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Leçon n°4 - La gouvernance économique mondiale depuis 1944

(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)

 

Introduction

Introduction
Alors que la non-intervention des États dans l’économie – l’un des dogmes fondamentaux du libéralisme économique – prévaut pendant tout le XIXe siècle, l’entre-deux-guerres et plus encore la Seconde Guerre mondiale imposent la nécessité d’une régulation de l’économie mondiale assurée par les États. Un système de gouvernance totalement inédit est donc mis en place à partir de 1944, qui permet la croissance exceptionnelle des « Trente Glorieuses », mais qui ne résiste pas aux crises des années 1970. Les nouvelles formes d’organisation de l’économie mondiale qui apparaissent alors, et qui existent encore aujourd’hui, doivent constamment s’adapter à une mondialisation de plus en plus poussée, en même temps qu’elles font face à des oppositions de plus en plus nombreuses.
Comment la gouvernance de l’économie mondiale a-t-elle été organisée à partir de 1944 ? Quelles évolutions a-t-elle connues et quelles oppositions a-t-elle rencontrées depuis cette date ?
© Thierry Gasnier

 

I. La construction d’un nouvel ordre économique mondial (1944–1971)

1. La conférence de Bretton Woods (1944)

1. La conférence de Bretton Woods est un tournant majeur
a) Les Alliés se réunissent dès 1944 pour construire l’économie mondiale de l’après-guerre. Afin d’éviter que se renouvellent les désordres économiques et monétaires qui, pendant l’entre-deux-guerres, ont conduit à l’arrivée de Hitler au pouvoir et au déclenchement de la seconde Guerre mondiale, des représentants de 44 États membres de la Grande Alliance formée autour des États-Unis contre l’Allemagne et le Japon se réunissent en juillet 1944 à Bretton Woods (New Hampshire) afin de préparer la reconstruction de l’économie mondiale (document 1). Cette conférence est dominée par les idées exprimées dès 1919 par John Maynard Keynes, dans Les Conséquences économiques de la paix : la stabilité politique du monde ne pourra pas être assurée sans une reprise rapide de la croissance économique ni sans une stabilité monétaire durable (document 2).
b) Les États-Unis occupent une place centrale dans cette refonte de l’économie mondiale. « Arsenal des démocraties » depuis leur entrée en guerre en 1941, les États-Unis se sont considérablement enrichis pendant le conflit : ils assurent plus de la moitié de la production industrielle de la planète et détiennent les deux-tiers du stock d'or mondial. Dans un monde ravagé par la guerre et où toutes les autres monnaies se sont effondrées, les États-Unis apparaissent comme un îlot de prospérité sans égal et leur monnaie, le dollar, fait figure de seule valeur sûre (document 3). C’est la raison pour laquelle les décisions prises à Bretton Woods sont très largement le reflet des positions américaines : confronté à l’intransigeance de Harry Dexter White, qui représente des Etats-Unis à la conférence, Keynes, qui représente le Royaume-Uni, échoue à imposer son idée d’une monnaie supranationale (le bancor), à laquelle toutes les monnaies mondiales auraient été rattachées (document 4).
© Thierry Gasnier

Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 1

Un panneau commémoratif de la conférence de 1944

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 3

Les États signataires des accords de Bretton Woods...

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

ONU 1945

... et les États fondateurs de l'Organisation des Nations-Unies en 1945

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 2

L’économiste J. M. Keynes, représentant du Royaume-Uni à la conférence de Bretton Woods

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Keynes 1919 Keynes 1919bis

Deux exemplaires des éditions américaine et française de l’ouvrage de J. M. Keynes

 

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Une conférence dominée par les États-Unis

Uncle Sam WW2

Les États-Unis, le pays le plus riche du monde en 1945

 

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Une conférence dominée par les États-Unis

Keynes vs White

J. M. Keynes (à droite) face à H. D. White,
représentant les Etats-Unis à Bretton Woods

 

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a) Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 1

Un panneau commémoratif de la conférence de 1944

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 3

Les États signataires des accords de Bretton Woods...

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

ONU 1945

... et les États fondateurs de l'Organisation des Nations-Unies en 1945

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Bretton Woods 2

L’économiste J. M. Keynes, représentant du Royaume-Uni à la conférence de Bretton Woods

 

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Une conférence pour construire l'économie mondiale de l’après-guerre

Keynes 1919 Keynes 1919bis

Deux exemplaires des éditions américaine et française de l’ouvrage de J. M. Keynes

 

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b) Une conférence dominée par les États-Unis

Une conférence dominée par les États-Unis

Uncle Sam WW2

Les États-Unis, le pays le plus riche du monde en 1945

 

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Une conférence dominée par les États-Unis

Keynes vs White

J. M. Keynes (à droite) face à H. D. White,
représentant les Etats-Unis à Bretton Woods

 

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2. Une gouvernance économique mondiale inédite, mais contestée

2. Une gouvernance économique inédite est mise en place
a) Le Gold Exchange Standard, fondé sur le dollar, est créé. La monnaie américaine, « as good as gold », devient la seule monnaie convertible en or (une once – 30 grammes – d’or pour 35 dollars) et sert de référence pour déterminer la valeur des autres monnaies, qui, dans un mécanisme de « parités fixes », ne peut varier que de plus ou moins 1% par rapport à la valeur du dollar (document 1). Pour assurer le bon fonctionnement de ce nouveau système monétaire, la conférence de Bretton Woods donne naissance à deux organisations internationales, qui sont créées en 1945 et dont le siège est installé à Washington : le Fonds monétaire international (FMI), qui est chargé de fournir aux États les moyens d’assurer la stabilité de leur monnaie, et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (surnommée la Banque mondiale) qui doit financer la reconstruction et le développement ultérieur des économies en Europe et en Asie (document 2). Ces deux institutions sont financées et dirigées par les États qui en sont membres en proportion de leur poids économique. De ce fait, la gouvernance économique de l’après-guerre est très largement contrôlée par les États-Unis et, dans une moindre mesure, par les États européens.
b) De nouvelles règles de fonctionnement du commerce mondial sont également définies après la guerre. Entre 1947 et 1948, une autre conférence est organisée par les Nations-Unies à La Havane, afin de mettre en place une Organisation internationale du commerce (OIC) chargée d’encadrer les échanges internationaux (document 3). Signée par de nombreux pays, la Charte de La Havane, qui institue l’OIC, est rejetée par le Sénat des États-Unis, soucieux de préserver la liberté commerciale du pays. Ce sont donc les accords beaucoup moins contraignants du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade, Accord général sur les prix et le commerce), signés en 1947, qui entrent en vigueur. Ces accords, qui visent à éliminer tout protectionnisme du commerce mondial, prévoient l’organisation de cycles de négociations successifs (les « rounds ») permettant de réduire progressivement les droits de douane dans les échanges internationaux : le libre-échange devient une autre règle essentielle de l’économie mondiale (document 4).
c) Cette nouvelle gouvernance de l’économie mondiale rencontre de nombreuses oppositions. A partir de 1947 et pendant toute la période de la Guerre froide, l’URSS (qui était représentée à Bretton Woods), la Chine et les autres États du bloc communiste rejettent ces nouvelles règles, qu’ils dénoncent comme étant des instruments de l’impérialisme américain au même titre que le Plan Marshall. En 1949, les Soviétiques mettent en place leur propre système économique en créant le COMECON (Conseil d’assistance économique mutuelle) qui lie étroitement les économies de l’URSS et de ses États satellites (document 5). De leur côté, les États du Tiers-Monde, réunis à la suite de la conférence de Bandung (1955) dans le « Mouvement des Non-Alignés » créé en 1961, dénoncent « l’échange inégal » qui avantage toujours plus les pays les plus riches dans le commerce mondial (document 6). Ils obtiennent en 1964 la création à l’intérieur de l’ONU de la CNUCED (Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement), où ils réclament le droit de contrôler le volume et les prix de leurs exportations, comme le font les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a été créée en 1960 (document 7). Le système de Bretton Woods est même contesté à l'intérieur du bloc occidental : à partir de 1965, de De Gaulle engage la France dans un « bras de fer monétaire » avec les États-Unis pour obtenir un retour à l’étalon-or de l’avant-guerre (document 8).
© Thierry Gasnier

Un nouveau système monétaire international

Gold Exchange Standard

Le Gold Exchange Standard: le dollar « as good as gold »

 

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Un nouveau système monétaire international

FMI 1944 Bird 1944

Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale,
fondés en 1945 à la suite de la conférence de Bretton Woods

 

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Un nouveau système monétaire international

Le rôle du Fonds monétaire international
Les buts du Fonds Monétaire International sont les suivants :
- Favoriser la coopération monétaire internationale au moyen d'une institution permanente fournissant un méca­nisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les problèmes monétaires internationaux ;
- Faciliter l'expansion et le développement harmonieux du commerce international et contribuer [...] à l'établisse­ment et au maintien d'un niveau élevé de l'emploi et du revenu réel ainsi qu'au développement des ressources pro­ductives de tous les États membres [...] ; - Favoriser la stabilité des changes ;
- Aider à l'établissement d'un système multilatéral de paiements [...] et à l'élimination des restrictions de change qui entravent le développement du commerce mondial ;
- Donner confiance aux États membres en mettant à leur disposition les ressources du Fonds, moyennant des garan­ties appropriées, et en leur donnant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leur balance des paiements sans recourir à des mesures compromettant la prospérité nationale ou internationale.

Extraits des accords de Bretton Woods, juillet 1944.

 

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De nouvelles règles pour le commerce international

OIC

La Conférence de la Havane, réunie entre 1947 et 1948,
afin de metrre en place une Organisation internationale du commerce

 

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De nouvelles règles pour le commerce international

Gatt rounds

Le General agreement on tariffs and trade (1947) et ses cycles de négociation

 

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De nouvelles règles pour le commerce international

GATT1bis

La généralisation du libre-échange à partir de 1947

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Antimarshall 1Affiche soviétique de 1947
dénonçant le Plan Marshall

Comecon1Le Conseil d'assistance économique mutuelle
(abrégé en russe par Comecon) est créé en 1949

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Comecon2

Les États d'Europe de l'Est membres du COMECON en 1950.
La Mongolie, le Vietnam du Nord et Cuba y entreront ultérieurement

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung1

Nasser (Égypte), Soekarno (Indonésie) et Nehru (Inde),
trois des principales figures du Tiers-Monde à la fin des années 1950

 

Suivant

Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung2

Les États participants à la conférence de Bandung (1955),
la première manifestation du Tiers-Monde sur la scène internationale

 

Suivant

Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung1

Les trois fondateurs du Mouvement des non-alignés:
Nasser (Égypte), Nehru (Inde) et Tito (Yougoslavie) à Brioni en 1956

 

Suivant

Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Belgrade1961

Les États participant au premier sommet du Mouvement des Non-Alignés (1961)
la deuxième étape de l'affirmation du Tiers-Monde sur la scène internationale

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Le mouvement des non-alignés contre le système de Bretton Woods
Les participants [...] estiment qu'il y a lieu de s'efforcer de supprimer le déséquilibre économi­que hérité du colonialisme et de l'impérialisme. Ils estiment nécessaire de combler, grâce à une action du développement économique, industriel et agricole, l'écart toujours plus prononcé des niveaux de vie entre les quelques pays hautement industrialisés et les nombreux pays économique­ment peu développés. Les participants [...] recom­mandent la création et la gestion immédiates, dans le cadre des Nations unies, d'un Fonds d'équipement. Ils décident également d'exiger de justes termes de l'échange pour les pays économi­quement peu développés, et notamment que les efforts constructifs soient faits pour supprimer les fluctuations excessives du commerce des produits de base et les mesures et pratiques respectives contraires au commerce et aux intérêts financiers des pays en voie de développement. [...]
Les pays participants invitent tous les pays en voie de développement à coopérer efficacement dans les domaines économique et commercial de façon à [...] remédier aux conséquences fâcheuses que peut avoir la création des blocs économiques constitués par les pays industriels.

Déclaration finale de la conférence des pays non-alignés, Belgrade, 6 septembre 1961.

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Cnuced

La première session de la Conférence des Nations-Unies
sur le commerce et le développement à Genève en 1964

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

G77

Les 77 États fondateurs de la CNUCED

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Une dénonciation de l’échange inégal
Senghor Les Nations unies avaient demandé aux pays développés de consacrer annuellement 1 % de leur revenu national à l'aide aux pays sous-développés. Si ce léger effort pouvait être consenti, la liquidation du sous-développement serait, selon les pays, l'affaire d'une ou deux générations. Or, le montant de cette aide n'a cessé de s'amenuiser et la proportion du revenu national trans­féré des pays riches aux pays pauvres est tombée, de 1961 à 1965, de 0,83 à 0,69 %. De plus, la part des dons diminue et celle des prêts augmente, ce qui constitue pour nous un endettement croissant à tel point qu'une fraction de plus en plus importante de l'aide financière apportée retourne en fin de compte aux donateurs non seulement pour rembourser les prêts antérieurs, mais encore pour payer leurs intérêts. [...] Enfin, la détérioration des termes de l'échange ne cesse de s'aggraver car les marchandises importées des pays développés voient leurs prix monter d'année en année, alors que les produits exportés des pays sous-développés voient leurs prix baisser. À l'heure actuelle, 700 millions d'hommes, habitants des pays riches, dis­posent de 85 % de la production mondiale, alors que 2 300 millions soit les deux tiers de la population du globe, vivant dans les pays sous-développés, doivent se partager 15 % de cette production.

Interview de Léopold Sedar Senghor, président de la République du Sénégal, Le Monde, 1968.

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

De Gaulle contre le système de Bretton Woods
De Gaulle 1965 Remarquons que les conditions qu'avaient suscité le Gold Exchange Standard se sont profondément modifiées. Les monnaies des États de l'Europe occidentale ont été restaurées à tel point que les réserves d'or que ces États possèdent, mettons ces six États, les six, le total de leur réserve d'or équivaut à celui des Américains. Et il le dépasserait même si ces États voulaient convertir en or tous les dollars qu'ils ont à leur compte. Alors, cette espèce de valeur transcendante qui était reconnue au dollar a perdu sa base initiale qui était la possession par l'Amérique de la plus grande partie de l'or du monde. Mais en outre, le fait que beaucoup d'États acceptent par principe des dollars au même titre que de l'or pour les règlements des différences qui existent à leur profit dans la balance des paiements américaine, ce fait entraîne les Américains à s'endetter et à s'endetter gratuitement vis-à-vis de l'étranger car ce qu'ils lui doivent, ils le lui payent tout au moins en partie avec des dollars qu'il ne tient qu'à eux d'émettre et non pas avec de l'or qui a une valeur réelle, qu'on ne possède que pour l'avoir gagné, et qu'on ne peut transférer à d'autres sans risque et sans sacrifice. Mais aussi par-là, cette sorte de facilité unilatérale qui est attribuée à l'Amérique, contribue à faire s'estomper l'idée que le dollar est un signe impartial et international des échanges alors qu'il est un moyen de crédit approprié à un État. [...]
Il faut bien dire que cette pratique a longtemps favorisé et favorise encore dans certaine mesure l'aide multiple et considérable que l'Amérique prête à beaucoup de pays. Et dont nous avons nous-même, en d'autres temps, largement bénéficié. Mais les circonstances ont changé et c'est pourquoi la France préconise que le système lui aussi soit changé. [...] Nous estimons nécessaire que les échanges internationaux soient établis comme c'était le cas avant les grands malheurs du monde sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays, en particulier. Quelle base ? En vérité on ne voit pas qu'il puisse y avoir réellement de critère, d'étalon autre que l'or. Et oui l'or qui ne change pas de nature, qui peut se mettre différemment en lingot, en barre, en pièce, qui n'a pas de nationalité, qui est tenu éternellement et universellement pour la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence.

Conférence de presse du 4 février 1965

 

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a) Un nouveau système monétaire international

Un nouveau système monétaire international

Gold Exchange Standard

Le Gold Exchange Standard: le dollar « as good as gold »

 

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Un nouveau système monétaire international

FMI 1944 Bird 1944

Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale,
fondés en 1945 à la suite de la conférence de Bretton Woods

 

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Un nouveau système monétaire international

Le rôle du Fonds monétaire international
Les buts du Fonds Monétaire International sont les suivants :
- Favoriser la coopération monétaire internationale au moyen d'une institution permanente fournissant un méca­nisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les problèmes monétaires internationaux ;
- Faciliter l'expansion et le développement harmonieux du commerce international et contribuer [...] à l'établisse­ment et au maintien d'un niveau élevé de l'emploi et du revenu réel ainsi qu'au développement des ressources pro­ductives de tous les États membres [...] ; - Favoriser la stabilité des changes ;
- Aider à l'établissement d'un système multilatéral de paiements [...] et à l'élimination des restrictions de change qui entravent le développement du commerce mondial ;
- Donner confiance aux États membres en mettant à leur disposition les ressources du Fonds, moyennant des garan­ties appropriées, et en leur donnant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leur balance des paiements sans recourir à des mesures compromettant la prospérité nationale ou internationale.

Extraits des accords de Bretton Woods, juillet 1944.

 

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b) De nouvelles règles pour le commerce international

De nouvelles règles pour le commerce international

OIC

La Conférence de la Havane, réunie entre 1947 et 1948,
afin de metrre en place une Organisation internationale du commerce

 

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De nouvelles règles pour le commerce international

Gatt rounds

Le General agreement on tariffs and trade (1947) et ses cycles de négociation

 

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De nouvelles règles pour le commerce international

GATT1bis

La généralisation du libre-échange à partir de 1947

 

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c) Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Antimarshall 1Affiche soviétique de 1947
dénonçant le Plan Marshall

Comecon1Le Conseil d'assistance économique mutuelle
(abrégé en russe par Comecon) est créé en 1949

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Comecon2

Les États d'Europe de l'Est membres du COMECON en 1950.
La Mongolie, le Vietnam du Nord et Cuba y entreront ultérieurement

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung1

Nasser (Égypte), Soekarno (Indonésie) et Nehru (Inde),
trois des principales figures du Tiers-Monde à la fin des années 1950

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung2

Les États participants à la conférence de Bandung (1955),
la première manifestation du Tiers-Monde sur la scène internationale

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Bandung1

Les trois fondateurs du Mouvement des non-alignés:
Nasser (Égypte), Nehru (Inde) et Tito (Yougoslavie) à Brioni en 1956

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Belgrade1961

Les États participant au premier sommet du Mouvement des Non-Alignés (1961)
la deuxième étape de l'affirmation du Tiers-Monde sur la scène internationale

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Le mouvement des non-alignés contre le système de Bretton Woods
Les participants [...] estiment qu'il y a lieu de s'efforcer de supprimer le déséquilibre économi­que hérité du colonialisme et de l'impérialisme. Ils estiment nécessaire de combler, grâce à une action du développement économique, industriel et agricole, l'écart toujours plus prononcé des niveaux de vie entre les quelques pays hautement industrialisés et les nombreux pays économique­ment peu développés. Les participants [...] recom­mandent la création et la gestion immédiates, dans le cadre des Nations unies, d'un Fonds d'équipement. Ils décident également d'exiger de justes termes de l'échange pour les pays économi­quement peu développés, et notamment que les efforts constructifs soient faits pour supprimer les fluctuations excessives du commerce des produits de base et les mesures et pratiques respectives contraires au commerce et aux intérêts financiers des pays en voie de développement. [...]
Les pays participants invitent tous les pays en voie de développement à coopérer efficacement dans les domaines économique et commercial de façon à [...] remédier aux conséquences fâcheuses que peut avoir la création des blocs économiques constitués par les pays industriels.

Déclaration finale de la conférence des pays non-alignés, Belgrade, 6 septembre 1961.

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Cnuced

La première session de la Conférence des Nations-Unies
sur le commerce et le développement à Genève en 1964

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

G77

Les 77 États fondateurs de la CNUCED

 

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Une gouvernance qui rencontre de nombreuses oppositions

Une dénonciation de l’échange inégal
Senghor Les Nations unies avaient demandé aux pays développés de consacrer annuellement 1 % de leur revenu national à l'aide aux pays sous-développés. Si ce léger effort pouvait être consenti, la liquidation du sous-développement serait, selon les pays, l'affaire d'une ou deux générations. Or, le montant de cette aide n'a cessé de s'amenuiser et la proportion du revenu national trans­féré des pays riches aux pays pauvres est tombée, de 1961 à 1965, de 0,83 à 0,69 %. De plus, la part des dons diminue et celle des prêts augmente, ce qui constitue pour nous un endettement croissant à tel point qu'une fraction de plus en plus importante de l'aide financière apportée retourne en fin de compte aux donateurs non seulement pour rembourser les prêts antérieurs, mais encore pour payer leurs intérêts. [...] Enfin, la détérioration des termes de l'échange ne cesse de s'aggraver car les marchandises importées des pays développés voient leurs prix monter d'année en année, alors que les produits exportés des pays sous-développés voient leurs prix baisser. À l'heure actuelle, 700 millions d'hommes, habitants des pays riches, dis­posent de 85 % de la production mondiale, alors que 2 300 millions soit les deux tiers de la population du globe, vivant dans les pays sous-développés, doivent se partager 15 % de cette production.

Interview de Léopold Sedar Senghor, président de la République du Sénégal, Le Monde, 1968.

 

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De Gaulle contre le système de Bretton Woods
De Gaulle 1965 Remarquons que les conditions qu'avaient suscité le Gold Exchange Standard se sont profondément modifiées. Les monnaies des États de l'Europe occidentale ont été restaurées à tel point que les réserves d'or que ces États possèdent, mettons ces six États, les six, le total de leur réserve d'or équivaut à celui des Américains. Et il le dépasserait même si ces États voulaient convertir en or tous les dollars qu'ils ont à leur compte. Alors, cette espèce de valeur transcendante qui était reconnue au dollar a perdu sa base initiale qui était la possession par l'Amérique de la plus grande partie de l'or du monde. Mais en outre, le fait que beaucoup d'États acceptent par principe des dollars au même titre que de l'or pour les règlements des différences qui existent à leur profit dans la balance des paiements américaine, ce fait entraîne les Américains à s'endetter et à s'endetter gratuitement vis-à-vis de l'étranger car ce qu'ils lui doivent, ils le lui payent tout au moins en partie avec des dollars qu'il ne tient qu'à eux d'émettre et non pas avec de l'or qui a une valeur réelle, qu'on ne possède que pour l'avoir gagné, et qu'on ne peut transférer à d'autres sans risque et sans sacrifice. Mais aussi par-là, cette sorte de facilité unilatérale qui est attribuée à l'Amérique, contribue à faire s'estomper l'idée que le dollar est un signe impartial et international des échanges alors qu'il est un moyen de crédit approprié à un État. [...]
Il faut bien dire que cette pratique a longtemps favorisé et favorise encore dans certaine mesure l'aide multiple et considérable que l'Amérique prête à beaucoup de pays. Et dont nous avons nous-même, en d'autres temps, largement bénéficié. Mais les circonstances ont changé et c'est pourquoi la France préconise que le système lui aussi soit changé. [...] Nous estimons nécessaire que les échanges internationaux soient établis comme c'était le cas avant les grands malheurs du monde sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays, en particulier. Quelle base ? En vérité on ne voit pas qu'il puisse y avoir réellement de critère, d'étalon autre que l'or. Et oui l'or qui ne change pas de nature, qui peut se mettre différemment en lingot, en barre, en pièce, qui n'a pas de nationalité, qui est tenu éternellement et universellement pour la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence.

Conférence de presse du 4 février 1965

 

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II. Le temps des crises (1971-1991)

1. Le tournant des années 1970: une économie mondiale de plus en plus instable

1. L’économie mondiale devient instable au début des années 1970
a) Le Gold Exchange Standard disparaît à partir de 1971. Depuis les années 1960, les États-Unis sont confrontés à la concurrence croissante des économies japonaise et européennes, qui entraine un déficit commercial de plus en plus marqué, et ils sont affaiblis par la guerre du Vietnam, qui creuse un déficit budgétaire croissant (document 1). Le dollar est de ce fait fragilisé, à la fois par l’inflation (les Américains financent leurs déficits en faisant fonctionner la « planche à billet », c’est-à-dire en émettant toujours plus de monnaie) et par les achats d’or effectués par les États étrangers auprès de la Banque centrale américaine (document 2). Pour protéger sa monnaie nationale, Nixon décide en août 1971, de suspendre la convertibilité du dollar en or (document 3), qui est depuis 1944 le centre du système monétaire mondial. Cette décision unilatérale entraine les autres monnaies dans une instabilité inédite. Pour y mettre fin, un accord signé en 1976 à la Jamaïque par les principaux pays industrialisés établit un système de « changes flottants » : il n'y a plus de parité fixe entre les monnaies, dont la valeur est désormais déterminée sur le marché des changes. C’est la fin du système de Bretton Woods (document 4).
b) Deux « chocs pétroliers » ralentissent durablement la croissance de l’économie mondiale. En octobre 1973, à la suite de la guerre de Kippour, les États membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole décident de multiplier par quatre le prix de leurs exportations et de restreindre le volume de leurs ventes aux pays industrialisés occidentaux, afin de punir ces derniers du soutien qu’ils apportent à Israël (document 5). En 1979-1980, la réduction des exportations iraniennes, consécutive à la révolution islamique et au déclenchement de la guerre avec l’Irak, crée un deuxième choc (document 6) qui amène le prix du baril de pétrole (qui n’était que de 2 dollars avant 1973) à 40 dollars . C’est la fin de la croissance forte des « Trente Glorieuses », en grande partie favorisée par une énergie à bon marché (document 7).
© Thierry Gasnier

1971 : La fin du Gold Exchange Standard

Déficit commercial us

La balance commerciale des États-Unis depuis la fin du XIXe siècle

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

déficit budgétaire us

Le déficit budgétaire des États-Unis depuis 1947

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

stock d'or us

Le stock d’or des États-Unis depuis 1890

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

La suspension de la convertibilité du dollar en or
Nixon À de nombreuses reprises ces deux dernières années, je me suis adressé à la Nation au sujet des difficultés qu'il y avait à clore la guerre [du Vietnam]. Puisqu'en ce domaine nous avons déjà bien avancé, ce dimanche soir est le moment idéal pour nous de nous pencher sur les challenges de la paix. [... ] L'un des plus cruels héritages de la prospérité artificielle produite par la guerre est l'inflation. L'inflation vole chaque américain, chacun d'entre vous. [...] Nous avons fait des progrès contre l'augmentation du coût de la vie. [... ] Mais comme c'est le cas de notre combat contre le chômage, nous pouvons et devons mieux faire. [... ] Nous devons protéger la position du dollar comme pilier de la stabilité monétaire dans le monde. Ces sept dernières années, il y a eu en moyenne une crise monétaire internationale par an. À qui profitent ces crises ? Pas au travailleur, pas à l'investisseur, pas aux réels producteurs de richesses. Les grands gagnants sont ceux qui spéculent sur la monnaie. Parce qu'ils prospèrent sur les crises, ils contribuent à les créer. J'ai donc ordonné au Secrétaire Conally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar [en or]. [...]
À nos amis à l'étranger [...], je donne l'assurance suivante : les États-Unis ont toujours été et continueront d'être des partenaires clairvoyants et dignes de confiance. En pleine coopération avec le FMI et nos partenaires commerciaux, nous accélérerons les réformes nécessaires pour bâtir rapidement un nouveau système monétaire.

Discours télévisé du Président Richard Nixon, 15 août 1971.

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

Changes flottants

Un autre système monétaire mondial: les « changes flottants » (1976)

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1973-1

Le choc pétrolier de 1973. De gauche à droite:
W. Brandt (RFA), G. Pompidou (France), R. Nixon (États-Unis), E. Heath (Royaume-Uni)

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1973-2

Le choc pétrolier de 1973 aux États-Unis:
la fin d’une énergie abondante et bon marché

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1979-1

Le point de départ du 2ème choc pétrolier :
la révolution iranienne de 1979

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1979-2

Le choc pétrolier de 1979 aux États-Unis:
une énergie encore plus chère et encore plus rare

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Chocs 1973 & 1979

Une hausse des prix du pétrole qui ralentit durablement la croissance mondiale

 

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a) 1971 : La fin du Gold Exchange Standard

1971 : La fin du Gold Exchange Standard

Déficit commercial us

La balance commerciale des États-Unis depuis la fin du XIXe siècle

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

déficit budgétaire us

Le déficit budgétaire des États-Unis depuis 1947

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

stock d'or us

Le stock d’or des États-Unis depuis 1890

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

La suspension de la convertibilité du dollar en or
Nixon À de nombreuses reprises ces deux dernières années, je me suis adressé à la Nation au sujet des difficultés qu'il y avait à clore la guerre [du Vietnam]. Puisqu'en ce domaine nous avons déjà bien avancé, ce dimanche soir est le moment idéal pour nous de nous pencher sur les challenges de la paix. [... ] L'un des plus cruels héritages de la prospérité artificielle produite par la guerre est l'inflation. L'inflation vole chaque américain, chacun d'entre vous. [...] Nous avons fait des progrès contre l'augmentation du coût de la vie. [... ] Mais comme c'est le cas de notre combat contre le chômage, nous pouvons et devons mieux faire. [... ] Nous devons protéger la position du dollar comme pilier de la stabilité monétaire dans le monde. Ces sept dernières années, il y a eu en moyenne une crise monétaire internationale par an. À qui profitent ces crises ? Pas au travailleur, pas à l'investisseur, pas aux réels producteurs de richesses. Les grands gagnants sont ceux qui spéculent sur la monnaie. Parce qu'ils prospèrent sur les crises, ils contribuent à les créer. J'ai donc ordonné au Secrétaire Conally de suspendre temporairement la convertibilité du dollar [en or]. [...]
À nos amis à l'étranger [...], je donne l'assurance suivante : les États-Unis ont toujours été et continueront d'être des partenaires clairvoyants et dignes de confiance. En pleine coopération avec le FMI et nos partenaires commerciaux, nous accélérerons les réformes nécessaires pour bâtir rapidement un nouveau système monétaire.

Discours télévisé du Président Richard Nixon, 15 août 1971.

 

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1971 : La fin du Gold Exchange Standard

Changes flottants

Un autre système monétaire mondial: les « changes flottants » (1976)

 

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b) Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1973-1

Le choc pétrolier de 1973. De gauche à droite:
W. Brandt (RFA), G. Pompidou (France), R. Nixon (États-Unis), E. Heath (Royaume-Uni)

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1973-2

Le choc pétrolier de 1973 aux États-Unis:
la fin d’une énergie abondante et bon marché

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1979-1

Le point de départ du 2ème choc pétrolier :
la révolution iranienne de 1979

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Choc pétrolier 1979-2

Le choc pétrolier de 1979 aux États-Unis:
une énergie encore plus chère et encore plus rare

 

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Les chocs pétroliers de 1973 et 1979: la fin des « Trente Glorieuses »

Chocs 1973 & 1979

Une hausse des prix du pétrole qui ralentit durablement la croissance mondiale

 

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2. De nouvelles formes de gouvernance pour faire face à ces crises

2. De nouvelles voies de coopération apparaissent pour faire face à ces crises
a) Les principaux États industrialisés d’économie capitaliste créent le G6 en 1975. Alors que les institutions de Bretton Woods apparaissent impuissantes face aux désordres économiques et financiers, les pays les plus riches du bloc de l’Ouest s’organisent entre eux pour retrouver une certaine stabilité. Sous l'impulsion du président français Giscard d'Estaing, les chefs d'État et de gouvernement de la France, de la RFA, de l'Italie, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Japon (qui, à eux seuls, produisent alors 50% de la richesse mondiale) se réunissent pour la première fois de manière informelle à Rambouillet en 1975 (document 1). Rejoints, à la demande des États-Unis, par le Canada en 1976, ils forment le G7, dont les sommets annuels coordonnent les politiques économiques des pays les plus riches et fixent des orientations qui engagent l’ensemble de l’économie mondiale (document 2). A partir des années 1980, ce nouveau directoire s’élargit à la CEE, puis à l’Union Européenne – les présidents du Conseil Européen et de la Commission Européenne assistent en tant qu’invités aux sommets du G7 – et à la Russie, qui, admise en 1997, est « mise en congé » de l’organisation en 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée (document 3). Les sommets du G7 sont aussi l’occasion pour les chefs d’État et de gouvernement des pays les plus riches du monde de nouer des relations amicales (document 4).
b) Les pays les moins développés cherchent à élaborer leurs propres réponses aux crises des années 1970. Durement touchés par le ralentissement de l’économie mondiale, les pays en développement exigent à partir de 1973 la mise en place d’un « Nouvel Ordre Economique International » : celui-ci serait fondé sur une réforme de la gouvernance de l’économie mondiale et sur une refonte des règles du commerce mondial qui leur donnerait enfin le contrôle des prix des matières premières qu’ils exportent (document 5). La seule réponse positive qu’ils obtiennent de la part des pays les plus riches est la tenue à Cancun en 1981 d’un « sommet Nord-Sud » associant les pays industrialisés occidentaux et les pays en développement, un sommet sans véritables résultats et surtout sans lendemains (document 6). Confrontés à une baisse continue des cours des matières premières, les pays du Sud doivent de plus en plus recourir à des prêts consentis par les pays du Nord, en se plaçant dans une nouvelle forme de dépendance vis-à-vis de ces derniers (document 7).
© Thierry Gasnier

La création d’un club de pays riches, le G6

G6-1975

Le premier somment du G6 en 1975. De gauche à droite: A. Moro (Italie), H. Wilson (Royaume-Uni),
G. Ford (États-Unis), V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA), T. Miki (Japon)

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

pib G6

Les PIB des membres du G6 dans le PIB mondial, en 1950 et en 1973

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

La Déclaration de Rambouillet (1975)
Les chefs d’État et de Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, d’Italie et du Japon se sont réunis au château de Rambouillet du 15 au 17 novembre 1975 et sont convenus de la déclaration suivante :
1. Pendant ces trois jours, nous avons procédé à un échange de vues approfondi et positif sur la situation économique mondiale, les problèmes économiques communs à nos pays, leurs conséquences humaines, sociales et politiques et les programmes d’action destinés à les résoudre.
2. Nous nous sommes réunis parce que nous partageons les mêmes convictions et les mêmes responsabilités. Nous sommes chacun pour notre part responsables de la conduite d’une société ouverte, démocratique, profondément attachée à la liberté individuelle et au progrès social.
3. Pour atteindre ces objectifs, dans un monde marqué par une interdépendance croissante, nous sommes décidés à assumer pleinement nos responsabilités et à développer nos efforts en vue d’une coopération internationale accrue et d’un dialogue constructif entre tous les pays, dépassant les disparités de leur développement économique, l’inégalité des ressources dont ils disposent et les différences de leurs systèmes politiques et sociaux.

Déclaration finale du premier sommet
des pays industrialisés, le 17 novembre 1975.

Voir un extrait du Journal télévisé du 17 novembre 1975 consacré à ce sommet

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-1976

Le G6 devient le G7 en 1976. De gauche à droite: V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA),
T. Miki (Japon), G. Ford (États-Unis), J. Callaghan (Royaume-Uni), P.-E. Trudeau (Canada), A. Moro (Italie)

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-1988

La CEE, puis l’Union européenne, sont invitées aux sommets du G7 depuis 1977:
Jacques Delors, président de la Commission européenne (à gauche), au sommet de Toronto en 1988.

 

Suivant

La création d’un club de pays riches, le G6

G8-1998

Le G7 devient le G8 en 1997, avec l’intégration de la Russie:
Bill Clinton (États-Unis) est au centre, avec Boris Eltsine à sa droite

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-2014

Le sommet du G7 à Bruxelles en juin 2014:
la Russie est « mise en congé » à la suite de l'invasion de la Crimée

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G8-2012

Les chefs d’État du G8 devant la finale Bayern-Chelsea (1-1; tab: 3-4 ),
lors du sommet de Camp David en juin 2012

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Alger1973

Les États participant au quatrième sommet du Mouvement des Non-Alignés (1973)

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Alger1973-2

Houari Boumediene (Algérie) et Fidel Castro (Cuba) au sommet des Non-alignés d'Alger,
qui lance la revendication d'un Nouvel Ordre Économique International

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Pour un Nouvel Ordre Économique International
Boumediene Le nouvel ordre économique interna­tional devrait être fondé sur le plein res­pect des principes ci-après : [...]
2. Droit pour chaque État d’adopter le système économique et social qu’il juge être le mieux adapté à son propre développement [...];
3. Souveraineté permanente et intégrale de chaque État sur ses ressources naturelles et sur toutes les activités économiques;
4. Droit pour tous les États, territoires et peuples soumis à une occupation étran­gère, à une domination étrangère et colo­niale ou à l'apartheid d'obtenir une resti­tution et une indemnisation totale pour l'exploitation, la réduction et la dégrada­tion des ressources naturelles et de toutes les autres ressources de ces États, terri­toires et peuples ;
5. Réglementation et supervision des activi­tés des sociétés multinationales [...];
6. Rapports justes et équitables entre les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés et semi-finis exportés par les pays en voie de développement et les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés, des biens d'équi­pement et du matériel importés par eux, en vue de provoquer, au profit de ces pays, une amélioration soutenue des termes de l'échange.

Houari Boumediene, Président de l’Algérie,
Déclaration devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, 1er mai 1974.

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Pour une autre gouvernance de l'économique mondiale
Nyerere Le Groupe des 77 [formé à l’ONU par les pays du Tiers-Monde] a vu le jour parce que le Tiers-monde a compris qu'il devait parler d'une seule voix aux sessions des Nations-Unies sur le commerce et le développement et dans les autres réunions consacrées aux problèmes économiques mondiaux. Isolés, nous étions faibles, c'est pourquoi nous nous sommes rassemblés pour négocier avec les États industrialisés les changements à apporter aux règles et pratiques régissant les finances et les échanges mondiaux. [...] Si, lorsque nous recherchions des ressources pour notre Survie, sans parler de notre développement, nous appliquions à la lettre les moyens préconisés pour réunir des capitaux, nous semblions toujours finir soit par tomber sous la coupe, ou à peu près, des sociétés transnationales, soit par subir les politiques du FMI, quand ce n'était pas les deux à la fois. [...] Le système actuel a été institué par les États industrialisés pour servir leurs intérêts. C'est là un fait historique et non un jugement moral ! [...] Nous, le tiers-monde, nous exigeons maintenant que l'on change les systèmes qui enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres.

Julius Nyerere, président de la Tanzanie,
allocution prononcée le 12 février 1979 devant le Groupe des 77

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Cancun 1981

Le premier (et unique) sommet Nord-Sud de Cancun, en 1981

Au premier rang, de gauche à droite: États-Unis, Côte-d'Ivoire, Bangladesh, Algérie, RFA, Canada,
Mexique, Arabie Saoudite, Autriche, Brésil, Chine, Philippines. Au deuxième rang: Yougoslavie, Tanzanie,
Royaume-Uni, Japon, Guyana, France, Inde, Nigeria, Suède, Venezuela, ONU.

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Dette Tiers Monde

L'endettement du Sud dans les années 1970 et 1980

 

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a) La création d’un club de pays riches, le G6

La création d’un club de pays riches, le G6

G6-1975

Le premier somment du G6 en 1975. De gauche à droite: A. Moro (Italie), H. Wilson (Royaume-Uni),
G. Ford (États-Unis), V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA), T. Miki (Japon)

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

pib G6

Les PIB des membres du G6 dans le PIB mondial, en 1950 et en 1973

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

La Déclaration de Rambouillet (1975)
Les chefs d’État et de Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, de France, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, d’Italie et du Japon se sont réunis au château de Rambouillet du 15 au 17 novembre 1975 et sont convenus de la déclaration suivante :
1. Pendant ces trois jours, nous avons procédé à un échange de vues approfondi et positif sur la situation économique mondiale, les problèmes économiques communs à nos pays, leurs conséquences humaines, sociales et politiques et les programmes d’action destinés à les résoudre.
2. Nous nous sommes réunis parce que nous partageons les mêmes convictions et les mêmes responsabilités. Nous sommes chacun pour notre part responsables de la conduite d’une société ouverte, démocratique, profondément attachée à la liberté individuelle et au progrès social.
3. Pour atteindre ces objectifs, dans un monde marqué par une interdépendance croissante, nous sommes décidés à assumer pleinement nos responsabilités et à développer nos efforts en vue d’une coopération internationale accrue et d’un dialogue constructif entre tous les pays, dépassant les disparités de leur développement économique, l’inégalité des ressources dont ils disposent et les différences de leurs systèmes politiques et sociaux.

Déclaration finale du premier sommet
des pays industrialisés, le 17 novembre 1975.

Voir un extrait du Journal télévisé du 17 novembre 1975 consacré à ce sommet

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-1976

Le G6 devient le G7 en 1976. De gauche à droite: V. Giscard d’Estaing (France), H. Schmidt (RFA),
T. Miki (Japon), G. Ford (États-Unis), J. Callaghan (Royaume-Uni), P.-E. Trudeau (Canada), A. Moro (Italie)

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-1988

La CEE, puis l’Union européenne, sont invitées aux sommets du G7 depuis 1977:
Jacques Delors, président de la Commission européenne (à gauche), au sommet de Toronto en 1988.

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G8-1998

Le G7 devient le G8 en 1997, avec l’intégration de la Russie:
Bill Clinton (États-Unis) est au centre, avec Boris Eltsine à sa droite

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G7-2014

Le sommet du G7 à Bruxelles en juin 2014:
la Russie est « mise en congé » à la suite de l'invasion de la Crimée

 

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La création d’un club de pays riches, le G6

G8-2012

Les chefs d’État du G8 devant la finale Bayern-Chelsea (1-1; tab: 3-4 ),
lors du sommet de Camp David en juin 2012

 

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b) Les revendications des pays du Tiers-Monde

Les revendications des pays du Tiers-Monde

Alger1973

Les États participant au quatrième sommet du Mouvement des Non-Alignés (1973)

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Alger1973-2

Houari Boumediene (Algérie) et Fidel Castro (Cuba) au sommet des Non-alignés d'Alger,
qui lance la revendication d'un Nouvel Ordre Économique International

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Pour un Nouvel Ordre Économique International
Boumediene Le nouvel ordre économique interna­tional devrait être fondé sur le plein res­pect des principes ci-après : [...]
2. Droit pour chaque État d’adopter le système économique et social qu’il juge être le mieux adapté à son propre développement [...];
3. Souveraineté permanente et intégrale de chaque État sur ses ressources naturelles et sur toutes les activités économiques;
4. Droit pour tous les États, territoires et peuples soumis à une occupation étran­gère, à une domination étrangère et colo­niale ou à l'apartheid d'obtenir une resti­tution et une indemnisation totale pour l'exploitation, la réduction et la dégrada­tion des ressources naturelles et de toutes les autres ressources de ces États, terri­toires et peuples ;
5. Réglementation et supervision des activi­tés des sociétés multinationales [...];
6. Rapports justes et équitables entre les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés et semi-finis exportés par les pays en voie de développement et les prix des matières premières, des produits primaires, des articles manufacturés, des biens d'équi­pement et du matériel importés par eux, en vue de provoquer, au profit de ces pays, une amélioration soutenue des termes de l'échange.

Houari Boumediene, Président de l’Algérie,
Déclaration devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, 1er mai 1974.

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Pour une autre gouvernance de l'économique mondiale
Nyerere Le Groupe des 77 [formé à l’ONU par les pays du Tiers-Monde] a vu le jour parce que le Tiers-monde a compris qu'il devait parler d'une seule voix aux sessions des Nations-Unies sur le commerce et le développement et dans les autres réunions consacrées aux problèmes économiques mondiaux. Isolés, nous étions faibles, c'est pourquoi nous nous sommes rassemblés pour négocier avec les États industrialisés les changements à apporter aux règles et pratiques régissant les finances et les échanges mondiaux. [...] Si, lorsque nous recherchions des ressources pour notre Survie, sans parler de notre développement, nous appliquions à la lettre les moyens préconisés pour réunir des capitaux, nous semblions toujours finir soit par tomber sous la coupe, ou à peu près, des sociétés transnationales, soit par subir les politiques du FMI, quand ce n'était pas les deux à la fois. [...] Le système actuel a été institué par les États industrialisés pour servir leurs intérêts. C'est là un fait historique et non un jugement moral ! [...] Nous, le tiers-monde, nous exigeons maintenant que l'on change les systèmes qui enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres.

Julius Nyerere, président de la Tanzanie,
allocution prononcée le 12 février 1979 devant le Groupe des 77

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Cancun 1981

Le premier (et unique) sommet Nord-Sud de Cancun, en 1981

Au premier rang, de gauche à droite: États-Unis, Côte-d'Ivoire, Bangladesh, Algérie, RFA, Canada,
Mexique, Arabie Saoudite, Autriche, Brésil, Chine, Philippines. Au deuxième rang: Yougoslavie, Tanzanie,
Royaume-Uni, Japon, Guyana, France, Inde, Nigeria, Suède, Venezuela, ONU.

 

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Les revendications des pays du Tiers-Monde

Dette Tiers Monde

L'endettement du Sud dans les années 1970 et 1980

 

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3. La révolution néolibérale des années 1980

3. Les années 1980 sont marquées par le triomphe du libéralisme économique
a) L’impulsion est donnée par les États-Unis et le Royaume-Uni. Alors que les décennies de forte croissance de l’après-guerre ont été marquées par une importante intervention des États dans leur économie, les années 1980 amènent au contraire un retour aux principes du libéralisme le plus strict (document 1). Pour faire face au ralentissement de la croissance, le président américain Ronald Reagan (1980-1988) et le Premier ministre britannique Margaret Thatcher (1979-1990) prônent, au nom de la libre-concurrence, un désengagement complet de l’État, qui entraine de nombreuses privatisations, une déréglementation des marchés et une diminution des dépenses publiques (document 2). A leur suite, l’ensemble des pays industrialisés adoptent cette politique – la France y est par exemple contrainte en 1983 – ce qui permet de parler, dans les années 1980, d’une « révolution néolibérale » (document 3). Si elle permet un retour relatif de la croissance, cette inflexion majeure n’empêche pas une forte augmentation du chômage .
b) Le libéralisme économique progresse également dans les autres régions du monde. Confrontés à une dette de plus en plus importante, un grand nombre de pays en développement se retrouvent en cessation de paiement au début des années 1980, lorsque les États et les banques des pays les plus riches cessent de leur accorder de nouveaux prêts. L’exemple le plus spectaculaire est celui du Mexique qui, en 1982, suspend tous ses remboursements envers ses créanciers (document 4). Pour faire face à cette crise majeure, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale acceptent de financer les pays les plus endettés, mais en leur imposant des « plans d’ajustement structurels », basés sur des réductions drastiques des dépenses publiques et sur une ouverture de leur marché aux produits et aux investissements étrangers. Très impopulaires dans les pays où ils sont appliqués, ces plans obligent les pays en développement à entrer dans ce qu’on appelle le « consensus de Washington », en convertissant leur économie aux règles de l’économie de marché (document 5). La même conversion est imposée, après 1989, aux anciens pays d’économie socialiste (Europe de l’Est et ex-URSS) qui adoptent, par une transition brutale surnommée la « thérapie de choc », une économie strictement libérale (document 6).
© Thierry Gasnier

L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Deux économistes néo-libéraux dont les idées dominent les années 1980

FriedmanMilton Friedman

LafferArthur Laffer

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Reagan&Thatcher

Ronald Reagan (1980-1988) et Margaret Thatcher (1979-1990)

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

La déréglementation économique
Thatcher1988 La leçon d’histoire économique de l’Europe des années 1970 et 1980 est que la planification cen­trale ne marche pas, contrairement à l’effort et à l’initiative personnels; qu’une économie dirigée par l’État est recette de croissance lente et que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats. [...] Cela signifie agir pour libé­rer les marchés, élargir les choix, réduire l’interven­tion gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique. Notre objectif [...] doit être de déréglementer, d’élimi­ner les contraintes commerciales, de nous ouvrir. La Grande-Bretagne a montré l’exemple en ouvrant ses marchés aux autres. [...] Il s’agit de véritables conditions requises car c’est ce dont les milieux d'affaires de la Communauté ont besoin pour pou­voir effectivement concurrencer le reste du monde. Et c’est ce que le consommateur européen veut, car cela va lui permettre d’étendre son choix et de vivre à moindre coût.

Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, 20 septembre 1988.

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Rigueur 1983

Caricature de Plantu, illustrant le tournant libéral pris par l'économie française en 1983,
après l'échec des politiques de relance mises en place par François Mitterrand en 1981

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Crise dette Tiers-Monde

La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980: l'exemple de l'Afrique

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Crise dette Mexique

La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980:
le Mexique en cessation de paiement en 1982

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Les pays du Tiers-Monde face aux politiques d’ajustement structurel
7. En dépit de leurs difficultés, ces pays ont enregistré des progrès considérables dans leur développement économique et social. Toutefois, les conditions de vie dans nombre de pays en développement se sont dégradées par rapport au début de la décennie. [...] Le fardeau de l’ajustement pèse d'une façon démesurée sur les pays en développement et ses coûts sociaux et politiques s’avèrent insoutenables.
8. L’aide publique au développement demeure à un niveau inférieur à la moitié des objectifs fixés au plan international. L’investissement étranger direct et les prêts bancaires ont baissé considérablement. Les pays en développement doivent faire face au grave problème de la dette extérieure, à la baisse à des niveaux sans précédent des prix de leurs produits de base, à la détérioration des termes de l’échange, et au renforcement du protectionnisme des marchés des pays développés. On assiste ainsi au paradoxe du transfert inverse de ressources des pays en développement vers les pays développés.
9. Le dialogue Nord-Sud est resté au point mort pendant presque toute la durée des années 80. La coopération économique multilatérale est devenue inefficace au moment où l’on en avait le plus besoin.

Déclaration des ministres des Affaires étrangères
du Groupe des 77, Caracas, 23 juin 1989

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

PlantuFMI

Caricature de Plantu dénonçant les politiques « d’ajustement structurel » du FMI

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

berlin1989

La décomposition du bloc communiste: l'ouverture du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

URSS 1991

La décomposition du bloc communiste: l'éclatement de l'URSS, le 25 décembre 1991

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Thérapie RDA

Un exemple de la « thérapie de choc »:
les chantiers navals de Rostock (RDA), privatisés en 1992

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Thérapie Russie1 Thérapie Russie2

Les conséquences de la « thérapie de choc » appliquée à la Russie dans les années 1990

 

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a) L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Deux économistes néo-libéraux dont les idées dominent les années 1980

FriedmanMilton Friedman

LafferArthur Laffer

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Reagan&Thatcher

Ronald Reagan (1980-1988) et Margaret Thatcher (1979-1990)

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

La déréglementation économique
Thatcher1988 La leçon d’histoire économique de l’Europe des années 1970 et 1980 est que la planification cen­trale ne marche pas, contrairement à l’effort et à l’initiative personnels; qu’une économie dirigée par l’État est recette de croissance lente et que la libre entreprise dans le cadre du droit donne de meilleurs résultats. [...] Cela signifie agir pour libé­rer les marchés, élargir les choix, réduire l’interven­tion gouvernementale et donc entraîner une plus grande convergence économique. Notre objectif [...] doit être de déréglementer, d’élimi­ner les contraintes commerciales, de nous ouvrir. La Grande-Bretagne a montré l’exemple en ouvrant ses marchés aux autres. [...] Il s’agit de véritables conditions requises car c’est ce dont les milieux d'affaires de la Communauté ont besoin pour pou­voir effectivement concurrencer le reste du monde. Et c’est ce que le consommateur européen veut, car cela va lui permettre d’étendre son choix et de vivre à moindre coût.

Margaret Thatcher, Premier ministre britannique, 20 septembre 1988.

 

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L’exemple venu des États-Unis et du Royaume-Uni

Rigueur 1983

Caricature de Plantu, illustrant le tournant libéral pris par l'économie française en 1983,
après l'échec des politiques de relance mises en place par François Mitterrand en 1981

 

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b) L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Crise dette Tiers-Monde

La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980: l'exemple de l'Afrique

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Crise dette Mexique

La crise de la dette du Tiers-Monde dans les années 1980:
le Mexique en cessation de paiement en 1982

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Les pays du Tiers-Monde face aux politiques d’ajustement structurel
7. En dépit de leurs difficultés, ces pays ont enregistré des progrès considérables dans leur développement économique et social. Toutefois, les conditions de vie dans nombre de pays en développement se sont dégradées par rapport au début de la décennie. [...] Le fardeau de l’ajustement pèse d'une façon démesurée sur les pays en développement et ses coûts sociaux et politiques s’avèrent insoutenables.
8. L’aide publique au développement demeure à un niveau inférieur à la moitié des objectifs fixés au plan international. L’investissement étranger direct et les prêts bancaires ont baissé considérablement. Les pays en développement doivent faire face au grave problème de la dette extérieure, à la baisse à des niveaux sans précédent des prix de leurs produits de base, à la détérioration des termes de l’échange, et au renforcement du protectionnisme des marchés des pays développés. On assiste ainsi au paradoxe du transfert inverse de ressources des pays en développement vers les pays développés.
9. Le dialogue Nord-Sud est resté au point mort pendant presque toute la durée des années 80. La coopération économique multilatérale est devenue inefficace au moment où l’on en avait le plus besoin.

Déclaration des ministres des Affaires étrangères
du Groupe des 77, Caracas, 23 juin 1989

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

PlantuFMI

Caricature de Plantu dénonçant les politiques « d’ajustement structurel » du FMI

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

berlin1989

La décomposition du bloc communiste: l'ouverture du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

URSS 1991

La décomposition du bloc communiste: l'éclatement de l'URSS, le 25 décembre 1991

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Thérapie RDA

Un exemple de la « thérapie de choc »:
les chantiers navals de Rostock (RDA), privatisés en 1992

 

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L’extension du modèle libéral à l’ensemble de la planète

Thérapie Russie1 Thérapie Russie2

Les conséquences de la « thérapie de choc » appliquée à la Russie dans les années 1990

 

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III. Quelle gouvernance pour la mondialisation actuelle ? (1991-)

1. Une gouvernance économique devenue plurielle

1. La gouvernance économique mondiale devient plurielle après la fin de la Guerre froide
a) Des organisations internationales sont créées ou renouvelées à partir de 1991. Les institutions issues de Bretton Woods augmentent le nombre de leurs membres, en même temps qu’elles élargissent leurs missions. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui succède au GATT après la conférence de Marrakech en 1995, regroupe ainsi la quasi-totalité des États du monde (164 membres aujourd’hui) et fixe des règles pour l’ensemble des échanges internationaux de marchandises, mais aussi de services (document 1). D’autres institutions sont parallèlement contraintes de se renouveler à la suite de l’émergence de nouvelles puissances économiques, dont les principales forment le groupe des BRICS en 2009. L’action du G7 est désormais complétée par celle du G20, qui associe les États les plus développés du Nord aux États émergents du Sud. Ce sont les pays du G20 (les deux tiers de la population mondiale, 80 % du commerce mondial et plus de 90 % du produit mondial brut) qui se mobilisent pour faire face à la crise financière de 2008 (document 2). La mondialisation de l’économie suscite enfin de multiples organisations régionales, qui, comme le Mercosur (formé en 1991), l’Union Européenne (fondée en 1992), l’ASEAN (renouvelée en 1992) et l’ALENA (fondé en 1993) contribuent à l’accroissement des échanges mondiaux, tout en participant activement au fonctionnement des organisations internationales : l’Union Européenne, qui est le 20ème membre du G20, est aussi représentée aux réunions de l’OMC, au même titre que l’ALENA ou l’ASEAN (document 3).
b) Les États sont de plus en plus concurrencés par d’autres acteurs. Depuis la révolution néolibérale des années 1980, une part croissante de la gouvernance économique mondiale est assurée par les marchés financiers (dont dépend en particulier la valeur des monnaies), par les banques centrales – qui, comme la Banque Centrale Européenne et la FED (la banque centrale américaine) agissent indépendamment des États – ou par les agences de notation (comme Fitch, Standard and Poor’s et Moody’s)), dont les décisions peuvent déstabiliser des entreprises ou des États (document 4). Les firmes transnationales, dont les stratégies s’imposent de plus en plus aux États, et les organisations non-gouvernementales, qui dénoncent les dysfonctionnements de l’économie mondiale, jouent également un rôle majeur dans l'organisation de la mondialisation (document 5). Le Forum économique mondial qui se tient tous les ans depuis 1971 à Davos, en Suisse et qui rassemble les chefs d’État les plus puissants de la planète, les représentants des principales organisations internationales, les dirigeants des principales FTN et des personnalités leaders de l’opinion mondiale, est la meilleure illustration d’une gouvernance économique devenue plurielle (document 6).
© Thierry Gasnier

Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

OMC 2008

L’Organisation mondiale du commerce, une nouvelle institution adaptée à la mondialisation

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

BRICS 2011

Une nouvelle hiérarchie des puissances économiques:
les cinq premiers pays émergents se réunissent en sommets annuels depuis 2011

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

G20 2011

Formé en 1999, le G20 organise depuis la crise financière de 2008 des sommets annuels,
où se retrouvent les chefs d’État des principales puissances du Nord et du Sud

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

FMI réforme

La gouvernance du FMI après la réforme de 2010,
associant les puissances du Nord à celles du Sud

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

gouvernance 2010

Les multiples institutions de la mondialisation au début des années 2010

 

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De nouveaux acteurs face aux États

BourseNY

Des acteurs de premier plan de la gouvernance mondiale: les marchés financiers

 

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De nouveaux acteurs face aux États

D'autres acteurs de premier plan : les banques centrales et les agences de notation

FedLe dirigeant de la FED, la Banque centrale américaine,
entouré par le Ministre des finances des États-Unis et son adjoint

Standard & PoorsFitchMoody'sLes trois principales agences de notation
installées à New York

 

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De nouveaux acteurs face aux États

FTN-Etats

Des firmes transnationales capables d'imposer leurs stratégies aux États:
les premiers acteurs de la mondialisation

 

Suivant

De nouveaux acteurs face aux États

Des ONG de plus en plus présentes face aux FTN et aux organisations internationales

China LaborLe rapport annuel de l'organisation China Labor Watch,
qui dénonce les abus des FTN et de leurs filiales

CCFDAffiche du Comité Catholique
contre la Faim et pour le Développement

 

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De nouveaux acteurs face aux États

Davos 2005

Bill Clinton (ex-Potus), Bill Gates (Microsoft), Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Bono (représentant
de nombreuses ONG) et Olusegun Obasanjo (Nigéria) au Forum économique mondial de Davos en 2005

 

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a) Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

OMC 2008

L’Organisation mondiale du commerce, une nouvelle institution adaptée à la mondialisation

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

BRICS 2011

Une nouvelle hiérarchie des puissances économiques:
les cinq premiers pays émergents se réunissent en sommets annuels depuis 2011

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

G20 2011

Formé en 1999, le G20 organise depuis la crise financière de 2008 des sommets annuels,
où se retrouvent les chefs d’État des principales puissances du Nord et du Sud

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

FMI réforme

La gouvernance du FMI après la réforme de 2010,
associant les puissances du Nord à celles du Sud

 

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Des organisations internationales nouvelles ou renouvelées

gouvernance 2010

Les multiples institutions de la mondialisation au début des années 2010

 

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b) De nouveaux acteurs face aux États

De nouveaux acteurs face aux États

BourseNY

Des acteurs de premier plan de la gouvernance mondiale: les marchés financiers

 

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De nouveaux acteurs face aux États

D'autres acteurs de premier plan : les banques centrales et les agences de notation

FedLe dirigeant de la FED, la Banque centrale américaine,
entouré par le Ministre des finances des États-Unis et son adjoint

Standard & PoorsFitchMoody'sLes trois principales agences de notation
installées à New York

 

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De nouveaux acteurs face aux États

FTN-Etats

Des firmes transnationales capables d'imposer leurs stratégies aux États:
les premiers acteurs de la mondialisation

 

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De nouveaux acteurs face aux États

Des ONG de plus en plus présentes face aux FTN et aux organisations internationales

China LaborLe rapport annuel de l'organisation China Labor Watch,
qui dénonce les abus des FTN et de leurs filiales

CCFDAffiche du Comité Catholique
contre la Faim et pour le Développement

 

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De nouveaux acteurs face aux États

Davos 2005

Bill Clinton (ex-Potus), Bill Gates (Microsoft), Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Bono (représentant
de nombreuses ONG) et Olusegun Obasanjo (Nigéria) au Forum économique mondial de Davos en 2005

 

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2. Une gouvernance qui concentre de nombreuses critiques

2. Mais cette nouvelle gouvernance économique est la cible de nombreuses critiques
a) Les altermondialistes deviennent dans les années 2000 ses principaux opposants. Regroupement d’associations aux finalités très diverses (Greenpeace, Attac ou la Confédération Paysanne), le mouvement altermondialiste multiplie les manifestations lors des sommets réunissant les dirigeants de la gouvernance économique mondiale : parfois violentes, comme à Seattle en 1999 en marge d'un sommet de l’OMC, ou à Gênes en 2001 lors d'un sommet du G8 (document 1), ces manifestations permettent aux altermondialistes de dénoncer les dégâts économiques, sociaux et environnementaux de la mondialisation actuelle et de réclamer une plus grande place pour les sociétés civiles au sein de la gouvernance économique (document 2). C’est dans ce but qu’est mis en place à partir de 2001 un Forum social mondial qui réunit tous les ans ou tous les deux ans les organisations altermondialistes du monde entier dans une ville d’un pays du Sud et qui se présente comme une alternative (« un autre monde est possible ») au Forum de Davos et aux autres institutions de la gouvernance mondiale (document 3).
b) Plus généralement, la gouvernance de l’économie mondiale est contestée pour sa faible efficacité. Depuis longtemps accusées d’être les instruments de la domination des pays plus développés sur le reste du monde, les organisations internationales sont aussi dénoncées pour la faible transparence de leur fonctionnement et pour leur incapacité à résoudre les crises qui, comme en 2008, ébranlent la stabilité de l’économie mondiale (document 4). En dépit de nombreuses tentatives de réformes de leur fonctionnement, ni le G7 ou le G20, ni le FMI ni la Banque Mondiale ni l’OMC ne parviennent à apparaître comme des institutions à la fois incontestables, légitimes et efficaces (document 5).
© Thierry Gasnier

L’opposition des mouvements altermondialistes

Seattle 1999

Des manifestations contre le sommet de l’OMC à Seattle en 1999

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Gênes 2001

Des manifestations contre le sommet du G8 à Gênes en 2001

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Les « trois piliers » de l'altermondialisme

Critique 1Contre la financiarisation de l’économie

Critique 2Contre l’inégale répartition des richesses

Critique 3Contre les dégradations de l'environnement

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Porto Alegre

Le premier Forum social mondial de Porto Alegre en 2001

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Slogan

Un slogan qui résume tout: « Un autre monde est possible »

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Les mouvements altermondialistes contre la gouvernance actuelle
À partir des années 1990, le mouvement altermondialiste est devenu un acteur de la mondialisation et le principal critique de l'« ordre mondial néolibéral ». Du Chiapas à Nairobi, de Porto Alegre à Mumbai, de Seattle à Gênes et Hong Kong, ses mobilisations sont pensées et vécues comme des étapes d'un même mouvement. Les acteurs en sont hétérogènes : communautés indigènes, jeunes étudiants, intouchables indiens, syndicalistes nord-américains, paysans coréens et brésiliens, mouvements anti-privatisation sud-africains, chômeurs argentins, artistes alternatifs, écologistes, féministes et surtout des dizaines de milliers de « simples citoyens » venus prendre part au mouvement. À travers le monde, ils affirment « faire partie d'un mouvement global qui, à partir de la diversité, réunit les forces qui déjà construisent un autre monde possible », comme le dit la déclaration du Forum social d'Uruguay de décembre 2002. Les acteurs qui composent le mouvement altermondialiste s'en réfèrent ainsi à un mouvement global qui porte des valeurs de changement social.

W. Kalinowski, Chroniques de la gouvernance, 2008

 

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La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

crise 2008

Une gouvernance incapable de prévoir les crises économiques:
caricature de Chapatte sur l’effondrement des bourses mondiales en 2008

 

Suivant

La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Caricature Davos

Une gouvernance incapable de prendre des décisions cohérentes:
caricature de Chapatte sur le forum de Davos en 2007

 

Suivant

La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Caricature inégalités

Une gouvernance qui accroît les inégalités plus qu’elle ne les réduit:
caricature du dessinateur Lardon, publiée en 2008

 

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La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Caricature réforme

Une gouvernance incapable de se réformer elle-même:
caricature du dessinateur tanzanien Gado, publiée en 2006

 

Suivant

La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Les multiples défauts de la gouvernance économique mondiale
Je dis souvent à mes étudiants que j'ai eu la chance de passer par trois états de gouvernance dans ma vie professionnelle avec la République française, qui est solide; l'Union européenne, qui est liquide; et le système international, qui est gazeux. [...] Dans un État-nation, on ne se demande pas pourquoi on est ensemble. [...] À l'échelon européen, c'est déjà plus compliqué. [...] À l'échelon mondial, les institutions sont faibles et le sentiment d'appartenance est encore plus ténu. [...] Pour que la gouvernance marche, elle doit combiner leadership, cohérence et légitimité. C'est le cas dans une entreprise, dans un club de football ou en politique nationale. [...] Dans le système international, il n'y a pas un lieu qui regroupe ces trois fonctions. Le G20 exerce un vrai leadership mais il n'a pas beaucoup de légitimité ni d'efficacité. Les Nations unies sont légitimes mais elles n'ont pas beaucoup d'efficacité ou de leadership. Les organisations internationales spécialisées sont efficaces, elles ont une vrai capacité à mobiliser les ressources, de l'expertise, des financements, mais elles sont régulièrement mises en question sur leur légitimité ou leur leadership.

Pascal Lamy (directeur de l'OMC de 2005 à 2013),
« La gouvernance en pensée et en action »,
dans Pour une gouvernance mondiale, 2010

 

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a) L’opposition des mouvements altermondialistes

L’opposition des mouvements altermondialistes

Seattle 1999

Des manifestations contre le sommet de l’OMC à Seattle en 1999

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Gênes 2001

Des manifestations contre le sommet du G8 à Gênes en 2001

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Les « trois piliers » de l'altermondialisme

Critique 1Contre la financiarisation de l’économie

Critique 2Contre l’inégale répartition des richesses

Critique 3Contre les dégradations de l'environnement

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Porto Alegre

Le premier Forum social mondial de Porto Alegre en 2001

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Slogan

Un slogan qui résume tout: « Un autre monde est possible »

 

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L’opposition des mouvements altermondialistes

Les mouvements altermondialistes contre la gouvernance actuelle
À partir des années 1990, le mouvement altermondialiste est devenu un acteur de la mondialisation et le principal critique de l'« ordre mondial néolibéral ». Du Chiapas à Nairobi, de Porto Alegre à Mumbai, de Seattle à Gênes et Hong Kong, ses mobilisations sont pensées et vécues comme des étapes d'un même mouvement. Les acteurs en sont hétérogènes : communautés indigènes, jeunes étudiants, intouchables indiens, syndicalistes nord-américains, paysans coréens et brésiliens, mouvements anti-privatisation sud-africains, chômeurs argentins, artistes alternatifs, écologistes, féministes et surtout des dizaines de milliers de « simples citoyens » venus prendre part au mouvement. À travers le monde, ils affirment « faire partie d'un mouvement global qui, à partir de la diversité, réunit les forces qui déjà construisent un autre monde possible », comme le dit la déclaration du Forum social d'Uruguay de décembre 2002. Les acteurs qui composent le mouvement altermondialiste s'en réfèrent ainsi à un mouvement global qui porte des valeurs de changement social.

W. Kalinowski, Chroniques de la gouvernance, 2008

 

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b) La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

crise 2008

Une gouvernance incapable de prévoir les crises économiques:
caricature de Chapatte sur l’effondrement des bourses mondiales en 2008

 

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La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Caricature Davos

Une gouvernance incapable de prendre des décisions cohérentes:
caricature de Chapatte sur le forum de Davos en 2007

 

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Caricature inégalités

Une gouvernance qui accroît les inégalités plus qu’elle ne les réduit:
caricature du dessinateur Lardon, publiée en 2008

 

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Caricature réforme

Une gouvernance incapable de se réformer elle-même:
caricature du dessinateur tanzanien Gado, publiée en 2006

 

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La dénonciation plus générale d’une inefficacité chronique

Les multiples défauts de la gouvernance économique mondiale
Je dis souvent à mes étudiants que j'ai eu la chance de passer par trois états de gouvernance dans ma vie professionnelle avec la République française, qui est solide; l'Union européenne, qui est liquide; et le système international, qui est gazeux. [...] Dans un État-nation, on ne se demande pas pourquoi on est ensemble. [...] À l'échelon européen, c'est déjà plus compliqué. [...] À l'échelon mondial, les institutions sont faibles et le sentiment d'appartenance est encore plus ténu. [...] Pour que la gouvernance marche, elle doit combiner leadership, cohérence et légitimité. C'est le cas dans une entreprise, dans un club de football ou en politique nationale. [...] Dans le système international, il n'y a pas un lieu qui regroupe ces trois fonctions. Le G20 exerce un vrai leadership mais il n'a pas beaucoup de légitimité ni d'efficacité. Les Nations unies sont légitimes mais elles n'ont pas beaucoup d'efficacité ou de leadership. Les organisations internationales spécialisées sont efficaces, elles ont une vrai capacité à mobiliser les ressources, de l'expertise, des financements, mais elles sont régulièrement mises en question sur leur légitimité ou leur leadership.

Pascal Lamy (directeur de l'OMC de 2005 à 2013),
« La gouvernance en pensée et en action »,
dans Pour une gouvernance mondiale, 2010

 

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Conclusion