisions peuvent déstabiliser des entreprises ou des États (document 4). Les firmes transnationales, dont les stratégies s’imposent de plus en plus aux États, et les organisations non-gouvernementales, qui dénoncent les dysfonctionnements de l’économie mondiale, jouent également un rôle majeur dans l'organisation de la mondialisation (document 5). Le Forum économique mondial qui se tient tous les ans depuis 1971 à Davos, en Suisse et qui rassemble les chefs d’État les plus puissants de la planète, les représentants des principales organisations internationales, les dirigeants des principales FTN et des personnalités leaders de l’opinion mondiale, est la meilleure illustration d’une gouvernance économique devenue plurielle (document 6).
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
L’Organisation mondiale du commerce, une nouvelle institution adaptée à la mondialisation
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
Une nouvelle hiérarchie des puissances économiques:
les cinq premiers pays émergents se réunissent en sommets annuels depuis 2011
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
La gouvernance du FMI après la réforme de 2010,
associant les puissances du Nord à celles du Sud
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
Les multiples institutions de la mondialisation au début des années 2010
De nouveaux acteurs face aux États
Des acteurs de premier plan de la gouvernance mondiale: les marchés financiers
De nouveaux acteurs face aux États
Des firmes transnationales capables d'imposer leurs stratégies aux États:
les premiers acteurs de la mondialisation
De nouveaux acteurs face aux États
Bill Clinton (ex-Potus), Bill Gates (Microsoft), Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Bono (représentant
de nombreuses ONG) et Olusegun Obasanjo (Nigéria) au Forum économique mondial de Davos en 2005
a) Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
L’Organisation mondiale du commerce, une nouvelle institution adaptée à la mondialisation
Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées
Les multiples institutions de la mondialisation au début des années 2010
b) De nouveaux acteurs face aux États
De nouveaux acteurs face aux États
Des acteurs de premier plan de la gouvernance mondiale: les marchés financiers
De nouveaux acteurs face aux États
Bill Clinton (ex-Potus), Bill Gates (Microsoft), Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Bono (représentant
de nombreuses ONG) et Olusegun Obasanjo (Nigéria) au Forum économique mondial de Davos en 2005
2. Une gouvernance qui concentre de nombreuses critiques
a) Les altermondialistes deviennent dans les années 2000 ses principaux opposants. Regroupement d’associations aux finalités très diverses (Greenpeace, Attac ou la Confédération Paysanne), le mouvement altermondialiste multiplie les manifestations lors des sommets réunissant les dirigeants de la gouvernance économique mondiale : parfois violentes, comme à Seattle en 1999 en marge d'un sommet de l’OMC, ou à Gênes en 2001 lors d'un sommet du G8 (document 1), ces manifestations permettent aux altermondialistes de dénoncer les dégâts économiques, sociaux et environnementaux de la mondialisation actuelle et de réclamer une plus grande place pour les sociétés civiles au sein de la gouvernance économique (document 2). C’est dans ce but qu’est mis en place à partir de 2001 un Forum social mondial qui réunit tous les ans ou tous les deux ans les organisations altermondialistes du monde entier dans une ville d’un pays du Sud et qui se présente comme une alternative (« un autre monde est possible ») au Forum de Davos et aux autres institutions de la gouvernance mondiale (document 3).
b) Plus généralement, la gouvernance de l’économie mondiale est contestée pour sa faible efficacité. Depuis longtemps accusées d’être les instruments de la domination des pays plus développés sur le reste du monde, les organisations internationales sont aussi dénoncées pour la faible transparence de leur fonctionnement et pour leur incapacité à résoudre les crises qui, comme en 2008, ébranlent la stabilité de l’économie mondiale (document 4). En dépit de nombreuses tentatives de réformes de leur fonctionnement, ni le G7 ou le G20, ni le FMI ni la Banque Mondiale ni l’OMC ne parviennent à apparaître comme des institutions à la fois incontestables, légitimes et efficaces (document 5).
L’opposition des mouvements altermondialistes
Des manifestations contre le sommet de l’OMC à Seattle en 1999
L’opposition des mouvements altermondialistes
Des manifestations contre le sommet du G8 à Gênes en 2001
L’opposition des mouvements altermondialistes
Les « trois piliers » de l'altermondialisme
L’opposition des mouvements altermondialistes
Le premier Forum social mondial de Porto Alegre en 2001
L’opposition des mouvements altermondialistes
Les mouvements altermondialistes contre la gouvernance actuelle
À partir des années 1990, le mouvement altermondialiste est devenu un acteur de la mondialisation et le principal critique de l'« ordre mondial néolibéral ». Du Chiapas à Nairobi, de Porto Alegre à Mumbai, de Seattle à Gênes et Hong Kong, ses mobilisations sont pensées et vécues comme des étapes d'un même mouvement. Les acteurs en sont hétérogènes : communautés indigènes, jeunes étudiants, intouchables indiens, syndicalistes nord-américains, paysans coréens et brésiliens, mouvements anti-privatisation sud-africains, chômeurs argentins, artistes alternatifs, écologistes, féministes et surtout des dizaines de milliers de « simples citoyens » venus prendre part au mouvement. À travers le monde, ils affirment « faire partie d'un mouvement global qui, à partir de la diversité, réunit les forces qui déjà construisent un autre monde possible », comme le dit la déclaration du Forum social d'Uruguay de décembre 2002. Les acteurs qui composent le mouvement altermondialiste s'en réfèrent ainsi à un mouvement global qui porte des valeurs de changement social.
W. Kalinowski, Chroniques de la gouvernance, 2008
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Une gouvernance incapable de prévoir les crises économiques:
caricature de Chapatte sur l’effondrement des bourses mondiales en 2008
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Une gouvernance qui accroît les inégalités plus qu’elle ne les réduit:
caricature du dessinateur Lardon, publiée en 2008
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Une gouvernance incapable de se réformer elle-même:
caricature du dessinateur tanzanien Gado, publiée en 2006
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Les multiples défauts de la gouvernance économique mondiale
Je dis souvent à mes étudiants que j'ai eu la chance de passer par trois états de gouvernance dans ma vie professionnelle avec la République française, qui est solide; l'Union européenne, qui est liquide; et le système international, qui est gazeux. [...]
Dans un État-nation, on ne se demande pas pourquoi on est ensemble. [...] À l'échelon européen, c'est déjà plus compliqué. [...] À l'échelon mondial, les institutions sont faibles et le sentiment d'appartenance est encore plus ténu. [...]
Pour que la gouvernance marche, elle doit combiner leadership, cohérence et légitimité. C'est le cas dans une entreprise, dans un club de football ou en politique nationale. [...] Dans le système international, il n'y a pas un lieu qui regroupe ces trois fonctions. Le G20 exerce un vrai leadership mais il n'a pas beaucoup de légitimité ni d'efficacité. Les Nations unies sont légitimes mais elles n'ont pas beaucoup d'efficacité ou de leadership. Les organisations internationales spécialisées sont efficaces, elles ont une vrai capacité à mobiliser les ressources, de l'expertise, des financements, mais elles sont régulièrement mises en question sur leur légitimité ou leur leadership.
Pascal Lamy (directeur de l'OMC de 2005 à 2013),
« La gouvernance en pensée et en action »,
dans Pour une gouvernance mondiale, 2010
a) L’opposition des mouvements altermondialistes
L’opposition des mouvements altermondialistes
Des manifestations contre le sommet de l’OMC à Seattle en 1999
L’opposition des mouvements altermondialistes
Les mouvements altermondialistes contre la gouvernance actuelle
À partir des années 1990, le mouvement altermondialiste est devenu un acteur de la mondialisation et le principal critique de l'« ordre mondial néolibéral ». Du Chiapas à Nairobi, de Porto Alegre à Mumbai, de Seattle à Gênes et Hong Kong, ses mobilisations sont pensées et vécues comme des étapes d'un même mouvement. Les acteurs en sont hétérogènes : communautés indigènes, jeunes étudiants, intouchables indiens, syndicalistes nord-américains, paysans coréens et brésiliens, mouvements anti-privatisation sud-africains, chômeurs argentins, artistes alternatifs, écologistes, féministes et surtout des dizaines de milliers de « simples citoyens » venus prendre part au mouvement. À travers le monde, ils affirment « faire partie d'un mouvement global qui, à partir de la diversité, réunit les forces qui déjà construisent un autre monde possible », comme le dit la déclaration du Forum social d'Uruguay de décembre 2002. Les acteurs qui composent le mouvement altermondialiste s'en réfèrent ainsi à un mouvement global qui porte des valeurs de changement social.
W. Kalinowski, Chroniques de la gouvernance, 2008
b) La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Une gouvernance incapable de prévoir les crises économiques:
caricature de Chapatte sur l’effondrement des bourses mondiales en 2008
La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique
Les multiples défauts de la gouvernance économique mondiale
Je dis souvent à mes étudiants que j'ai eu la chance de passer par trois états de gouvernance dans ma vie professionnelle avec la République française, qui est solide; l'Union européenne, qui est liquide; et le système international, qui est gazeux. [...]
Dans un État-nation, on ne se demande pas pourquoi on est ensemble. [...] À l'échelon européen, c'est déjà plus compliqué. [...] À l'échelon mondial, les institutions sont faibles et le sentiment d'appartenance est encore plus ténu. [...]
Pour que la gouvernance marche, elle doit combiner leadership, cohérence et légitimité. C'est le cas dans une entreprise, dans un club de football ou en politique nationale. [...] Dans le système international, il n'y a pas un lieu qui regroupe ces trois fonctions. Le G20 exerce un vrai leadership mais il n'a pas beaucoup de légitimité ni d'efficacité. Les Nations unies sont légitimes mais elles n'ont pas beaucoup d'efficacité ou de leadership. Les organisations internationales spécialisées sont efficaces, elles ont une vrai capacité à mobiliser les ressources, de l'expertise, des financements, mais elles sont régulièrement mises en question sur leur légitimité ou leur leadership.
Pascal Lamy (directeur de l'OMC de 2005 à 2013),
« La gouvernance en pensée et en action »,
dans Pour une gouvernance mondiale, 2010