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Leçon n°8 - Le Proche et le Moyen-Orient,
un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
L’expression « Proche-Orient » désigne traditionnellement les régions de l’Est du bassin méditerranéen (l’ancien « Levant »), tandis que l’expression « Moyen-Orient », aujourd’hui beaucoup plus employée, désigne la région comprise entre la mer Méditerranée et le golfe Persique, à laquelle s’ajoute l’Egypte (document 1). Depuis la Première guerre mondiale, cette région, fragmentée entre plusieurs peuples et religions antagonistes (document 2), a été l'objet de nombreuses convoitises du fait de sa position stratégique et de ses nombreuses ressources en hydrocarbures (document 3). Elle est donc devenue un espace d’instabilité majeur et une zone de tensions qui se renouvellent sans cesse (document 4).
Comment les conflits du Moyen-Orient se sont-ils enchainés les uns aux autres pour faire de cette région l'une des plus instables du monde d'aujourd'hui?
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Proche ou Moyen-Orient?
Une situation de carrefour exceptionnelle
Un pont entre l'Orient et l'Occident: les routes commerciales du Moyen-Orient au VIe siècle
La première réserve d’"or noir" du monde
Les gisements et la production de pétrole du Moyen-Orient
Un espace de conflits sans fin
En France, l’expression « Proche-Orient » désigne les régions de l’Est de la Méditerranée,, de la Turquie à l’Égypte (l’ancien « Levant »), tandis que l’expression « Moyen-Orient », d’origine anglo-saxonne et aujourd’hui beaucoup plus employée, désigne l’ensemble de l’Asie du Sud-Ouest, entre mer Méditerranée et golfe Persique, à laquelle s’ajoute l’Egypte (document 1).
De fortes tensions opposent les peuples de la région, dont les 410 millions d’habitants sont soit des Arabes (210 millions), des Turcs (70 millions) ou des Perses (75 millions), trois peuples depuis longtemps rivaux pour le contrôle de la région. S’y ajoutent des Kurdes (35 millions), dont la langue est proche du farsi parlé en Iran, et des Juifs (6 millions) pour la plupart venus d’Europe et d’Afrique du Nord en Israël au cours du XXe siècle. Les tensions entre ces peuples sont amplifiées par de profondes divisions religieuses (document 2). L’Islam, majoritaire dans la région, est partagé entre sunnisme et chiisme: les sunnites, les plus nombreux, n’ont pas de clergé et reconnaissent comme autorité spirituelle légitime n’importe quel musulman capable d’enseigner la Charia (la loi islamique) et la Sunna (la tradition regroupant les interprétations des paroles du Prophète) ; les chiites, qui ont un clergé hiérarchisé (des mollahs aux ayatollahs), considèrent comme illégitime toute autorité qui n’est pas exercée par un descendant direct du Prophète et sont dans l’attente du retour d’un Messie, le Mahdi. Majoritaires en Iran, ils sont considérés comme hérétiques par les sunnites dans tous les pays où ils sont présents, en Irak (50% de la population), au Liban (30%), au Koweït (25%) et en Arabie Saoudite (10%) (document 3). Les musulmans les plus intransigeants s’opposent aussi à la présence des juifs en Israël (partagés entre ashkénazes originaires d’Europe centrale et les sépharades venus d’Afrique du Nord) et à celle, pourtant très ancienne, des chrétiens en Egypte (les coptes), au Liban (les maronites) et en Irak. Jérusalem, ville trois fois sainte, et le Liban multiconfessionnel résument bien les tensions que ces antagonismes peuvent susciter (document 4).
Le Moyen-Orient a aussi une importance stratégique majeure depuis le début de l’histoire. Point de passage entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, ainsi qu’entre la mer Méditerranée et l’océan Indien, il a été pendant longtemps le débouché de la Route de la Soie et devient au XIXe siècle un point de passage essentiel pour l’expansion européenne vers l’Asie. Aujourd’hui, le canal de Suez, les détroits d’Ormuz et de Bab-el-Mandeb font partie des passages maritimes les plus fréquentés du monde (document 5).
La région possède enfin des richesses naturelles aussi disputées que convoitées. Dans une région de forte pression démographique marquée par une grande aridité, la maîtrise de l’eau est un enjeu essentiel Les eaux du Jourdain sont disputées entre Israël et les Palestiniens, tandis que la Turquie multiplie les barrages sur le Tigre et l’Euphrate, au détriment de la Syrie et de l’Irak (document 6). Le Moyen-Orient dispose aussi de près de la moitié des réserves d’hydrocarbures de la planète, réparties entre l’Arabie Saoudite (16% du total mondial), l’Irak, l’Iran, le Koweït et les Emirats Arabes Unis, tandis que les réserves de gaz naturel sont surtout importantes en Iran et au Qatar (document 7).
En quoi ces caractères font-ils de la région un foyer particulier de conflits depuis la fin de la première Guerre Mondiale? Pourquoi les conflits du Moyen-Orient ont-ils dans le monde une telle résonnance, tant par leurs conséquences directes que par leur retentissement ?
Proche ou Moyen-Orient?
Une grande diversité de peuples
Les peuples du Moyen-Orient et leurs multiples fragmentations
Une situation de carrefour exceptionnelle
Un pont entre l'Orient et l'Occident: les routes commerciales du Moyen-Orient au VIe siècle
Une situation de carrefour exceptionnelle
Des passages stratégiques majeurs
La première réserve d’"or noir" du monde
La première réserve d’"or noir" du monde
Les gisements et la production de pétrole du Moyen-Orient
I. Le Proche et le Moyen- Orient de 1918 à 1948 : une région dominée et morcelée
1. Le tournant de la Première Guerre mondiale
a) Le démembrement de l’Empire ottoman ouvre la voie à la domination européenne. Dominés depuis le XVe siècle par les Turcs ottomans, les peuples du Moyen-Orient ne profitent pas de la Première Guerre mondiale pour retrouver leur indépendance. En effet, en 1916, avec l’« accord Sykes-Picot », Français et Anglais s’entendent sur un partage de la région, alors même qu’ils encouragent le nationalisme arabe pour affaiblir l’Empire ottoman (document 1). Celui-ci ayant été démantelé après 1918, ses possessions arabes deviennent des mandats que la SDN attribue à la France (la Syrie et le Liban) et au Royaume-Uni (l'Irak, la Transjordanie et la Palestine). Pour les puissances occidentales, mais surtout pour les Britanniques qui contrôlent par ailleurs l’Égypte et les émirats du Golfe persique, la domination du Moyen-Orient offre un double intérêt : contrôler les routes maritimes vers l’Inde et commencer à exploiter les ressources pétrolières de la région (document 2).
b) Le morcellement politique du Moyen-Orient s’accélère dans les années qui suivent la guerre. Après l’abolition du califat en Turquie, qui fait disparaître l’unité du monde musulman sunnite, de nouveaux Etats voient le jour sur les décombres de l’Empire ottoman. La Turquie devient ainsi, en 1924, une république laïque dirigée par Mustapha Kemal Atatürk, imitée en 1925 par l’Iran de Reza « Shah » Pahlavi. L’Irak devient indépendant en 1932 – l’année même où l’émir Ibn Séoud fonde le royaume d’Arabie saoudite – suivi par l’Égypte en 1936 (document 3). Mais ces nouveaux Etats n’ont pas tous la même orientation : des États laïcs et tournés vers l’Occident, comme la Turquie ou l’Iran, voisinent avec des États ultraconservateurs, comme l’Arabie saoudite (document 4).
Les premières indépendances et le morcellement politique de la région
Le Moyen-Orient dans les années 1920 et 1930
Les premières indépendances et le morcellement politique de la région
De nouveaux dirigeants aux idéologies radicalement opposées
a) Le démembrement de l’Empire ottoman
b) Les premières indépendances et le morcellement politique de la région
Les premières indépendances et le morcellement politique de la région
Le Moyen-Orient dans les années 1920 et 1930
Les premières indépendances et le morcellement politique de la région
De nouveaux dirigeants aux idéologies radicalement opposées
2. Les tensions de l’entre-deux-guerres
a) L’installation des puissances européennes suscite de nombreuses résistances. La France doit réprimer l’insurrection du Liban entre 1925 et 1927 et les Britanniques doivent faire face à des révoltes en Palestine en 1929 et 1936. Ces soulèvements montrent la vigueur du nationalisme arabe, l’arabisme (document 1). C’est aussi pendant l’entre-deux-guerres qu’apparaissent des mouvements islamistes, comme la confrérie des Frères musulmans créée en Égypte en 1928 (document 2). D’autres tensions, qui portent sur le partage des ressources pétrolières de l’Irak, opposent aussi les puissances occidentales entre elles. En 1928, un accord est trouvé entre Britanniques, Français et Américains qui se partagent de la région. Cet accord permet aux Américains de prendre pied au Moyen-Orient pour la première fois (document 3).
b) D’autres tensions sont liées au développement de l’immigration juive. A la suite de la Déclaration Balfour de 1917, qui promet la création d’un foyer national juif en Palestine (document 4), les Britanniques favorisent l’arrivée de nombreux juifs venus d’Europe. À la fin des années 1930, ils sont plus de 400 000 et représentent un tiers des habitants de la Palestine (document 5). Animés par les théories sionistes développées par Theodor Herzl à la fin du XIXe siècle, les juifs de Palestine préparent la création d’un État, ce que refusent les Palestiniens qui demandent l’arrêt de toute immigration juive. Sévèrement réprimée, la « Grande Révolte » des Arabes de Palestine (1936-1939) oblige les Britanniques à restreindre l’immigration juive (document 6).
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Au printemps 1919, la partie arabe de l'Empire ottoman est attribuée aux Français et aux Britanniques. Syrie, Liban, Transjordanie et Palestine sont considérés par le Congrès arabe syrien comme une seule nation, la Syrie.
Les Turcs ont finalement été vaincus. Ils ont évacué la Syrie. La cause des Alliés triomphait avec éclat. Les espérances des Arabes en général, et des Syriens en particulier, se réalisaient. [...] Nous donc, aujourd'hui, en notre qualité de représentants réels de la nation arabe dans toutes les parties de la Syrie [...] avons déclaré à l'unanimité l'indépendance de notre pays, la Syrie, dans ses limites naturelles, la Palestine y comprise. |...] Nous prendrons en considération tous les désirs patriotiques des Libanais, relatifs à l'administration de leur contrée, [...] à condition que le Liban se tiendra à l'écart de toute influence étrangère. Nous repoussons les prétentions sionistes de faire de la Palestine un foyer national pour les Juifs ou un lieu d'immigration pour eux. Nous avons choisi son Altesse Royale l'émir Faysal [...] comme roi constitutionnel de la Syrie |...], nous demandons aussi l'indépendance de l'Irak. Une union politique et économique existera entre ces deux territoires frères.
Proclamation du Congrès arabe syrien, 1919
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Des espoirs décus: l’entrée des troupe britanniques à Bagdad en 1919
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Je crois que tout est sous l'ordre de Dieu ; que Muhammad est le sceau de toute la prophétie adressée à tous les hommes, que la rétribution éternelle est une réalité, que le Coran est le livre de Dieu, que l'islam est une loi complète pour diriger cette vie et l'autre. [...]
Je crois que le musulman a le devoir de faire revivre l'islam par la renaissance de ses différents peuples, par le retour de sa législation propre, et que la bannière de l'islam doit couvrir le genre humain et que chaque musulman a pour mission d'éduquer le monde selon les principes de l'islam. Et je promets de combattre pour accomplir cette mission tant que je vivrai et de sacrifier pour cela tout ce que je posséde [...]
Je crois que le secret du retard des musulmans réside dans leur éloignement de la religion, que la base de la réforme consistera à faire retour aux enseignements de l'islam et à ses jugements, que ceci est possible, si les musulmans œuvrent dans ce sens et que la doctrine des Frères musulmans réalise cet objectif.
Hasan al-Banna, fondateur des Frères musulmans (1906-1949),
Profession de foi des Frères musulmans, 1935.
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Le début de l'exploitation du pétrole du Moyen-Orient:
un oléoduc en construction en Irak en 1934
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Ces puissances se croient le droit de se partager les biens d'autrui [par] le droit de la force: la poudre et le canon. [...] Les pays arabes ressentent toute la douleur de ces violations; de cette colonisation effrénée de leur territoire, au seul profit de leur colonisateur. Après la répartition des territoires [en 1920, entre la Grande Bretagne et la France], on est passé au partage du pétrole, la plus grande richesse de ces pays. [...] On a eu le scrupule d'accorder une participation de 20 % à l'Irak [...].
Mais en 1925, au mois de mars [...], l'Irak [a dû céder] sa part à la Near East Developpement Company, c'est-à-dire aux États-Unis d'Amérique. Ainsi, le profit de l'Irak, qui est le pays producteur et le maître du territoire, se limitera aux bénéfices des perceptions fiscales, un shilling par tonne. Peut-on aller plus loin dans le mépris du droit ?
Ihsân al-Jabri, «La question du pétrole», La Nation arabe, 9 novembre 1930.
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
Le ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur Balfour, écrit à un membre de la branche britannique de l'Organisation sioniste, créée en 1897.
J'ai le grand plaisir de vous adresser de la part du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie pour les aspirations sionistes des Juifs, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui :
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement d'un foyer national [National Home] pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des collectivités non juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les Juifs pourraient jouir dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.
Lettre de Lord Balfour à Lord Rothschild, Londres, 2 novembre 1917.
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
L'immigration juive en Palestine aux XIXe et XXe siècles
Affiche d’un film documentaire sioniste,
réalisé en 1934
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
La Palestine, le pays arabe dont la langue, les mœurs, la culture sont arabes, et qui depuis vingt siècles n'a jamais été habitée que par plus de quelques milliers de Juifs, à côté des centaines et centaines de mille Arabes, propriétaires et maîtres du pays [...], bref, ce pays [...] est en train d'être ravi des mains arabes pour passer à un bloc d'hommes féroces, portant le nom de Sionistes et la qualité de Juifs, ramassis de toutes les races et résidu de toutes les nations, n'ayant pour but commun que la spoliation et l'expropriation forcée du bien d'autrui [...].
Il s'est avéré que la puissance britannique est entre les mains de quelques financiers juifs qui lui dictent sa ligne de conduite en Palestine. [...] Le Haut Commissaire britannique n'a pas hésité à dire franchement aux représentants du peuple arabe [...] qu'il ne pouvait arrêter l'immigration, qu'il n'était pas capable d'élaborer des lois défendant la vente des terres, opération faite à la suite des machinations infernales des Juifs, avec le plein concours des autorités, pour mettre les pauvres paysans et les malheureux propriétaires arabes dans une situation telle qu'ils ne puissent éviter la cession aux Juifs de leur unique bien. [...] C'est pourquoi un mouvement extraordinaire se dessine dans toutes les couches de la population.
Ihsan al-Djabri, « La situation s'aggrave en Palestine »,
La Nation arabe [revue publiée en langue française à Genève], 1933
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
La « Grande révolte arabe » de Palestine (1936-1939)
a) De nombreuses oppositions à la présence européenne
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Au printemps 1919, la partie arabe de l'Empire ottoman est attribuée aux Français et aux Britanniques. Syrie, Liban, Transjordanie et Palestine sont considérés par le Congrès arabe syrien comme une seule nation, la Syrie.
Les Turcs ont finalement été vaincus. Ils ont évacué la Syrie. La cause des Alliés triomphait avec éclat. Les espérances des Arabes en général, et des Syriens en particulier, se réalisaient. [...] Nous donc, aujourd'hui, en notre qualité de représentants réels de la nation arabe dans toutes les parties de la Syrie [...] avons déclaré à l'unanimité l'indépendance de notre pays, la Syrie, dans ses limites naturelles, la Palestine y comprise. |...] Nous prendrons en considération tous les désirs patriotiques des Libanais, relatifs à l'administration de leur contrée, [...] à condition que le Liban se tiendra à l'écart de toute influence étrangère. Nous repoussons les prétentions sionistes de faire de la Palestine un foyer national pour les Juifs ou un lieu d'immigration pour eux. Nous avons choisi son Altesse Royale l'émir Faysal [...] comme roi constitutionnel de la Syrie |...], nous demandons aussi l'indépendance de l'Irak. Une union politique et économique existera entre ces deux territoires frères.
Proclamation du Congrès arabe syrien, 1919
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Je crois que tout est sous l'ordre de Dieu ; que Muhammad est le sceau de toute la prophétie adressée à tous les hommes, que la rétribution éternelle est une réalité, que le Coran est le livre de Dieu, que l'islam est une loi complète pour diriger cette vie et l'autre. [...]
Je crois que le musulman a le devoir de faire revivre l'islam par la renaissance de ses différents peuples, par le retour de sa législation propre, et que la bannière de l'islam doit couvrir le genre humain et que chaque musulman a pour mission d'éduquer le monde selon les principes de l'islam. Et je promets de combattre pour accomplir cette mission tant que je vivrai et de sacrifier pour cela tout ce que je posséde [...]
Je crois que le secret du retard des musulmans réside dans leur éloignement de la religion, que la base de la réforme consistera à faire retour aux enseignements de l'islam et à ses jugements, que ceci est possible, si les musulmans œuvrent dans ce sens et que la doctrine des Frères musulmans réalise cet objectif.
Hasan al-Banna, fondateur des Frères musulmans (1906-1949),
Profession de foi des Frères musulmans, 1935.
De nombreuses oppositions à la présence européenne
Ces puissances se croient le droit de se partager les biens d'autrui [par] le droit de la force: la poudre et le canon. [...] Les pays arabes ressentent toute la douleur de ces violations; de cette colonisation effrénée de leur territoire, au seul profit de leur colonisateur. Après la répartition des territoires [en 1920, entre la Grande Bretagne et la France], on est passé au partage du pétrole, la plus grande richesse de ces pays. [...] On a eu le scrupule d'accorder une participation de 20 % à l'Irak [...].
Mais en 1925, au mois de mars [...], l'Irak [a dû céder] sa part à la Near East Developpement Company, c'est-à-dire aux États-Unis d'Amérique. Ainsi, le profit de l'Irak, qui est le pays producteur et le maître du territoire, se limitera aux bénéfices des perceptions fiscales, un shilling par tonne. Peut-on aller plus loin dans le mépris du droit ?
Ihsân al-Jabri, «La question du pétrole», La Nation arabe, 9 novembre 1930.
b) Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
Le ministre des Affaires étrangères britannique, Arthur Balfour, écrit à un membre de la branche britannique de l'Organisation sioniste, créée en 1897.
J'ai le grand plaisir de vous adresser de la part du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante de sympathie pour les aspirations sionistes des Juifs, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui :
Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement d'un foyer national [National Home] pour le peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des collectivités non juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique dont les Juifs pourraient jouir dans tout autre pays. Je vous serais reconnaissant de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.
Lettre de Lord Balfour à Lord Rothschild, Londres, 2 novembre 1917.
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
La Palestine, le pays arabe dont la langue, les mœurs, la culture sont arabes, et qui depuis vingt siècles n'a jamais été habitée que par plus de quelques milliers de Juifs, à côté des centaines et centaines de mille Arabes, propriétaires et maîtres du pays [...], bref, ce pays [...] est en train d'être ravi des mains arabes pour passer à un bloc d'hommes féroces, portant le nom de Sionistes et la qualité de Juifs, ramassis de toutes les races et résidu de toutes les nations, n'ayant pour but commun que la spoliation et l'expropriation forcée du bien d'autrui [...].
Il s'est avéré que la puissance britannique est entre les mains de quelques financiers juifs qui lui dictent sa ligne de conduite en Palestine. [...] Le Haut Commissaire britannique n'a pas hésité à dire franchement aux représentants du peuple arabe [...] qu'il ne pouvait arrêter l'immigration, qu'il n'était pas capable d'élaborer des lois défendant la vente des terres, opération faite à la suite des machinations infernales des Juifs, avec le plein concours des autorités, pour mettre les pauvres paysans et les malheureux propriétaires arabes dans une situation telle qu'ils ne puissent éviter la cession aux Juifs de leur unique bien. [...] C'est pourquoi un mouvement extraordinaire se dessine dans toutes les couches de la population.
Ihsan al-Djabri, « La situation s'aggrave en Palestine »,
La Nation arabe [revue publiée en langue française à Genève], 1933
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
La « Grande révolte arabe » de Palestine (1936-1939)
3. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences
a) La domination américaine remplace la domination européenne. Entre 1939 et 1945, le Moyen-Orient devient un théâtre majeur de la guerre, à cause de l’importance stratégique du canal de Suez et des ressources pétrolières de la région. La présence européenne s’y renforce dans un premier temps : les Britanniques prennent le contrôle de la Syrie et interviennent en Irak, devenu le centre de ralliement des nationalistes arabes antibritanniques (document 1). Mais les lendemains de la guerre sont marqués par le retrait des puissances européennes: les Français abandonnent leurs mandats sur le Liban et la Syrie en 1946 et les Britanniques se retirent de Jordanie en 1946 et de Palestine en 1947 (document 2). Dans le même temps, les États-Unis affirment leur présence dans la région. Dès 1945, le « Pacte du Quincy » conclu entre le président Roosevelt et le roi Ibn Séoud permet l’accès des Etats-Unis au pétrole saoudien en échange d’une protection militaire et d’une aide matérielle américaine (document 3).
b) L’Etat d’Israël est créé en 1948. A la suite du retrait des Britanniques, un plan de partage élaboré par l’ONU en novembre 1947 prévoit la création de deux Etats en Palestine, l’un arabe, l’autre juif (document 4). C’est la proclamation de ce dernier (l’Etat d’Israël ), qui provoque la première guerre entre les Israéliens et leurs voisins arabes. Tsahal (l’armée israélienne) remporte ce conflit face à une coalition regroupant l’Egypte, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie et le Liban. Les Israéliens conquièrent une grande partie des territoires attribués à l’Etat arabe de Palestine qui ne verra jamais le jour (document 5). Les Palestiniens deviennent un peuple sans terre et 800 000 d’entre eux se réfugient dans Gaza annexée par l’Egypte, en Cisjordanie conquise par les Jordaniens, ou encore au Liban (document 6).
Les Européens remplacés par les Américains
La « une » d’un journal australien consacrée à l’entrée en Syrie
des troupes britanniques aidées par les Forces françaises Libres
Les Européens remplacés par les Américains
Le départ des troupes françaises du Liban en 1946
Le départ des troupes britanniques de Palestine en 1947
Les Européens remplacés par les Américains
La conséquence des indépendances: les frontières presque toutes contestées des Etats du Moyen-Orient
Les Européens remplacés par les Américains
Le "Pacte du Quincy": Roosevelt et Ibn Seoud en 1945
La création de l’État d’Israël
Face à l'opposition croissante des populations arabes, les Britanniques abandonnent la Palestine
et laissent à l'ONU le soin de partager son territoire.
La principale raison du retrait britannique:
l'afflux de nombreux juifs européens après la 2nde Guerre mondiale
(ici, le légendaire bateau Exodus)
Les conséquences de l’immigration juive en Palestine
David Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël en 1948
sous le portrait de Theodor Herzl, le père du sionisme
La création de l’État d’Israël
La guerre de 1948-1949
Les offensives des armées arabes
Les contre-offensives de l'armée israélienne
La situation finale
La création de l’Etat d’Israël
Un peuple sans Etat: les Palestiniens en 1997
a) Les Européens remplacés par les Américains
Les Européens remplacés par les Américains
La « une » d’un journal australien consacrée à l’entrée en Syrie
des troupes britanniques aidées par les Forces françaises Libres
Les Européens remplacés par les Américains
Le "Pacte du Quincy": Roosevelt et Ibn Seoud en 1945
b) La création de l’Etat d’Israël
La création de l’État d’Israël
Face à l'opposition croissante des populations arabes, les Britanniques abandonnent la Palestine
et laissent à l'ONU le soin de partager son territoire.
La principale raison du retrait britannique:
l'afflux de nombreux juifs européens après la 2nde Guerre mondiale
(ici, le légendaire bateau Exodus)
II. Le Moyen-Orient entre 1947 et 1989 : un point chaud de la guerre froide
1. Un enjeu majeur entre l’Est et l’Ouest à partir des années 1950
a) La région est rapidement au centre de la rivalité entre les États-Unis et l’URSS. Les États-Unis, qui soutiennent aussi bien l’Arabie saoudite que l’Etat d’Israël, forment en 1955, dans le cadre de la politique du containment, le Pacte de Bagdad qui réunit la Turquie (par ailleurs membre de l’OTAN) l’Iran et l’Irak. L’URSS, de son côté, soutient l’Égypte, la Syrie, le Yémen du Sud et défend la cause palestinienne (document 1). Mais ces alliances ne restent pas figées : ainsi, l’Irak, pro-américain au début de la guerre froide, rejoint le camp soviétique à la fin des années 1950, avant de se rapprocher du camp américain en 1980 ; l’Iran, le meilleur allié des États-Unis jusqu‘en 1979, devient son pire ennemi après cette date ; l’Égypte passe quant à elle du camp soviétique au camp américain à partir de 1979 (document 2).
b) Le début la Guerre froide fait perdre aux puissances européennes toute influence dans la région. En 1956, la décision de Nasser, le président égyptien, de nationaliser le canal de Suez, propriété franco-britannique, entraîne une intervention militaire de la France et du Royaume-Uni, qui, aidés par les Israéliens, occupent plusieurs sites stratégiques en Égypte (document 3). Alliée de l’Egypte, l’URSS menace d’entrer dans le conflit, ce qui pousse les Etats-Unis à faire pression sur la France et le Royaume-Uni pour qu’ils retirent leurs troupes. La « crise de Suez » permet à Nasser, vainqueur des puissances européennes, de devenir le champion de la cause arabe face à l’Occident (document 4). Parallèlement, les pays producteurs de pétrole, qui prennent le contrôle de leurs ressources face aux compagnies occidentales à partir des années 1950, fondent en 1960, avec le Venezuela, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) afin de maîtriser les prix de leurs exportations (document 5).
Une présence croissante des deux Grands
La principale alliance des Etats-Unis au Moyen-Orient: le pacte de Bagdad (1955)
Une présence croissante des deux Grands
Le soutien de l'URSS aux Etats socialistes du Moyen-Orient:
Khrouchtchev avec Nasser en 1955
Une présence croissante des deux Grands
Le Moyen-Orient partagé entre les deux blocs de la Guerre froide
Une présence croissante des deux Grands
Des alliances en constante évolution
La fin de toute influence européenne
Nasser acclamé après l'annonce de la nationalisation du canal de Suez,
le 26 juillet 1956
La pauvreté n’est pas une honte, c’est l’exploitation des peuples qui l’est. Nous reprendrons tous nos droits car tous ces fonds sont les nôtres et ce canal est la propriété des Egyptiens. La compagnie est une société anonyme égyptienne, et le canal a été creusé par 120 000 Egyptiens qui ont trouvé la mort durant l’exécution des travaux. La société du canal à Paris ne cache qu’une pure exploitation.
Gamal Abdel Nasser, discours du 25 juillet 1956
La fin de toute influence européenne
Des soldats français débarquant en Egypte, en novembre 1956
a) Une présence croissante des deux Grands
Une présence croissante des deux Grands
La principale alliance des Etats-Unis au Moyen-Orient: le pacte de Bagdad (1955)
b) La fin de toute influence européenne
La fin de toute influence européenne
Nasser acclamé après l'annonce de la nationalisation du canal de Suez,
le 26 juillet 1956
La pauvreté n’est pas une honte, c’est l’exploitation des peuples qui l’est. Nous reprendrons tous nos droits car tous ces fonds sont les nôtres et ce canal est la propriété des Egyptiens. La compagnie est une société anonyme égyptienne, et le canal a été creusé par 120 000 Egyptiens qui ont trouvé la mort durant l’exécution des travaux. La société du canal à Paris ne cache qu’une pure exploitation.
Gamal Abdel Nasser, discours du 25 juillet 1956
2. Israël, au cœur des conflits du Moyen-Orient jusqu'aux années 1970
a) Les conflits qui opposent Israël à ses voisins arabes sont autant d’épisodes de la Guerre froide. Après la guerre de 1956, pendant laquelle l’Etat hébreu est contraint par les Américains de se retirer d’Egypte (document 2), les Israéliens reçoivent une aide militaire massive des Etats-Unis, tandis que la Syrie, l’Egypte, la Jordanie et l’Irak reçoivent une aide moindre de l’URSS. Fort de cette supériorité et du soutien américain, Israël remporte la « guerre des Six Jours » de 1967 – qui lui permet de conquérir la Cisjordanie, le désert du Sinaï et une partie du plateau du Golan – (document 3), puis, de justesse, la « guerre de Kippour » en 1973 (document 4). C’est à la suite de cette guerre que les pays exportateurs de pétrole utilisent pour la première fois l’arme du pétrole face aux puissances occidentales qui soutiennent Israël: le « choc pétrolier » de 1973 déstabilise durablement l’ensemble des économies industrialisées.
b) Le conflit israélo-arabe laisse progressivement la place à un conflit israélo-palestinien. Les échecs répétés des Etats arabes face à Israël poussent les Palestiniens à prendre en main la lutte pour leur propre Etat : l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), créée en 1964 autour du mouvement du Fatah de Yasser Arafat (document 5), multiplie les attentats terroristes contre Israël et ses alliés. La plus retentissante de ces actions est la prise en otage meurtrière de la délégation israélienne aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 (document 6). Mais la montée en puissance de l’OLP déstabilise aussi les Etats arabes qui sont censés soutenir la cause palestinienne : en 1970, la Jordanie chasse les milices palestiniennes de son territoire (c’est l’Opération « septembre noir ») après une tentative de coup d’Etat contre le roi Hussein (document 7).
Les guerres israélo-arabes
Face à l'opposition croissante des populations arabes, les Britanniques abandonnent la Palestine en 1947
en laissant à l'ONU le soin de partager son territoire. L'année suivante, l'Etat d'Israël est créé.
Le plan de partage de la Palestine en 1947
David Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël en 1948
sous le portrait de Theodor Herzl, le père du sionisme
Les guerres israélo-arabes
La guerre de 1948-1949
Les offensives des armées arabes
Les contre-offensives de l'armée israélienne
La situation finale
Le conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien
L'opération "Septembre noir" en 1970: les milices palestiniennes sont chassées de Jordanie
Les guerres israélo-arabes
Face à l'opposition croissante des populations arabes, les Britanniques abandonnent la Palestine en 1947
en laissant à l'ONU le soin de partager son territoire. L'année suivante, l'Etat d'Israël est créé.
Le plan de partage de la Palestine en 1947
David Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance de l'Etat d'Israël en 1948
sous le portrait de Theodor Herzl, le père du sionisme
b) Le conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien
L'opération "Septembre noir" en 1970: les milices palestiniennes sont chassées de Jordanie
3. Des conflits qui s'affranchissent de la logique Est-Ouest dans les années 1980
a) La fin des années 1970 est un tournant majeur pour le Moyen-Orient. En 1978, l’Egypte, passée dans le camp américain sous l’impulsion d’Anouar el-Sadate, conclut la paix avec Israël : grâce aux accords de Camp David, parrainés par le président américain Jimmy Carter, Israël abandonne le Sinaï tandis que l’Egypte reconnaît l’Etat hébreu (document 1). En 1979, le shah d’Iran, l’un des fidèles alliés des Etats-Unis est renversé par la révolution islamiste qui porte au pouvoir l’ayatollah Khomeyni, dont le régime devient un ennemi acharné des Etats-Unis (document 2). Ces deux événements bouleversent le Moyen-Orient : un « Front du refus » regroupant les Etats qui s’opposent à Israël se forme contre l’Egypte – où Sadate est assassiné en 1981 – , tandis qu’une guerre oppose de 1980 à 1988 l’Iran de Khomeyni et l’Irak de Saddam Hussein, soutenu par les Etats-Unis et les autres puissances occidentales. Ce conflit fait un million de morts (document 3).
b) La guerre qui ravage le Liban à partir de 1975 permet de mesurer la complexité des conflits du Moyen-Orient dans les années 1980. Tout commence par une guerre civile qui oppose les chrétiens libanais aux Palestiniens réfugiés au Liban et à leurs alliés musulmans. Les camps palestiniens sont pris pour cible par les phalanges chrétiennes tandis que les Palestiniens mènent une guérilla contre les chrétiens (document 4). Ce conflit amène une intervention militaire de la Syrie, qui s’inquiète de la déstabilisation d’un Etat qu’elle considère comme sa zone d’influence, mais aussi une intervention d’Israël qui veut protéger son territoire des raids organisés par l’OLP à partir du Liban. En 1982, l’opération « Paix en Galilée » conduit Tsahal jusqu’à Beyrouth et entraine l’occupation par Israël de la moitié sud du Liban (document 5). Mais le conflit se complique encore plus avec la formation en 1982 du Hezbollah, un mouvement islamiste chiite qui, soutenu par l’Iran et la Syrie, organise des attentats contre la présence israélienne, mais aussi contre les Etats-Unis et la France, qui tentent de s’interposer dans le conflit (document 6). Il faut attendre 1989, et la signature des accords de Taef, pour que celui-ci prenne fin (document 7).
Le tournant de la fin des années 1970
Le président égyptien Anouar el-Sadate devant la Knesset, le parlement israélien en 1977
Le tournant de la fin des années 1970
Les accords de Camp David en 1978: le président américain Carter
entouré du président égyptien Sadate et du Premier ministre israélien Begin
Le tournant de la fin des années 1970
Notre slogan « Ni Est ni Ouest » est le slogan fondamental de la révolution islamique dans le monde des affamés et des opprimés. Il situe la véritable politique non alignée des pays islamiques et des pays qui accepteront l'islam comme la seule école pour sauver l'humanité dans un proche avenir, avec l'aide de Dieu. Il n'y aura pas de déviation, même d’un iota, de cette politique. Les pays islamiques et le peuple musulman ne doivent dépendre ni de l'Ouest - de l'Amérique ou de l'Europe - ni de l'Est - de l'URSS.
Aujourd'hui, notre désaveu des païens est notre cri contre les injustices des oppresseurs et les pleurs d'une nation qui en a assez des agressions de l'Est et de l'Ouest, ce dernier dirigé par l'Amérique et ses laquais. [...]
Une fois de plus, je souligne le danger de répandre la cellule maligne et cancérigène du sionisme dans les pays islamiques. J'annonce mon soutien sans limite, ainsi que celui de la nation et du gouvernement de l'Iran, à toutes les luttes islamiques des nations islamiques et de l'héroïque jeunesse musulmane pour la libération de Jérusalem. [...]
Je prie pour le succès de tous les bien-aimés qui, usant de l’arme de la foi et du djihad, portent des coups à Israël et à ses intérêts.
Khomeyni, message aux pèlerins de La Mecque, 28 juillet 1987
Le tournant de la fin des années 1970
L'assassinat de Sadate par des islamistes egyptiens en 1981
L’imbroglio libanais
L'intervention de l'armée israélienne au Liban en 1982
L’imbroglio libanais
Le Hezbollah, mouvement islamiste chiite, fondé en 1982 et soutenu par la Syrie et par l'Iran
L’imbroglio libanais
Le quartier général des troupes américaines au Liban, pris pour cible par le Hezbollah en 1983
L’imbroglio libanais
La répartition des pouvoir entre communautés, après les accords de Taëf en 1989
a) Le tournant de la fin des années 1970
Le tournant de la fin des années 1970
Le président égyptien Anouar el-Sadate devant la Knesset, le parlement israélien en 1977
Le tournant de la fin des années 1970
Notre slogan « Ni Est ni Ouest » est le slogan fondamental de la révolution islamique dans le monde des affamés et des opprimés. Il situe la véritable politique non alignée des pays islamiques et des pays qui accepteront l'islam comme la seule école pour sauver l'humanité dans un proche avenir, avec l'aide de Dieu. Il n'y aura pas de déviation, même d’un iota, de cette politique. Les pays islamiques et le peuple musulman ne doivent dépendre ni de l'Ouest - de l'Amérique ou de l'Europe - ni de l'Est - de l'URSS.
Aujourd'hui, notre désaveu des païens est notre cri contre les injustices des oppresseurs et les pleurs d'une nation qui en a assez des agressions de l'Est et de l'Ouest, ce dernier dirigé par l'Amérique et ses laquais. [...]
Une fois de plus, je souligne le danger de répandre la cellule maligne et cancérigène du sionisme dans les pays islamiques. J'annonce mon soutien sans limite, ainsi que celui de la nation et du gouvernement de l'Iran, à toutes les luttes islamiques des nations islamiques et de l'héroïque jeunesse musulmane pour la libération de Jérusalem. [...]
Je prie pour le succès de tous les bien-aimés qui, usant de l’arme de la foi et du djihad, portent des coups à Israël et à ses intérêts.
Khomeyni, message aux pèlerins de La Mecque, 28 juillet 1987
L’imbroglio libanais
La répartition des pouvoir entre communautés, après les accords de Taëf en 1989
III. Le Moyen-Orient depuis 1990 : des conflits sans fin?
1. Les Etats-Unis, « gendarmes » du Moyen-Orient pendant les années 1990
a) La « guerre du Golfe » de 1990-1991 ouvre une nouvelle période pour le Moyen-Orient. En août 1990, l’Irak de Saddam Hussein, très affaibli par huit ans de guerre contre l’Iran, envahit le Koweït qu’il considère comme l’une de ses provinces et dont il revendique les ressources pétrolières (document 1). Cette invasion provoque la formation, encouragée par l’ONU, d’une coalition de trente-cinq pays dont les Etats-Unis prennent la tête avec l’accord de l’URSS (document 2). En 1991, l’opération « Tempête du désert » (Desert Storm) aboutit à la libération du Koweït, mais laisse Saddam Hussein libre de massacrer les Kurdes et les chiites d’Irak que la coalition avaient pourtant encouragés à se révolter (document 3). Cette victoire, qui permet aux Etats-Unis de devenir les « gendarmes » de la région, fait aussi du Moyen-Orient le laboratoire du « Nouvel Ordre Mondial » que les dirigeants américains veulent mettre en place à la fin de la Guerre froide (document 4).
b) Les Etats-Unis tentent aussi d’établir une paix durable entre Israël et les Palestiniens. Impuissants depuis 1987 face au soulèvement (l’Intifada) des populations arabes de Cisjordanie et de Gaza, les Israéliens n’ont pas d’autre choix que d’accepter des négociations avec l’OLP, elle-même désireuse de reprendre le contrôle d’un mouvement qu’elle ne dirige pas (document 5). Commencées en Norvège, ces négociations aboutissent à la signature à Washington en 1993 d’un accord historique de paix entre Israéliens et Palestiniens : la reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP et l'abandon par cette dernière de toute action hostile contre Israël permet l’installation en Cisjordanie et à Gaza occupés depuis 1967 d’une Autorité Palestinienne dirigée par Yasser Arafat, qui préfigure un futur Etat de Palestine (document 6). C’est la première trêve dans un conflit de près de 50 ans.
La guerre du Golfe de 1990-1991
L'une des justification de l'invasion du Koweit:
Saddam Hussein, représenté en chef de la nation arabe, partant à la conquête de Jerusalem
La guerre du Golfe de 1990-1991
Le Conseil de sécurité,
alarmé par l’invasion du Koweït le 2 août 1990 par les forces militaires de l’Irak, constatant qu’il existe, du fait de l’invasion du Koweït par l’Irak, une rupture de la paix et de la sécurité, agissant en vertu des articles 39 et 40 de la Charte des Nations Unies,
1. condamne l’invasion du Koweït par l’Irak ,
2. exige que l’Irak retire immédiatement et inconditionnellement toutes ses forces pour les ramener aux positions qu’elles occupaient le 1er août 1990,
3. engage l’Irak et le Koweït à entamer immédiatement des négociations intensives pour régler leurs différends et appuie tous les efforts déployés à cet égard, en particulier ceux de la Ligue arabe,
4. décide de se réunir de nouveau, selon qu’il conviendra, pour examiner les autres mesures à prendre afin d’assurer l’application de la présente résolution.
La guerre du Golfe de 1990-1991
Le Conseil de sécurité,
notant qu’en dépit de tous les efforts déployés par les Nations Unies, l’Irak refuse de s’acquitter de son obligation d’appliquer la résolution 660 (1990) et les résolutions suivantes, défiant ouvertement le Conseil,
Ayant à l’esprit les devoirs et les responsabilités que la Charte des Nations Unies lui assigne pour ce qui est de veiller au maintien et à la préservation de la paix et de la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement respecter ses décisions,
1. exige que l’Irak se conforme pleinement à la résolution 660 et à toutes les résolutions ultérieures;
2. autorise les Etats membres qui coopèrent avec le gouvernement koweitien, si au 15 janvier 1991 l’Irak n’a pas pleinement appliqué les résolutions susmentionnées au paragraphe 1 ci-dessus, à user de tous les moyens nécessaires pour faire respecter et appliquer la résolution 660 et toutes les résolutions pertinentes ultérieures pour rétablir la paix et la sécurité internationales dans la région ;
3. demande à tous les Etats d’apporter l’appui voulu aux mesures envisagées au paragraphe 2 de la présente résolution.
La guerre du Golfe de 1990-1991
La coalition formée, à l'initiative de l'ONU, autour des Etats-Unis pour libérer le Koweit
La guerre du Golfe de 1990-1991
L'opération Desert Storm (janvier-février 1991) pour la libération du Koweit
La guerre du Golfe de 1990-1991
Les Kurdes d'Irak fuyant l'armée de Saddam Hussein, en mars 1991
La guerre du Golfe de 1990-1991
La guerre est finie. C'est une victoire pour tous les pays de la coalition, pour les Nations unies. C'est une victoire de la loi et du droit […] Saddam Hussein était l'agresseur, le Koweït la victime. Sont venues à l'aide de ce petit pays des nations de l'Amérique du Nord et de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et du monde arabe, tous unis face à cette agression. Notre coalition hors du commun doit travailler maintenant dans un même but : préparer l'avenir. Ce soir, laissez-moi définir quatre objectifs clés.
Premièrement nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région.[…] Que nos amis et nos alliés sachent […] que l'Amérique se tient prête à assurer la paix à leurs côtés. […] Nos intérêts nationaux dépendent d'un Golfe stable et sûr.
Deuxièmement nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer. […] L'Irak requiert une vigilance particulière […] et ne doit avoir aucun accès aux moyens de la guerre.
Troisièmement nous devons travailler à créer de nouvelles occasions pour assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient […]. Une paix globale doit être fondée sur les résolutions des Nations unies et le principe de l'échange du territoire contre la paix. Il faut, en élaborant ce principe, garantir à Israël sécurité et reconnaissance et aux Palestiniens leurs légitimes droits politiques. Il est temps de mettre fin au conflit israélo-arabe. […]
Quatrièmement, nous devons favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès. Le golfe Persique et le Moyen-Orient forment une région riche en ressources naturelles avec un potentiel humain riche mais inexploité. […]
En atteignant ces quatre objectifs nous pouvons bâtir un cadre pour la paix. […] Maintenant nous pouvons voir venir un nouveau monde. Un monde dans lequel il existe une véritable perspective de nouvel ordre mondial. […] Un monde dans lequel les Nations unies, libérées de l'impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs. Un monde dans lequel la liberté et les droits de l'homme sont respectés par toutes les nations. La guerre du Golfe est le premier test de ce monde nouveau.
Extraits du discours de Georges Bush devant le Congrès, le 6 mars 1991
La paix israélo-palestinienne
Le soulèvement (l'Intifada) des territoires occupés contre la présence isrélienne (1987-1993)
La paix israélo-palestinienne
Une insurrection largement médiatisée, destinée à discréditer Israël
La paix israélo-palestinienne
Les accords de Washington en 1993: Bill Clinton entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat
La paix israélo-palestinienne
Yitzhak Rabin, le 9 septembre 1993
Monsieur le premier ministre,
La signature de la déclaration de principes marque une nouvelle ère dans l’histoire du Proche-Orient. Avec cette ferme conviction je voudrais confirmer les engagements suivants de l’OLP :
- L’OLP reconnaît de droit d’Israël à vivre en paix en et en sécurité. […]
- L’OLP renonce à l’usage du terrorisme […]
- L’OLP affirme que les articles de la Charte palestinienne qui nient à Israël le droit à l’existence et les dispositions de la Charte qui contredisent les engagements de cette lettre sont désormais inopérants et sans validité.
Monsieur le président,
En réponse à votre lettre du 9 septembre 1993, je souhaite vous confirmer qu’à la lumière des engagements de l’OLP qui y figurent, le gouvernement d’Israël a décidé de reconnaître l’OLP comme le représentant du peuple palestinien et d’ouvrir des négociations avec l’OLP dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient.
a) La guerre du Golfe de 1990-1991
La guerre du Golfe de 1990-1991
Le Conseil de sécurité,
alarmé par l’invasion du Koweït le 2 août 1990 par les forces militaires de l’Irak, constatant qu’il existe, du fait de l’invasion du Koweït par l’Irak, une rupture de la paix et de la sécurité, agissant en vertu des articles 39 et 40 de la Charte des Nations Unies,
1. condamne l’invasion du Koweït par l’Irak ,
2. exige que l’Irak retire immédiatement et inconditionnellement toutes ses forces pour les ramener aux positions qu’elles occupaient le 1er août 1990,
3. engage l’Irak et le Koweït à entamer immédiatement des négociations intensives pour régler leurs différends et appuie tous les efforts déployés à cet égard, en particulier ceux de la Ligue arabe,
4. décide de se réunir de nouveau, selon qu’il conviendra, pour examiner les autres mesures à prendre afin d’assurer l’application de la présente résolution.
La guerre du Golfe de 1990-1991
Le Conseil de sécurité,
notant qu’en dépit de tous les efforts déployés par les Nations Unies, l’Irak refuse de s’acquitter de son obligation d’appliquer la résolution 660 (1990) et les résolutions suivantes, défiant ouvertement le Conseil,
Ayant à l’esprit les devoirs et les responsabilités que la Charte des Nations Unies lui assigne pour ce qui est de veiller au maintien et à la préservation de la paix et de la sécurité internationales,
Résolu à faire pleinement respecter ses décisions,
1. exige que l’Irak se conforme pleinement à la résolution 660 et à toutes les résolutions ultérieures;
2. autorise les Etats membres qui coopèrent avec le gouvernement koweitien, si au 15 janvier 1991 l’Irak n’a pas pleinement appliqué les résolutions susmentionnées au paragraphe 1 ci-dessus, à user de tous les moyens nécessaires pour faire respecter et appliquer la résolution 660 et toutes les résolutions pertinentes ultérieures pour rétablir la paix et la sécurité internationales dans la région ;
3. demande à tous les Etats d’apporter l’appui voulu aux mesures envisagées au paragraphe 2 de la présente résolution.
La guerre du Golfe de 1990-1991
La guerre est finie. C'est une victoire pour tous les pays de la coalition, pour les Nations unies. C'est une victoire de la loi et du droit […] Saddam Hussein était l'agresseur, le Koweït la victime. Sont venues à l'aide de ce petit pays des nations de l'Amérique du Nord et de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et du monde arabe, tous unis face à cette agression. Notre coalition hors du commun doit travailler maintenant dans un même but : préparer l'avenir. Ce soir, laissez-moi définir quatre objectifs clés.
Premièrement nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région.[…] Que nos amis et nos alliés sachent […] que l'Amérique se tient prête à assurer la paix à leurs côtés. […] Nos intérêts nationaux dépendent d'un Golfe stable et sûr.
Deuxièmement nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer. […] L'Irak requiert une vigilance particulière […] et ne doit avoir aucun accès aux moyens de la guerre.
Troisièmement nous devons travailler à créer de nouvelles occasions pour assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient […]. Une paix globale doit être fondée sur les résolutions des Nations unies et le principe de l'échange du territoire contre la paix. Il faut, en élaborant ce principe, garantir à Israël sécurité et reconnaissance et aux Palestiniens leurs légitimes droits politiques. Il est temps de mettre fin au conflit israélo-arabe. […]
Quatrièmement, nous devons favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès. Le golfe Persique et le Moyen-Orient forment une région riche en ressources naturelles avec un potentiel humain riche mais inexploité. […]
En atteignant ces quatre objectifs nous pouvons bâtir un cadre pour la paix. […] Maintenant nous pouvons voir venir un nouveau monde. Un monde dans lequel il existe une véritable perspective de nouvel ordre mondial. […] Un monde dans lequel les Nations unies, libérées de l'impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs. Un monde dans lequel la liberté et les droits de l'homme sont respectés par toutes les nations. La guerre du Golfe est le premier test de ce monde nouveau.
Extraits du discours de Georges Bush devant le Congrès, le 6 mars 1991
b) La paix israélo-palestinienne
La paix israélo-palestinienne
Le soulèvement (l'Intifada) des territoires occupés contre la présence isrélienne (1987-1993)
La paix israélo-palestinienne
Yitzhak Rabin, le 9 septembre 1993
Monsieur le premier ministre,
La signature de la déclaration de principes marque une nouvelle ère dans l’histoire du Proche-Orient. Avec cette ferme conviction je voudrais confirmer les engagements suivants de l’OLP :
- L’OLP reconnaît de droit d’Israël à vivre en paix en et en sécurité. […]
- L’OLP renonce à l’usage du terrorisme […]
- L’OLP affirme que les articles de la Charte palestinienne qui nient à Israël le droit à l’existence et les dispositions de la Charte qui contredisent les engagements de cette lettre sont désormais inopérants et sans validité.
Monsieur le président,
En réponse à votre lettre du 9 septembre 1993, je souhaite vous confirmer qu’à la lumière des engagements de l’OLP qui y figurent, le gouvernement d’Israël a décidé de reconnaître l’OLP comme le représentant du peuple palestinien et d’ouvrir des négociations avec l’OLP dans le cadre du processus de paix au Proche-Orient.
2. L'intensification des conflits du Moyen-Orient dans les années 2000
a) Le processus de paix israélo-palestinien est très vite paralysé. Dès 1995, le premier ministre Yitzhak Rabin est assassiné par un Israélien hostile aux accords de paix, tandis que le mouvement islamiste du Hamas s’oppose à l’OLP et multiplie les attentats anti-israéliens (document 1). Après le déclenchement en 2000 d’une seconde Intifada, les Israéliens construisent une « clôture de sécurité » pour mettre leur territoire à l’abri des attentats, tout en continuant à installer des colonies en Cisjordanie (document 2). Mais cela n'arrête pas le conflit : après être entrée au Liban en 2006 pour mettre fin aux tirs de missiles du Hezbollah, l’armée israélienne intervient en 2008 dans la bande de Gaza dont le Hamas a pris le contrôle (document 3). Face au blocage croissant du processus de paix, Mahmoud Abbas, qui a succédé à Yasser Arafat à la tête de l’Autorité palestinienne, dépose en 2011 une demande d’adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU, dont Israël ne veut pas entendre parler, en particulier à cause de Jérusalem, que les deux camps revendiquent comme capitale (document 4).
b) La région est aussi déstabilisée par la politique unilatérale des Etats-Unis. Les attentats organisés par Al-Qaïda à New York et à Washington le 11 septembre 2001 transforment la politique américaine au Moyen-Orient. Après être intervenus en Afghanistan dès 2001, avec l’accord de l’ONU, pour renverser le régime des talibans soupçonné d’être le principal soutien des terroristes du 11 septembre, les Américains envahissent, sans l’accord de l’ONU, l’Irak en 2003 et renversent Saddam Hussein, accusé de soutenir le terrorisme et de fabriquer des armes de destruction massive (document 5). Mais l’Irak, désormais administré par l’armée américaine, devient un « nouveau Vietnam » : confrontés à une opposition armée qui ne faiblit pas jusqu’en 2008 et à une réprobation internationale presque unanime, les Etats-Unis doivent retirer leurs troupes d’Irak, en laissant derrière eux un pays en ruines (document 6).
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
L'assassinat de Rabin par un extrémiste juif en 1995
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
Le mouvement islamiste palestinien du Hamas, fondé en 1987
et hostile aux accords de paix avec Israël
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
Un cycle de violence qui débouche sur la séparation des deux peuples:
la « clôture de sécurité » mise en place par Israël à partir de 2002
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
Une étape supplémentaire dans l'échec du processus de paix:
la demande d'adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU déposée en 2011
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
L'insoluble problème de Jérusalem,
capitale revendiquée par deux Etats en conflit
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Le tournant des attentats du 11 septembre 2001:
les Etats-Unis frappés par les conflits du Moyen-Orient
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Saddam Hussein est chassé du pouvoir et l'Irak passe sous administration américaine
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
L'irak, un "nouveau Vietnam": l'armée américaine impuissante face aux mouvements de résistance irakiens
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Le retrait de l'armée américaine d'Irak en 2008
a) L’échec du processus de paix israélo-palestinien
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
L'assassinat de Rabin par un extrémiste juif en 1995
L’échec du processus de paix israélo-palestinien
L'insoluble problème de Jérusalem,
capitale revendiquée par deux Etats en conflit
b) Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Le tournant des attentats du 11 septembre 2001:
les Etats-Unis frappés par les conflits du Moyen-Orient
Les conséquences de l’unilatéralisme américain
Le retrait de l'armée américaine d'Irak en 2008
3. Des conflits constamment renouvelés jusqu'à aujourd'hui
a) L’islamisme s’impose comme la force politique majeure de la région. Cette idéologie, selon laquelle le gouvernement d’un pays et l’organisation d’une société doivent être fondées sur les principes de l’Islam, devient dominante à partir des années 1990 au Moyen-Orient : imposé en Iran par la révolution de 1979, il est aussi bien pratiqué en Arabie Saoudite qu’en Turquie et a joué un rôle majeur lors des révolutions du « printemps arabe » de 2011 (document 1). Mais, pour une partie de ses militants, cet islamisme politique ne s’engage pas assez dans le djihad, le combat contre les ennemis de l’Islam. D’où la radicalisation d’une partie des mouvements islamistes, devenus terroristes, qui prennent autant pour cible les Etats-Unis et leurs alliés que les Etats musulmans qui les soutiennent : créée par Oussama ben Laden, Al-Qaïda est maintenant le centre d’une « nébuleuse » s’étendant de l’Afghanistan au Maghreb en passant par la péninsule arabique (document 2), tandis qu’un « Etat Islamique en Irak et au Levant » s'est constitué à partir de 2011 en Irak et en Syrie, avant de s’effondrer en 2017 face à une coalition internationale de très grande ampleur (document 3).
b) L’équilibre des puissances au Moyen-Orient est toujours aussi instable. L’Arabie Saoudite, qui fait face aux puissances croissantes des Emirats Arabes Unis et surtout du Qatar (document 4), est aussi confrontée au retour en force des Iraniens dans la région : marginalisé jusqu’en 2015 à cause de son programme nucléaire, l’Iran s’est rendu indispensable en combattant l’Etat islamique en Syrie et en Irak et a formé un « arc chiite », allant de l’Irak au Liban, face à l’Arabie Saoudite sunnite. Désormais, les deux pays s’affrontent par alliés interposés, en Syrie, au Yémen et au Liban (document 5). Si l’on ajoute que la Russie s’impose de plus en plus dans la région face aux Etats-Unis, à la faveur de la guerre civile syrienne et avec le soutien de l’Iran et de la Turquie, on doit supposer que la paix au Moyen-Orient n’est pas vraiment pour demain (document 6).
La montée en puissance de l’islamisme
La Constitution, le Code Civil et le Code Judiciaire ne peuvent s'inspirer que des lois islamiques contenues dans le Coran et transcrites par le Prophète, et elles seules doivent être appliquées scrupuleusement. Le gouvernement islamique est le gouvernement de droit divin, et ses lois ne peuvent être ni changées, ni modifiées, ni contestées.
Le gouvernement islamique est soumis à la loi de l'Islam qui n'émane ni du peuple ni de ses représentants, mais directement de Dieu et de sa volonté divine. La loi coranique, qui n'est autre que la loi divine, constitue l'entité de tout gouvernement islamique et règne immanquablement sur tous les individus qui en font partie. Le Prophète, les califes et les gens du peuple, doivent obéissance absolue à ces lois éternelles du Tout-Puissant transmises aux mortels à travers le Coran et le Prophète, et qui resteront immuables jusqu'à la fin des temps.
En Islam, gouverner signifie uniquement mettre à effet les lois coraniques, autrement dit les lois divines. Ces lois doivent être obéies et exécutées par tous, sans exception, et sans contestation. La loi divine s'applique au chef et au subordonné, à l'employeur et à l'employé.
Ayatollah Khomeyni, Principes politiques,
philosophiques, sociaux et religieux, 1979
La montée en puissance de l’islamisme
Les révolutions du "Printemps arabe" de 2011:
une audience grandissante pour les partis islamistes
La montée en puissance de l’islamisme
Voilà l’Amérique frappée par Allah tout-puissant en son point le plus vulnérable, détruisant, Dieu merci, ses plus prestigieux buildings. Remerciements et gratitude à Allah. Voilà l’Amérique remplie de terreur du nord au sud et d’est en ouest. Et nous remercions Dieu pour cela.
Ce que l’Amérique endure aujourd’hui ne constitue qu’une infime copie de ce que nous endurons depuis des dizaines d’années. Notre nation subit depuis quatre-vingts ans humiliation et mépris, ses fils sont tués et son sang coule et ses lieux saints sont agressés sans raison. Ces jours-ci, les chars israéliens massacrent dans les villes palestiniennes, à Jenine, Rafah, Beit Jala et dans d’autres terres musulmanes pour y semer la destruction et personne n’élève la voix et ne bouge le doigt.
Dieu a dirigé les pas d’un groupe de musulmans, un groupe d’avant-gardistes qui ont détruit l’Amérique. Que Dieu les bénisse et leur accorde une place au paradis.
Déclaration d’Oussama ben Laden, après les attentats de 2001
La montée en puissance de l’islamisme
Une affiche de 2002, à la gloire d'Oussama ben Laden
La montée en puissance de l’islamisme
L’islamisme terroriste en expansion:
L’Etat Islamique en Irak et au Levant (ou Daech)
La montée en puissance de l’islamisme
L’Etat Islamique en Irak et au Levant, de l'apogée au déclin
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Une puissance émergente face à l'Arabie Saoudite: Les Emirats Arabes Unis
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Un autre nouveau concurrent pour l'Arabie Saoudite: le Qatar
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Le retour de l'Iran au centre du Moyen-Orient:
l'accord sur l'arrêt du programme nucléaire iranien signé en 2015
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
L'affrontement entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, au centre des conflits du Moyen-Orient depuis janvier 2017
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Le grand retour au Moyen-Orient de la Russie (alliée à l'Iran et à la Turquie)
à la faveur de la crise syrienne
Pour ceux qui n’ont pas tout compris au conflit en Syrie, une vidéo d’il y a deux ans, à voir ici
a) La montée en puissance de l’islamisme
La montée en puissance de l’islamisme
La Constitution, le Code Civil et le Code Judiciaire ne peuvent s'inspirer que des lois islamiques contenues dans le Coran et transcrites par le Prophète, et elles seules doivent être appliquées scrupuleusement. Le gouvernement islamique est le gouvernement de droit divin, et ses lois ne peuvent être ni changées, ni modifiées, ni contestées.
Le gouvernement islamique est soumis à la loi de l'Islam qui n'émane ni du peuple ni de ses représentants, mais directement de Dieu et de sa volonté divine. La loi coranique, qui n'est autre que la loi divine, constitue l'entité de tout gouvernement islamique et règne immanquablement sur tous les individus qui en font partie. Le Prophète, les califes et les gens du peuple, doivent obéissance absolue à ces lois éternelles du Tout-Puissant transmises aux mortels à travers le Coran et le Prophète, et qui resteront immuables jusqu'à la fin des temps.
En Islam, gouverner signifie uniquement mettre à effet les lois coraniques, autrement dit les lois divines. Ces lois doivent être obéies et exécutées par tous, sans exception, et sans contestation. La loi divine s'applique au chef et au subordonné, à l'employeur et à l'employé.
Ayatollah Khomeyni, Principes politiques,
philosophiques, sociaux et religieux, 1979
La montée en puissance de l’islamisme
Voilà l’Amérique frappée par Allah tout-puissant en son point le plus vulnérable, détruisant, Dieu merci, ses plus prestigieux buildings. Remerciements et gratitude à Allah. Voilà l’Amérique remplie de terreur du nord au sud et d’est en ouest. Et nous remercions Dieu pour cela.
Ce que l’Amérique endure aujourd’hui ne constitue qu’une infime copie de ce que nous endurons depuis des dizaines d’années. Notre nation subit depuis quatre-vingts ans humiliation et mépris, ses fils sont tués et son sang coule et ses lieux saints sont agressés sans raison. Ces jours-ci, les chars israéliens massacrent dans les villes palestiniennes, à Jenine, Rafah, Beit Jala et dans d’autres terres musulmanes pour y semer la destruction et personne n’élève la voix et ne bouge le doigt.
Dieu a dirigé les pas d’un groupe de musulmans, un groupe d’avant-gardistes qui ont détruit l’Amérique. Que Dieu les bénisse et leur accorde une place au paradis.
Déclaration d’Oussama ben Laden, après les attentats de 2001
La montée en puissance de l’islamisme
L’Etat Islamique en Irak et au Levant, de l'apogée au déclin
b) Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Un équilibre des puissances toujours aussi instable
Une puissance émergente face à l'Arabie Saoudite: Les Emirats Arabes Unis
Conclusion