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Leçon n°2bis - Mobilités, flux et réseaux de la mondialisation
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
Parce qu’elle met en relation les différentes régions du monde, parce qu’elle fait disparaître aussi bien les distances que les frontières et parce qu’elle réduit toujours davantage les différences qui séparent les populations de la planète, la mondialisation produit sans cesse de nouveaux flux de personnes, de marchandises, de capitaux ou d’informations. Loin de se faire de manière désordonnée, ces multiples déplacements suivent des axes organisés en réseaux de plus en plus structurés. Quels sont les flux engendrés par la mondialisation et comment s’organisent ces multiples circulations dans l’espace mondial ?
I. Les flux et les réseaux de la mondialisation
1. Des flux matériels en augmentation constante
a) Les échanges de marchandises sont l’aspect le plus visible de la mondialisation. Leur valeur actuelle, qui est 200 fois supérieure à celle de 1948, augmente aujourd’hui deux fois plus vite que la production mondiale. Multipliés par plus de 5 entre 30 ans, les échanges de marchandises représentent désormais 25% du PIB mondial. Ils sont pour l’essentiel organisés autour des trois grandes aires de puissance d'Amérique du nord, d'Europe et d'Asie orientale (document 1): dix États issus de ces trois régions réalisent à eux seuls la moitié du commerce mondial, 14% pour la Chine, 10% pour les États-Unis (document 2). Ils sont aussi très fortement continentalisés : à lui seul le commerce intra-régional représente 50% du commerce mondial. Cette explosion des échanges mondiaux, qui concerne toutes les régions du monde (document 3), est due à la généralisation du libre-échange, dans le cadre du GATT puis de l’OMC, et à l’abaissement du coût du transport maritime, grâce à l’utilisation de conteneurs standardisés, les EVP (équivalent vingt pieds).
b) L’essentiel de ce commerce s’organise autour de trois façades maritimes: la façade de l’Asie Orientale (9 des dix plus grands ports mondiaux s’y trouvent, dont les 3 premiers, Shanghai, Ningbo et Singapour), celle de l’Europe de l’Ouest (la Northern Range, organisée autour de Rotterdam) et celles, atlantique et pacifique, des États-Unis (document 4). Entre ces façades, les principaux armateurs mondiaux (le danois Maersk, le suisse MSC ou le français CMA-CGM) ont mis en place une véritable "autoroute de la mondialisation", permettant de desservir toutes les régions du monde à partir des grands ports mondiaux organisés en hubs portuaires (document 5).
Les flux de marchandises: l'aspect le plus visible de la mondialisation
Le commerce mondial des marchandises en 2015
Les flux de marchandises: l'aspect le plus visible de la mondialisation
Les quinze premiers exportateurs mondiaux en 2016
Les flux de marchandises: l'aspect le plus visible de la mondialisation
La croissance des échanges selon les régions du monde depuis 1948
Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Les principales routes maritimes et les grands ports mondiaux
Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Les trois premiers armateurs mondiaux
Maersk (Danemark)
Mediterranean Shipping Company
(Suisse)
Compagnie Maritime d'Affrètement -
Compagnie Générale Maritime (France)
Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Le réseau mondial de la compagnie maritime française CMA-CGM
a) Les flux de marchandises, l'aspect le plus visible de la mondialisation
Les flux de marchandises: l'aspect le plus visible de la mondialisation
Le commerce mondial des marchandises en 2015
Les flux de marchandises: l'aspect le plus visible de la mondialisation
La croissance des échanges selon les régions du monde depuis 1948
b) Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Les principales routes maritimes et les grands ports mondiaux
Des réseaux de transport maritime à l'échelle de la planète
Le réseau mondial de la compagnie maritime française CMA-CGM
2. Des flux immatériels de plus en plus importants
a) La mondialisation accélère spectaculairement la circulation des capitaux Des flux automatiques, gérés par des ordinateurs connectés les uns aux autres, relient 24 heures sur 24 les plus grandes bourses mondiales, dont la capitalisation, multipliée par 5 depuis les années 1990, a pu présenter jusqu'à 125% du PIB mondial en 2007. Les pays du Nord, qui détiennent 85% de cette capitalisation, exercent une domination sans partage sur des marchés financiers de plus en plus concentrés : les 5 premiers de ces marchés (New York, Londres, Paris, Francfort et Tokyo) regroupent la moitié de la capitalisation boursière mondiale (document 1). Par ailleurs, les investissements directs à l’étranger, réalisés par les FTN grâce à la délocalisation de leurs activités ou l’acquisition de nouvelles filiales, ont dépassé les les 1 400 milliards de dollars en 2015. Ils se portent en priorité vers les pays les plus développés (Amérique du Nord et Europe occidentale) et, dans une moindre mesure vers les pays émergents. Parmi ces derniers, la Chine attire des flux de plus en plus importants (document 2).
b) Les flux d’information sont eux aussi en constante augmentation. Grâce aux télévisions par satellite et à Internet, le monde est devenu le « village planétaire » rêvé il y a cinquante ans par Marshall McLuhan, où l’information circule en temps réel et en ignorant les frontières : un événement comme les attentats du 11 septembre 2001 a été vu par la planète tout entière et les audiences cumulées de la coupe du monde 2014 ont atteint 3,2 milliards de téléspectateurs! (document 3) Depuis le début des années 2000, le nombre des utilisateurs de téléphones portables a explosé (plus de 5 milliards en 2017), tout comme celui des internautes qui représentent 44% de la population mondiale en 2016, contre seulement 31% en 2011 (document 4). Même si une importante fracture numérique oppose toujours le Nord et le Sud (l’essentiel des flux d’informations restent produits par les pays les plus riches), les pays en développement participent de plus en plus à la mondialisation de l’information (document 5).
Une circulation accélérée des capitaux entre les continents
Les principales bourses mondiales et l'« anneau de la globalisation »
Une circulation accélérée des capitaux entre les continents
Les investissements directs à l'étranger réalisés entre 2000 et 2015 (moyenne annuelle)
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
Un événement mondial: les attentats du 11 septembre 2001
Allemagne
Australie
Brésil
Danemark
Espagne
Corée du Sud
Argentine
Philippines
Italie
Norvège
Pologne
Afrique du Sud
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
Les audiences cumulées de la coupe du monde 2014 ont atteint 3,2 milliards de téléspectateurs
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
Le nombre d'utilisateurs de téléphones mobiles en 2017, suivant les régions du monde
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
L'usage d'Internet selon les pays, en 2016
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
Internet, un réseau toujours centré sur les États-Unis et l'Europe
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
La croissance du nombre des internautes entre 2006 et 2011: avantage aux pays du Sud
a) Une circulation accélérée des capitaux entre les continents
Une circulation accélérée des capitaux entre les continents
Les principales bourses mondiales et l'« anneau de la globalisation »
Une circulation accélérée des capitaux entre les continents
Les investissements directs à l'étranger réalisés entre 2000 et 2015 (moyenne annuelle)
b) Des flux d'informations planétaires
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
Un événement mondial: les attentats du 11 septembre 2001
Allemagne
Australie
Brésil
Danemark
Espagne
Corée du Sud
Argentine
Philippines
Italie
Norvège
Pologne
Afrique du Sud
Des flux d'informations planétaires: le Global Village (M. McLuhan)
La croissance du nombre des internautes entre 2006 et 2011: avantage aux pays du Sud
II. Les déplacements des hommes
1. Des migrations internationales massives
a) Ces mobilités sont favorisées par l’essor du transport aérien, dont le nombre de passagers est passé de 1,6 milliard en 2000 à 3,7 milliards en 2016. Si les déplacements sur les courtes distances privilégient toujours la route ou le rail, c’est par avion que s’effectue la majorité des déplacements sur les longues distances. Les grandes routes aériennes mondiales ont la même organisation que les routes maritimes : les 25 plus grands aéroports mondiaux, tous situés en Amérique du Nord, en Europe et en Asie orientale, concentrent 70% du trafic aérien mondial (document 1). Organisés en hubs aéroportuaires par les principales compagnies aériennes, ces aéroports permettent de desservir toutes les régions du monde (document 2).
b) Les migrations internationales se diversifient en même temps qu’elles augmentent. 250 millions de personnes (3% de la population mondiale) vivent aujourd’hui dans un autre pays que celui où elles sont nées ; elles n’étaient que 45 millions dans cette situation en 1965. Une part toujours importante de ces mobilités concerne des populations des pays du Sud migrant, pour des raisons économiques, vers les pays du Nord, mais une part de plus en plus importante des flux migratoires se fait entre pays du Sud (document 3). Ces mobilités ont d’importantes conséquences pour les pays de départ : les remises des migrants représentent plus du tiers du PIB de certains pays, comme le Maroc, et atteignent 50% dans le cas du Tadjikistan (document 4). Mais, en raison de la fermeture physique d’un grand nombre croissant de frontières, les migrations deviennent de plus en plus clandestines (document 5).
c) Les mobilités concernent aussi les élites scientifiques et économiques : l’ « exode des cerveaux » (brain drain) touche un grand nombre de pays du Sud mais aussi des pays du Nord, dont les étudiants, les chercheurs ou les ingénieurs s’exilent pour bénéficier de meilleures conditions de vie et de travail, qu’ils trouvent principalement aux Etats-Unis. L’Afrique, dont un diplômé de l’enseignement supérieur sur neuf vit en dehors du continent, est, en proportion, la région du monde la plus touchée par ce phénomène (document 6). Par ailleurs, le développement de l’activité des FTN produit un nouveau type, très limité, de migrations dites transnationales, qui concerne les cadres dirigeants de ces firmes.
Des mobilités favorisées par l'essor du transport aérien
Le trafic aérien mondial en 2015
Pour voir en accéléré 24 heures de ce trafic, cliquez ICI
Des mobilités favorisées par l'essor du transport aérien
Les dix premiers aéroports mondiaux en 2015
Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
Les flux migratoires internationaux: régions de départ et régions d'arrivée
Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
Flux migratoires entre et à l'intérieur des régions du monde,
entre 2005 et 2010, en centaines de milliers de personnes
Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
Les flux financiers produits par les flux migratoires: les remises des migrants
Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
La fermeture des frontières dans le monde
Les migrations des élites scientifiques et économiques
La proportion des diplomés de l'enseignement supérieur
vivant dans un pays développé autre que son pays d'origine
a) Des mobilités favorisées par l'essor du transport aérien
Des mobilités favorisées par l'essor du transport aérien
Les dix premiers aéroports mondiaux en 2015
b) Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
Des flux migratoires de plus en plus diversifiés
Les flux migratoires internationaux: régions de départ et régions d'arrivée
c) Les migrations des élites scientifiques et économiques
Les migrations des élites scientifiques et économiques
La proportion des diplomés de l'enseignement supérieur
vivant dans un pays développé autre que son pays d'origine
2. Les autres mobilités humaines
a) Les réfugiés et les déplacés internes sont aussi en constante augmentation. Ils étaient 68 millions en 2017, soit presque un habitant de la Terre sur 100 !), avec des motifs de départ aussi bien politiques qu’économiques ou (de plus en plus) climatiques. CCes migrants non-volontaires et le plus souvent démunis sont accueillis dans des États ou des régions proches de leur pays ou région d’origine, mais très peu préparés à les accueillir. À lui seul, le conflit syrien a produit près de 5 millions de réfugiés, pour la plupart accueillis en Turquie et au Liban (document 1).
b) Le tourisme international connaît enfin une croissance très rapide. On compte aujourd’hui un milliard de touristes internationaux (ils seront sans doute 1.8 milliard en 2030) contre seulement 25 millions en 1950. Les déplacements touristiques restent très continentalisés (la moitié sont intracontinentaux) et très concentrés sur les États du Nord (les 10 premières destinations touristiques accueillent la moitié des flux mondiaux). Mais le tourisme devient de plus en plus un vecteur de développement pour certains États du Sud : les flux qui connaissent les plus fortes progressions sont ceux qui se portent vers le sud de la Méditerranée et l’Asie du Sud-Est (document 2).
Les migrations contraintes des réfugiés et des déplacés
Les réfugiés et déplacés internes dans le monde en 2014
Les mobilités volontaires du tourisme international
Les flux touristiques internationaux: régions de départ et régions d'arrivée
Les mobilités volontaires du tourisme international
Les régions de destination du tourisme international en 2016
a) Les migrations contraintes des réfugiés et des déplacés
Les migrations contraintes des réfugiés et des déplacés
Les réfugiés et déplacés internes dans le monde en 2014
b) Les mobilités volontaires du tourisme international
Les mobilités volontaires du tourisme international
Les flux touristiques internationaux: régions de départ et régions d'arrivée
Les mobilités volontaires du tourisme international
Les régions de destination du tourisme international en 2016
Conclusion