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Leçon n°3 - Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
Parce qu’elle met les régions du monde en concurrence autant qu’en relation, la mondialisation est un processus extrêmement sélectif : alors que certains territoires sont au cœur de la mondialisation actuelle, d’autres restent en marge de celle-ci. Il s'agit donc d'étudier les conséquences spatiales de la mondialisation: quels territoires les acteurs et les flux de la mondialisation privilégient-ils ? quels autres territoires délaissent-ils? En fonction de quels critères ces choix sont-ils opérés?
I. Les pôles et les espaces majeurs de la mondialisation
1. Les espaces centraux de la mondialisation
a) Les pôles dominants de l’économie mondiale sont au cœur de la mondialisation. Trois grandes aires continentales – l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie Orientale – produisent à elles seules 80% de la richesse mondiale, concentrent les plus grandes capacités de production et d’innovation de la planète (70% de la production industrielle, 90% des dépenses de Recherche et Développement), ainsi que la quasi-totalité (plus de 90%) de la capitalisation boursière mondiale (document 1). 75% des échanges mondiaux de marchandises se fait dans ou entre ces trois pôles, qui émettent et reçoivent les ¾ des IDE produits dans le monde et qui concentrent l’essentiel de la consommation mondiale (document 2). Les acteurs importants de la mondialisation en sont issus : les plus nombreuses des plus grandes FTN, les États du G7, les organisations régionales les plus actives (Union Européenne, ALENA, ASEAN) ainsi que les principales organisations internationales (document 3).
b) Les pays émergents constituent les périphéries proches de la mondialisation. Ces États, intermédiaires entre les pays en développement et les pays les plus développés, forment un ensemble aux limites fluctuantes et peu définies. Aujourd’hui appelés EAGLEs (Emerging And Growth Leading Economies, Économies émergentes et moteurs de la croissance), ils sont situés en Asie (Chine, Inde, Indonésie, Malaisie, Thaïlande), en Amérique latine (Brésil, Argentine, Mexique), au Proche-Orient et en Afrique (Egypte, Arabie Saoudite, Turquie, Afrique du Sud, Nigéria). Ces pays ont en commun une population nombreuse, une forte croissance économique, ainsi qu’une production et une consommation abondantes (document 4). Les plus puissants, les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – produisent un cinquième de la richesse mondiale, et ont assuré 40% de la croissance du PIB mondial jusqu’en 2010 (document 5). Les pays émergents pèsent de plus en plus dans la mondialisation grâce à leur présence au sein du G20 et grâce à leur FTN de plus en plus actives : 109 des 500 premières FTN mondiales sont chinoises. Mais ces pays sont loin d’être aussi développés que les pays industrialisés (l’IDH de l’Inde n’est qu’au 131ème rang mondial) et leurs économies restent fragiles, comme le montre la croissance ralentie de la plupart des BRICS depuis 2010 (document 6).
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
La répartition de la production industrielle mondiale en 2016
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
L'activité et la capitalisation des principales bourses mondiales en 2016
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
Le commerce mondial des marchandises en 2015
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
Les États d'origine des premières firmes transnationales en 2016
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Une illustration de la difficulté de délimiter cette catégorie:
Les États les plus souvent cités comme pays émergents
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Les Emerging And Growth Leading Economies et leurs suivants encore au « nid »
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
La contribution au PIB mondial des pays émergents les plus puissants, les BRICS
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Comparaison des statistiques des BRICS et des pôles dominants de l'économie mondiale
a) Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
La répartition de la production industrielle mondiale en 2016
Les pôles dominants de l'économie mondiale au coeur de la mondialisation
Les États d'origine des premières firmes transnationales en 2016
b) Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Une illustration de la difficulté de délimiter cette catégorie:
Les États les plus souvent cités comme pays émergents
Les périphéries proches de la mondialisation: les pays émergents
Comparaison des statistiques des BRICS et des pôles dominants de l'économie mondiale
2. Les centres d'impulsion de la mondialisation: les villes mondiales
a) Ces villes sont d’abord des métropoles riches et actives. Popularisée par les travaux de la sociologue néerlandaise Saskia Sassen, la notion de « ville mondiale » (global city) désigne en premier lieu des villes dont la population est plusieurs fois millionnaire et dont le Produit Urbain Brut peut être comparé au PIB des États les plus riches du monde : estimé à 1 500 milliards de dollars, le PUB de Tokyo équivaut au PIB du Canada, la 10ème puissance mondiale (document 1). Mais ces villes se caractérisent surtout par leurs très fortes capacités de commandement économique et politique. Dans leurs quartiers d’affaires, (Central Business District) reconnaissables aux skylines formées par des gratte-ciel (document 2), se trouvent les sièges des principaux acteurs de la mondialisation: les plus nombreux des sièges sociaux des principales FTN sont installés à Beijing, Tokyo, Paris ou New York, tandis que d'autres villes, comme Genève ou Bruxelles, accueillent de nombreuses organisations internationales (document 3).
b) Les villes mondiales sont également influentes et attractives. Un grand nombre d’entre elles sont des foyers majeurs d’innovation et de culture, grâce à leurs universités (dont le classement mondial est largement dominé par les États-Unis) et à leurs centres de recherche, conçus sur le modèle de la Silicon Valley de San Francisco, qui attirent des étudiants et des scientifiques venus du monde entier (document 4). Ces villes ont aussi (Dubaï est de ce point de vue un exemple remarquable) la capacité d’attirer des millions de visiteurs (document 5) en valorisant leur patrimoine ou en organisant des événements internationaux comme les Jeux Olympiques (document 6). Pour chacun de ces aspects, une très forte concurrence oppose entre elles les principales villes mondiales.
c) Les villes mondiales sont enfin très fortement connectées les unes aux autres. Parce qu’elles disposent ou parce qu’elles sont à proximité des plus grands aéroports, des principaux ports ou des plus grandes bourses du monde, ces villes sont les lieux les plus accessibles de la planète pour les flux de mondialisation (document 7). Cela leur permet de former un réseau – l’archipel métropolitain mondial (voir le schéma) – dominé par New York, Londres, Tokyo et Paris et organisé autour de trois grandes mégalopoles (la Mégalopolis, la « dorsale européenne » et la mégalopole japonaise), qui constituent les « hyper-centres » de la mondialisation (document 8).
Des métropoles riches et actives
Deux classements des 15 plus grandes agglomérations mondiales en 2015
Des métropoles riches et actives
Les Produits Urbains Bruts (PUB) des quinze villes les plus riches du monde en 2014
Des métropoles riches et actives
Des métropoles riches et actives
La skyline de Shanghai et ses plus hauts gratte-ciel
Des villes attractives et influentes
Le début du classement de Shanghai: les 15 universités les plus réputées du monde en 2016
Des villes attractives et influentes
Quatre exemples de technopôles
Des villes attractives et influentes
Des villes attractives et influentes
Des villes connectées les unes aux autres
Une allégorie de l'extrême connection des villes mondiales:
« Le monde des affaires en un seul endroit ». Publicité du Financial Times.
Des villes connectées les unes aux autres
Les « hypercentres » de l'archipel métropolitain mondial:
Les mégalopoles nord-américaine, européenne et japonaise
Les villes de l'archipel métropolitain mondial
a) Des métropoles riches et actives
Des métropoles riches et actives
Deux classements des 15 plus grandes agglomérations mondiales en 2015
b) Des villes attractives et influentes
Des villes attractives et influentes
Le début du classement de Shanghai: les 15 universités les plus réputées du monde en 2016
Des villes attractives et influentes
c) Des villes connectées les unes aux autres
Des villes connectées les unes aux autres
Les « hypercentres » de l'archipel métropolitain mondial:
Les mégalopoles nord-américaine, européenne et japonaise
3. Les autres espaces privilégiés par la mondialisation
a) Ce sont d’abord des lieux de passage des flux de marchandises et de capitaux. L’une des conséquences de la mondialisation est la multiplication des zones franches et des paradis fiscaux, vers lesquels se portent de nombreux flux de marchandises et de capitaux, attirés par la faiblesse des contrôles et des fiscalités imposés par les États. Les zones franches commerciales sont de simples lieux de transit, tandis que les zones franches d’exportation (comme celles de la frontière américano-mexicaine, où s’installent des maquiladoras) sont des lieux de passage autant que des lieux de production (document 1). Quant aux paradis fiscaux, ils sont pour la plupart installés à proximité des pôles majeurs de la mondialisation, aux Antilles, en périphérie de l'Union Européenne et dans les iles de l'Océan Indien ou du Pacifique (document 2). D’autres territoires privilégiés par les FTN sont ceux qui accueillent les délocalisations avec le soutien des États qui cherchent à dynamiser leur économie : c’est ainsi que la région de Bangalore, en Inde, s’est imposée comme l’une des capitales de l’industrie informatique mondiale (document 3).
b) Ce sont aussi les lieux de passage des mobilités humaines. Une autre conséquence de la mondialisation est la multiplication des zones transfrontalières qui se développent en même temps que s’intensifient les échanges internationaux. L’EuroDistrict Trinational de Bâle-Mulhouse-Fribourg, aux frontières de la Suisse, de la France et de l’Allemagne, se caractérise à la fois par un tissu urbain continu, par de nombreuses infrastructures communes aux trois villes et par d’intenses migrations pendulaires (document 4). D’autres exemples de territoires privilégiés par les mobilités mondialisées se trouvent dans les zones touristiques qui multiplient les travaux d’équipement afin d’attirer les flux touristiques internationaux. La station balnéaire de Cancun, au Mexique, accueille ainsi 5 millions de touristes chaque année et celle de Pattaya, en Thaïlande, 8 millions (document 5).
c) Les zones industrialo-portuaires sont des espaces majeurs de production et d’échange. Installées dans tous les grands ports mondiaux, et souvent transformées en zones franches, elles sont au départ et à l’arrivée des flux mondiaux de marchandises. Pour les développer, les États multiplient les travaux d’infrastructure permettant d’accroître leur activité : Shanghai est devenu le premier port du monde grâce à son avant-port de Yangshan desservi par un pont de 33 km de long (document 6). Rotterdam reste le premier port d’Europe grâce à des zones industrielles qui s’étendent sur plus de 40 km (document 7).
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Les zones franches dans le monde en 2010
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Parmi les territoires emblématiques de la mondialisation de l'économie, les zones franches occupent une place privilégiée en raison du volume considérable de marchandises qui y transitent chaque année avant d'être réexportées, mais aussi des biens manufacturés et des services destinés à l'exportation qui y sont produits (textile-habillement, électronique grand public, téléphonie, composants industriels, jouets, chaussures, articles de sport, conception de logiciels, traitement informatique de l'information, centres d'appels, etc.).La multiplication impressionnante des zones franches partout à travers le monde, surtout depuis le début des années 1980, mais aussi leur déclinaison en différents types selon les attentes des États concernés ont accompagné le mouvement de libéralisation des échanges et l'ouverture de la quasi-totalité des pays de la planète à l'économie de marché, tout en contribuant aussi fortement à l'envolée du commerce international et des investissements directs à l'étranger (IDE). À ce titre, les zones franches apparaissent comme un excellent marqueur de la diffusion de la mondialisation à l'échelle planétaire, même si celles-ci n'ont pas rencontré partout le même succès, loin s'en faut.
François Bost, Atlas mondial des zones franches, 2010
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
La zone franche d'exportation de Nuevo Laredo, à la frontière américano-mexicaine:
Les États-Unis se trouvent de l'autre côté du Rio Bravo
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Les principaux paradis fiscaux en 2015
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Une vue aérienne de George Town, aux Iles Caïmans, le plus important paradis fiscal du monde
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Quatre entreprises-phare de l'informatique mondiale installées à Bangalore, en Inde
Les lieux de passage des mobilités humaines
Un exemple de zone transfrontalière:
L’Eurodistrict Trinational de Bâle-Mulhouse-Fribourg
Les lieux de passage des mobilités humaines
L’Eurodistrict Trinational de Bâle-Mulhouse-Fribourg:
d'intenses migrations transfontalières
Les lieux de passage des mobilités humaines
Des espaces touristiques aménagés:
la plus grande piscine du monde à Algarrobo, au Chili
Les lieux de passage des mobilités humaines
Des espaces touristiques saturés: Venise
Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
Une partie du premier port du monde: Shanghai
Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
L'avant-port en eaux profondes de Yangshan
Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
Les différentes zones industrialo-portuaires de Rotterdam
a) Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Les zones franches dans le monde en 2010
Les points de passage des flux de marchandises et des capitaux
Parmi les territoires emblématiques de la mondialisation de l'économie, les zones franches occupent une place privilégiée en raison du volume considérable de marchandises qui y transitent chaque année avant d'être réexportées, mais aussi des biens manufacturés et des services destinés à l'exportation qui y sont produits (textile-habillement, électronique grand public, téléphonie, composants industriels, jouets, chaussures, articles de sport, conception de logiciels, traitement informatique de l'information, centres d'appels, etc.).La multiplication impressionnante des zones franches partout à travers le monde, surtout depuis le début des années 1980, mais aussi leur déclinaison en différents types selon les attentes des États concernés ont accompagné le mouvement de libéralisation des échanges et l'ouverture de la quasi-totalité des pays de la planète à l'économie de marché, tout en contribuant aussi fortement à l'envolée du commerce international et des investissements directs à l'étranger (IDE). À ce titre, les zones franches apparaissent comme un excellent marqueur de la diffusion de la mondialisation à l'échelle planétaire, même si celles-ci n'ont pas rencontré partout le même succès, loin s'en faut.
François Bost, Atlas mondial des zones franches, 2010
Les points de passage des marchandises et des capitaux
Quatre entreprises-phare de l'informatique mondiale installées à Bangalore, en Inde
b) Les lieux de passage des mobilités humaines
Les lieux de passage des mobilités humaines
Un exemple de zone transfrontalière:
L’Eurodistrict Trinational de Bâle-Mulhouse-Fribourg
c) Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
Une partie du premier port du monde: Shanghai
Des lieux de production et d'échange: les zones industrialo-portuaires
Les différentes zones industrialo-portuaires de Rotterdam
II. Les périphéries de la mondialisation
1. Les territoires les plus éloignés de la mondialisation
a) Les régions isolées et enclavées sont les plus éloignées des flux de la mondialisation. 95% de la population de la Terre vivant sur 10% des terres émergées, de vastes territoires n’ont que des contacts limités avec le reste du monde : dans les grands Nords américain et eurasiatique, dans les régions de haute montagne comme l’Himalaya ou les Andes, dans les régions désertiques du Sahara, d’Australie ou de l’Amazonie ou encore dans certains archipels du Pacifique, des régions entières, représentant 10% des terres émergées, sont à plus de 48 heures (par terre ou par mer) d’une ville de plus de 50 000 habitants (document 1). Dans ces espaces très peu intégrés à la mondialisation, se trouvent des « peuples premiers » qui, comme les Sentinelles du Nord dans l’archipel indien des Andaman, refusent toute relation avec le reste du monde (document 2). D’autres territoires sont à l’écart des flux de la mondialisation en raison de leur enclavement géographique (leur territoire n’a pas de littoral, la Bolivie par exemple) (document 3)ou de leur enclavement réticulaire (leurs réseaux de circulation terrestres n’ont que des liaisons rares et indirectes avec les espaces océaniques, comme en Afghanistan) (document 4).
b) D’autres régions se sont fermées en partie ou en totalité aux flux de la mondialisation. Si la Corée du Nord présente le cas unique d’avoir choisi de fermer ses frontières pour maintenir intact son régime communiste stalinien (document 5), d’autres États, pourtant plus ouverts, créent des barrières à leurs frontières pour limiter les flux de la mondialisation : c’est le cas de la Chine (équipée d’un « bouclier doré », surnommé « the Great Firewall of China »), mais aussi de l’Iran ou de l’Arabie Saoudite qui ont mis en place un contrôle extrêmement strict sur les flux Internet provenant de l’étranger (document 6); c’est aussi, et de plus en plus, le cas des nombreux États qui ferment leur frontières pour limiter les flux migratoires arrivant sur leur territoire : la Hongrie a ainsi construit un mur pour arrêter les migrants venant de Serbie, le Botswana a totalement fermé sa frontière avec le Zimbabwe (document 7).
Les régions isolées ou enclavées
Le temps de transport jusqu'aux grandes villes:
temps nécessaire pour rejoindre, par terre ou par mer, une ville d'au moins 50 000 habitants
Les régions isolées ou enclavées
La géographie du Pacifique est marquée par une véritable tyrannie de la distance qui est une contrainte majeure pour le développement économique des États insulaires. [...] Kiribati se divise en trois archipels isolés les uns des autres, et sa capitale [Tarawa-Sud] [...] est à près de 3 200 kilomètres de l'île Christmas. De même l'île de Pitcairn, colonie anglaise, est ravitaillée seulement trois fois par an par un navire néo-zélandais. Le transport aérien et maritime est cher et peu fréquent. [...] Certains États n'ont pas de compagnie nationale, comme Palaos. [...] L'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication a ouvert une nouvelle ère. Les NTIC ont notamment transformé le mode de vie de nombreux habitants des îles en faisant baisser de manière drastique le coût des communications [...]. Mais l'accès au Web n'est pas homogène et la fracture numérique est béante. [...] En Papouasie-Nouvelle-Guinée ou dans les Kiribati, [...] moins de 2 % de la population a accès à cette technologie.
F. Argounès, S. Mohamed-Gaillard, L. Vacher,
Atlas de l'Océanie : continent d'îles, laboratoire du futur, 2011
Les régions isolées ou enclavées
Les micro-États du Pacifique: des territoires parmi les plus isolés du monde
Les régions isolées ou enclavées
L'un des peuples les moins mondialisés de la Terre:
les Sentinelles du Nord, dans l'archipel indien des Andaman
Les régions isolées ou enclavées
Les États enclavés:
en bleu, les États enclavés dans un seul État;
en rouge, les États enclavés dans des États eux-mêmes enclavés
Les régions isolées ou enclavées
Les conséquences économiques de l'enclavement
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
Le seul État presque totalement fermé à la mondialisation: la Corée du Nord
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
La Corée du Nord, la nuit:
le pays est plongé dans l'obscurité pour économiser l'électricité
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
La censure d’Internet en Chine: le « bouclier doré »
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
La censure ou la surveillance d'Internet dans le monde en 2018
(sources: Reporters sans Frontières et Freedom House)
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
La frontière entre la Hongrie et la Serbie en 2015
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
Un monde qui se referme: les murs aux frontières avant et après 2010
a) Les régions isolées ou enclavées
Les régions isolées ou enclavées
Le temps de transport jusqu'aux grandes villes:
temps nécessaire pour rejoindre, par terre ou par mer, une ville d'au moins 50 000 habitants
Les régions isolées ou enclavées
La géographie du Pacifique est marquée par une véritable tyrannie de la distance qui est une contrainte majeure pour le développement économique des États insulaires. [...] Kiribati se divise en trois archipels isolés les uns des autres, et sa capitale [Tarawa-Sud] [...] est à près de 3 200 kilomètres de l'île Christmas. De même l'île de Pitcairn, colonie anglaise, est ravitaillée seulement trois fois par an par un navire néo-zélandais. Le transport aérien et maritime est cher et peu fréquent. [...] Certains États n'ont pas de compagnie nationale, comme Palaos. [...] L'arrivée des nouvelles technologies de l'information et de la communication a ouvert une nouvelle ère. Les NTIC ont notamment transformé le mode de vie de nombreux habitants des îles en faisant baisser de manière drastique le coût des communications [...]. Mais l'accès au Web n'est pas homogène et la fracture numérique est béante. [...] En Papouasie-Nouvelle-Guinée ou dans les Kiribati, [...] moins de 2 % de la population a accès à cette technologie.
F. Argounès, S. Mohamed-Gaillard, L. Vacher,
Atlas de l'Océanie : continent d'îles, laboratoire du futur, 2011
b) Les territoires fermés ou en cours de fermeture
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
Le seul État presque totalement fermé à la mondialisation: la Corée du Nord
Les territoires fermés ou en cours de fermeture
Un monde qui se referme: les murs aux frontières avant et après 2010
2. Les marges de la mondialisation
a) Certains sont marginalisés par leur faible développement. Les 47 Pays les Moins Avancés cumulent les handicaps pour s’insérer dans la mondialisation : ces États – 33 en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie et 1 en Amérique – ont en commun d’avoir un faible PIB (moins de 1 000$ par habitant), un faible développement humain et une grande vulnérabilité économique (document 1). Entre autres handicaps, leurs infrastructures de transport peu développées et leurs systèmes de formation peu performants limitent l’arrivée d’investissements étrangers qui leur permettraient de valoriser leurs ressources naturelles et humaines : alors qu’ils regroupent près de 10% de la population de la Terre, les PMA ne produisent que moins de 1% du PIB mondial et ne participent qu’à hauteur de 0.5% au commerce mondial. Cette marginalisation concerne aussi, à l’intérieur des États dont une partie du territoire est intégrée à la mondialisation, de nombreuses régions rurales ou peu urbanisées (document 2) ainsi que les quartiers déshérités des villes du Nord (document 3) et plus encore les bidonvilles des villes du Sud (document 4).
b) Les « zones grises » sont une autre sorte de marge de la mondialisation. Ce sont toutes les parties du monde qui échappent au contrôle et à l’autorité d’un État. Elles peuvent être des quartiers de métropoles contrôlés par des gangs ou par des mafias (document 5), des régions séparatistes ou sécessionnistes à l’intérieur d’un État, voire des États tout entiers. Les cas les plus extrêmes de ces « États défaillants » (failed states) sont la Somalie ou la République Centrafricaine, dans lesquels le gouvernement ne contrôle qu’une toute petite fraction du territoire (document 6). Les « zones grises » sont des régions de grande insécurité, mais elles ne sont pas totalement coupées de la mondialisation, puisque l’absence de contrôle étatique favorise la prolifération de trafics illicites (de drogue, d’armes ou de contrefaçon) eux-mêmes mondialisés. De manière plus générale, l’absence ou les carences des États entraine la prolifération de l’économie informelle (document 7) : selon les estimations les plus fréquentes, celle-ci représenterait un tiers du PIB des États d’Afrique subsaharienne ou d'Amérique latine (document 8).
Les régions les moins développées
Les Pays les Moins Avancés en 2016:
la Guinée Équatoriale et les Samoa n'en faisant plus partie, l'ONU ne recense plus que 47 PMA
Les régions les moins développées
Le centre d'Astana au Kazakhstan, un territoire intégré à la mondialisation
Les régions les moins développées
Le village d'Urunhayka, dans l'Est du Kazakhstan, un territoire très peu intégré à la mondialisation
Les régions les moins développées
Le quartier de la gare centrale de Detroit, aux États-Unis.
Entre les années 1950 et 2016, la population de la ville est passée de 1,8 millions d'habitants à 650 000.
Les régions les moins développées
Des jardins en plein centre-ville, à Detroit
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Dans un bidonville de Rio de Janeiro
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Les États en décomposition (failed states)
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Un autre État en décomposition: la République Centrafricaine en 2013
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
L'importance de l'économie informelle dans les pays du Sud: la vente d'essence au Bénin
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
L'importance de l'économie informelle dans les pays du Sud: l'exemple de la Tunisie
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Des estimations du poids de l'économie informelle dans l'économie mondiale
a) Les régions les moins développées
Les régions les moins développées
Les Pays les Moins Avancés en 2016:
la Guinée Équatoriale et les Samoa n'en faisant plus partie, l'ONU ne recense plus que 47 PMA
b) Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Les espaces hors de contrôle: les « zones grises »
Des estimations du poids de l'économie informelle dans l'économie mondiale
Croquis n°2: Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation
III. Les espaces maritimes: une approche géostratégique
1. Des lieux clés de la mondialisation
a) La plus grand partie des échanges des marchandises passe par les océans. Du fait de la Division Internationale du Travail opérée par les FTN et grâce à l’usage croissant de conteneurs standardisés, le trafic commercial maritime – 80% des échanges mondiaux – a triplé depuis 1980, alors que la capacité de la flotte mondiale a doublé depuis 10 ans (document 1). Les routes maritimes les plus fréquentées permettent de relier au plus vite les principaux pôles de l’économie mondiale, en empruntant les canaux de Suez ou de Panama et les détroits de Malacca, d’Ormuz, de Bab-el-Mandeb et du Pas-de-Calais : plus de 25% du trafic maritime mondial transite par le Pas-de-Calais (20% pour le détroit de Malacca) et 30% des exportations mondiales de pétrole passent par le détroit d’Ormuz (document 2). La fréquentation de ces passages stratégiques est telle qu’elle rend nécessaire l’élargissement des canaux de Suez et de Panama et l’ouverture de nouvelles routes maritimes, notamment dans l’océan Arctique (document 3).
b) Les océans voient également passer les autres flux de la mondialisation. Grâce à un réseau de plus en plus dense de câbles de communication, 99% des communications internationales passent par le fond des océans (document 4). Ceux-ci sont aussi des lieux de passage de nombreux flux migratoires de plus en plus clandestins et font l’objet d’une exploitation touristique croissante, surtout en Méditerranée et dans les Caraïbes (document 5). Cette importance sans cesse accrue des espaces maritimes s'explique par une littoralisation toujours plus poussée du peuplement et des activités. Alors que les 2/3 de la population mondiale vivent à moins de 100 km d’une côte, de multiples aménagements (les polders aux Pays-Bas, les îles artificielles au Japon) permettent d’accueillir toujours plus d’activités sur les littoraux (document 6).
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
L'évolution du trafic maritime et de la flotte mondiale de marchandises depuis 1980
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
D’autres flux maritimes en très forte expansion
Le réseau mondial des cables de communication sous-marins
voir une carte animée de ce réseau
D’autres flux maritimes en très forte expansion
D’autres flux maritimes en très forte expansion
D’autres flux maritimes en très forte expansion
a) Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
L'évolution du trafic maritime et de la flotte mondiale de marchandises depuis 1980
Des flux maritimes de marchandises de plus en plus importants
b) D’autres flux maritimes en très forte expansion
D’autres flux maritimes en très forte expansion
Le réseau mondial des cables de communication sous-marins
voir une carte animée de ce réseau
2. Des espaces de plus en plus exploités
a) La population mondiale tire de la mer une part croissante de son alimentation. 160 millions de tonnes de poisson ont été pêchées en 2015, soit, en moyenne, 20 kg par habitant de la planète, contre 10 kg dans les années 1960. Cette croissance, surtout due à la Chine qui est le premier consommateur mondial de produits halieutiques, provoque l’élargissement des zones de pêche à l’ensemble des océans (document 1), ainsi qu’un épuisement de plus en plus prononcé de leurs ressources, désormais compensé par le développement rapide de l’aquaculture (document 2).
b) Les océans sont aussi des espaces majeurs de la production énergétique mondiale. 30% de la production d’hydrocarbures est assurée par des gisements off-shore, favorisés par l’amélioration des techniques de prospection et de forage. Les gisements les plus productifs sont ceux du Golfe Persique, de la mer du Nord, du Golfe de Guinée et de la mer de Chine, mais d’autres gisements sont en cours de prospection, notamment dans l’océan Arctique à la faveur du réchauffement climatique (document 3). C’est enfin au fond des océans que se trouvent de nombreux minerais (les nodules polymétalliques des grands fonds marins contiendraient 80% des réserves minérales mondiales), dont les « terres rares », indispensables à l’industrie électronique (document 4). Mais, en plus d’être souvent très couteuse, l’exploitation croissante de ces ressources fait peser de graves menaces sur l’équilibre écologique des espaces océaniques (document 5).
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Au cours de ces 50 dernières années, l’offre mondiale de poisson destiné à la consommation humaine a crû plus rapidement que la population. Sur la période 1961 2013, elle a progressé de 3,2 pour cent en moyenne par an, soit le double de la croissance démographique, ce qui a abouti à une augmentation de la disponibilité moyenne par habitant. À l’échelle mondiale, la consommation apparente de poisson par habitant a progressé, d’une moyenne de 9,9 kg dans les années 60 à 14,4 kg dans les années 90 et à 19,7 kg en 2013, et les premières estimations pour 2014 et 2015 tablent sur le franchissement de la barre des 20 kg.
La production de la pêche de capture étant relativement stable depuis la fin des années 80, c’est à l’aquaculture que l’on doit la croissance impressionnante de l’offre de poisson destiné à la consommation humaine. Alors que l’aquaculture représentait seulement 7 pour cent de l’offre en 1974, sa proportion est passée à 26 pour cent en 1994 et à 39 pour cent en 2014. La Chine a joué un rôle majeur dans cette croissance, étant à l’origine de plus de 60 pour cent de la production aquacole mondiale.
FAO, 2016
Des ressources énergétiques et minérales considérables
L’exploitation en mer des ressources pétrolières représente actuellement environ le tiers de la production mondiale de pétrole et les fonds marins 22% des réserves mondiales. Cette ressource énergétique, malgré sa raréfaction n’en demeure pas moins un enjeu stratégique pour les nations et les multinationales d’autant plus que de nombreuses zones sont encore en voie d’exploration. L’élément déclencheur du développement de ce mode d’exploitation a été le choc pétrolier de 1973, les États consommateurs prenant conscience de leur dépendance à l’égard des États du Golfe persique vont exploiter de plus en plus les gisements de la mer du Nord et du Golfe du Mexique. De fait la part de la production d’origine maritime dans la production mondiale totale de pétrole, qui représentait 10% (soit 110 millions de tonnes) en 1960 est passée à 32% en 2000 (soit 2000 millions de tonnes).
ISEMAR, 2010
Des ressources énergétiques et minérales considérables
Des ressources énergétiques et minérales considérables
Des ressources énergétiques et minérales considérables
Les fonds marins de vastes zones du Pacifique, principalement autour des archipels d'Hawaï et de la Polynésie, recèleraient d'importantes quantités de terres rares. La zone [...] pourrait atteindre les 90 milliards de tonnes alors que les réserves actuelles sont de l'ordre de 110 millions de tonnes. [Toutefois,] l'obstacle des grandes profondeurs est considérable. La découverte japonaise porte sur des gisements de boues [...], dans des zones situées entre 3 500 et 6 000 mètres de hauteur d'eau. Faire remonter des millions de mètres cubes de sédiments marins aura un coût énergétique important. [...] Pour autant le récent bond des cours de certains métaux a remis le potentiel géologique des fonds marins au goût du jour.
Le Monde, 1er juillet 2011
Des ressources énergétiques et minérales considérables
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
a) Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
Au cours de ces 50 dernières années, l’offre mondiale de poisson destiné à la consommation humaine a crû plus rapidement que la population. Sur la période 1961 2013, elle a progressé de 3,2 pour cent en moyenne par an, soit le double de la croissance démographique, ce qui a abouti à une augmentation de la disponibilité moyenne par habitant. À l’échelle mondiale, la consommation apparente de poisson par habitant a progressé, d’une moyenne de 9,9 kg dans les années 60 à 14,4 kg dans les années 90 et à 19,7 kg en 2013, et les premières estimations pour 2014 et 2015 tablent sur le franchissement de la barre des 20 kg.
La production de la pêche de capture étant relativement stable depuis la fin des années 80, c’est à l’aquaculture que l’on doit la croissance impressionnante de l’offre de poisson destiné à la consommation humaine. Alors que l’aquaculture représentait seulement 7 pour cent de l’offre en 1974, sa proportion est passée à 26 pour cent en 1994 et à 39 pour cent en 2014. La Chine a joué un rôle majeur dans cette croissance, étant à l’origine de plus de 60 pour cent de la production aquacole mondiale.
FAO, 2016
b) Des ressources énergétiques et minérales considérables
Des ressources énergétiques et minérales considérables
L’exploitation en mer des ressources pétrolières représente actuellement environ le tiers de la production mondiale de pétrole et les fonds marins 22% des réserves mondiales. Cette ressource énergétique, malgré sa raréfaction n’en demeure pas moins un enjeu stratégique pour les nations et les multinationales d’autant plus que de nombreuses zones sont encore en voie d’exploration. L’élément déclencheur du développement de ce mode d’exploitation a été le choc pétrolier de 1973, les États consommateurs prenant conscience de leur dépendance à l’égard des États du Golfe persique vont exploiter de plus en plus les gisements de la mer du Nord et du Golfe du Mexique. De fait la part de la production d’origine maritime dans la production mondiale totale de pétrole, qui représentait 10% (soit 110 millions de tonnes) en 1960 est passée à 32% en 2000 (soit 2000 millions de tonnes).
ISEMAR, 2010
Des ressources énergétiques et minérales considérables
Les fonds marins de vastes zones du Pacifique, principalement autour des archipels d'Hawaï et de la Polynésie, recèleraient d'importantes quantités de terres rares. La zone [...] pourrait atteindre les 90 milliards de tonnes alors que les réserves actuelles sont de l'ordre de 110 millions de tonnes. [Toutefois,] l'obstacle des grandes profondeurs est considérable. La découverte japonaise porte sur des gisements de boues [...], dans des zones situées entre 3 500 et 6 000 mètres de hauteur d'eau. Faire remonter des millions de mètres cubes de sédiments marins aura un coût énergétique important. [...] Pour autant le récent bond des cours de certains métaux a remis le potentiel géologique des fonds marins au goût du jour.
Le Monde, 1er juillet 2011
Des ressources halieutiques en voie d’épuisement?
3. Les espaces maritimes: des lieux convoités
a) Le droit de la mer est défini depuis 1982 par la convention de Montego Bay. Selon cette convention, tous les États qui disposent d’un littoral contrôlent en totalité les espaces maritimes qui les bordent dans une limite de deux fois 12 milles marins au droit de leurs côtes (la mer territoriale et sa zone contigüe). Au-delà, et jusqu’à une limite de 200 milles, ils possèdent les ressources de ces mêmes espaces, qui forment leur Zone Économique Exclusive, mais ils ne peuvent pas interdire le passage à l’intérieur de celle-ci (document 1). Les plus vastes ZEE du monde sont celles des États-Unis, de la France, de l’Australie et de la Russie (document 2).
b) La délimitation des ZEE suscite de multiples tensions. Alors que de nombreux États ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les limites de leurs ZEE lorsqu’elles se chevauchent (document 3), beaucoup d’autres revendiquent de minuscules terres émergées pour élargir celles-ci. C’est surtout le cas en mer de Chine méridionale, déjà disputée entre les Philippines, le Vietnam et la Malaisie, où la Chine aménage les îles Spratlys et Paracels pour pouvoir revendiquer l’ensemble de la zone. C’est aussi le cas en mer de Chine orientale, où le Japon, la Chine et Taïwan se disputent les îles Diaoyu/Senkaku (document 4). D’autres États demandent quant à eux un élargissement de leur ZEE au-delà des 200 milles jusqu’à la limite du plateau continental : en 2007, la Russie a ainsi planté son drapeau au fond de l’océan Arctique, pour manifester ses ambitions sur cet espace, par ailleurs revendiqué par les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège (document 5).
c) Le contrôle des océans devient une nécessité croissante. Pour affirmer leur souveraineté et pour assurer la sécurité de leurs approvisionnements, de nombreux États renforcent leur puissance maritime : les États-Unis, qui entretiennent des flottes sur tous les océans (document 6), la France et le Royaume-Uni, dont la puissance navale est moindre mais plus ancienne, sont aujourd’hui rejoints par la Russie, la Chine ou l’Inde, qui développent leurs marines de guerre et installent des bases navales en dehors de leurs frontières (document 7). L’océan Indien, où se rencontrent les marines américaine, française, britannique, chinoise et indienne est une bonne illustration de cette nouvelle « course aux armements » navals (document 8). Mais celle-ci n’empêche pas un grand nombre d’espaces maritimes de devenir des zones d’insécurité, du fait de la recrudescence de la piraterie, particulièrement au large de la Corne de l’Afrique (document 9), dans le Golfe de Guinée et en mer de Chine méridionale, ou des « zones grises », par lesquels transitent de multiples trafics ou les migrations clandestines (document 10).
À qui les espaces océaniques appartiennent-ils?
À qui les espaces océaniques appartiennent-ils?
De très nombreux conflits frontaliers
De très nombreux conflits frontaliers
L'une des mers les plus disputées du monde: la Mer de Chine méridionale
De très nombreux conflits frontaliers
De très nombreux conflits frontaliers
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
a) À qui les espaces océaniques appartiennent-ils?
b) De très nombreux litiges frontaliers
c) Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Comment contrôler les océans?
Conclusion