Leçon n°5 - Le continent africain face au développement et à la mondialisation
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
En 2010, un pays africain accueille pour la première fois la coupe du monde de football et, lors de la cérémonie d’ouverture, Shakira interprète Waka Waka, la chanson officielle de la compétition, dont le refrain inspiré d’un chant traditionnel camerounais répète : « it’s time for Africa », « c’est l’heure de l’Afrique… ».
Il est vrai que l’Afrique, depuis longtemps considérée comme le continent le plus pauvre et le plus à l’écart de la mondialisation, connaît depuis 15 ans une croissance économique telle qu’elle permet de parler d’un « décollage » de cette partie du monde. Mais cette croissance permettra-t-elle à l’Afrique de faire face aux défis imposés par son développement et son insertion dans la mondialisation ?
I. Un continent à l’écart du développement et du monde ?
1. La région du monde la moins développée
a) L’Afrique présente tous les symptômes du « mal-développement ». Plus de 380 millions d’Africains – le tiers de la population du continent – vivent avec moins de 1,9 dollar par jour en Afrique subsaharienne, où l’espérance de vie moyenne atteint à peine 60 ans (la moyenne mondiale est de 72 ans) (document 1). La sous-alimentation touche aussi environ un cinquième des Africains, qui sont par ailleurs très nombreux à n’avoir accès ni à l’électricité (c’est le cas des deux-tiers de la population du continent) ni à l’eau potable (le tiers des Africains) ni à des installations sanitaires améliorées (document 2). Une majorité des habitants du continent n’ont pas non plus accès aux soins médicaux alors que l’Afrique est la région du monde la plus touchée par des pandémies comme le paludisme ou le sida : 4 % de la population âgée de 15 à 49 ans vit avec le VIH en Afrique subsaharienne, contre 0,8 % pour l'ensemble du monde (document 3). Cumulant tous ces handicaps, l’Afrique subsaharienne, où l’IDH moyen est de 0.523 (la moyenne mondiale est de 0.717) compte 33 des 47 Pays les Moins Avancés du monde (document 4).
b) Les nombreuses vulnérabilités de l’Afrique permettent de comprendre cette situation. Les faiblesses économiques du continent – une agriculture vivrière dominante mais très peu productive, un tissu industriel peu développé, une économie de rente fondée sur l’exportation des matières premières et un secteur informel proliférant – rendent la plupart des États africains vulnérables aux variations de la conjoncture économique mondiale (document 5). Mais la situation de l’Afrique est aussi aggravée par sa profonde instabilité politique. Depuis 1945, le continent a connu 75 conflits armés, qui, en plus de retarder le développement de nombreuses régions, ont multiplié les déplacements de populations : il y avait 17 millions de réfugiés et de déplacés en Afrique en 2015 (document 6). Le continent compte enfin un grand nombre d’États fragiles (89 coups d'État y ont eu lieu depuis 1953) ou en décomposition, comme la République centrafricaine, la Libye et la Somalie (document 7).
Le « mal-développement » africain
Population disposant de moins de 1.90$ par jour
(en % de la population totale et en millions)
Afrique subsaharienne | 41 | 390 |
Asie du Sud | 14.7 | 249 |
Amérique Latine et Caraïbes | 4.9 | 30 |
Asie de l'Est et Pacifique | 3.7 | 74 |
Monde | 10.7 | 769 |
Sources: Banque mondiale 2013; Annuaire statistique pour l’Afrique 2017
Le « mal-développement » africain
Espérance de vie à la naissance en 2015
(en années)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 6160 |
Asie du Sud | 68 |
Amérique Latine et Caraïbes | 75 |
Asie de l'Est et Pacifique | 75 |
Europe et Amérique du Nord | 78 |
Moyenne mondiale | 72 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Sous-alimentation en 2014
(en % de la population totale)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 18.520.8 |
Asie | 11.6 |
Amérique Latine et Caraïbes | 6.3 |
Océanie | 6.4 |
Europe et Amérique du Nord | < 2.5 |
Moyenne mondiale | 10.6 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Absence d’accès à une source
d’eau potable améliorée en 2015
(en % de la population totale)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 2432 |
Asie du Sud | 8 |
Amérique Latine et Caraïbes | 5 |
Asie de l'Est et Pacifique | 6 |
Europe et Amérique du Nord | < 1 |
Moyenne mondiale | 9 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Absence d’accès à des installations
d’assainissement améliorées en 2015
(en % de la population totale)
Afrique subsaharienne | 70 |
Asie du Sud | 53 |
Amérique Latine et Caraïbes | 17 |
Asie de l'Est et Pacifique | 23 |
Europe et Amérique du Nord | < 5 |
Monde | 32 |
Source: Organisation mondiale de la santé
Le « mal-développement » africain
Taux de mortalité infantile en 2015
(pour 1000 naissances vivantes)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 51.654.9 |
Asie du Sud | 39.6 |
Amérique Latine et Caraïbes | 15.5 |
Asie de l’Est et Pacifique | 14.2 |
Europe et Amérique du Nord | 5 |
Moyenne mondiale | 31 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Prévalence du Sida en 2017
(% de la population âgée de 15 à 49 ans)
Afrique | 4.3 |
Moyen-Orient | 0.1 |
Asie du Sud et du Sud-Est | 0.3 |
Asie de l'Est et Océanie | 0.1 |
Europe | 0.4 |
Amérique | 0.5 |
Monde | 0.8 |
Source: Organisation mondiale de la santé
Le « mal-développement » africain
Indicateur de développement humain en 2016
Afrique subsaharienne | 0.523 |
Afrique du Nord et Moyen-Orient | 0.687 |
Asie du Sud | 0.621 |
Asie de l'Est et Pacifique | 0.720 |
Europe et Asie centrale | 0.756 |
Amérique latine et Caraïbes | 0.751 |
Amérique du Nord | 0.920 |
Monde | 0.717 |
Source: Programme des Nations-Unies pour le développement
De multiples vulnérabilités
Plus de la moitié de la population active de l’Afrique subsaharienne est employée dans l’agriculture
De multiples vulnérabilités
Le poids du secteur informel en Afrique: l’exemple de la Tunisie
De multiples vulnérabilités
Les conflits en Afrique en 2018.
Le continent en a connu 75 depuis 1945
De multiples vulnérabilités
Les réfugiés dans le monde en 2015: 17 millions pour la seule Afrique
De multiples vulnérabilités
L’un des plus récents des 89 coups d’État en Afrique depuis 1953: celui de 2013 en Egypte
De multiples vulnérabilités
Les États « en déroute » dans le monde, pour la plupart africains
a) Le « mal-développement » africain
Le « mal-développement » africain
Population disposant de moins de 1.90$ par jour
(en % de la population totale et en millions)
Afrique subsaharienne | 41 | 390 |
Asie du Sud | 14.7 | 249 |
Amérique Latine et Caraïbes | 4.9 | 30 |
Asie de l'Est et Pacifique | 3.7 | 74 |
Monde | 10.7 | 769 |
Sources: Banque mondiale 2013; Annuaire statistique pour l’Afrique 2017
Le « mal-développement » africain
Absence d’accès à une source
d’eau potable améliorée en 2015
(en % de la population totale)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 2432 |
Asie du Sud | 8 |
Amérique Latine et Caraïbes | 5 |
Asie de l'Est et Pacifique | 6 |
Europe et Amérique du Nord | < 1 |
Moyenne mondiale | 9 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Absence d’accès à des installations
d’assainissement améliorées en 2015
(en % de la population totale)
Afrique subsaharienne | 70 |
Asie du Sud | 53 |
Amérique Latine et Caraïbes | 17 |
Asie de l'Est et Pacifique | 23 |
Europe et Amérique du Nord | < 5 |
Monde | 32 |
Source: Organisation mondiale de la santé
Le « mal-développement » africain
Taux de mortalité infantile en 2015
(pour 1000 naissances vivantes)
Afriquedont Afrique subsaharienne | 51.654.9 |
Asie du Sud | 39.6 |
Amérique Latine et Caraïbes | 15.5 |
Asie de l’Est et Pacifique | 14.2 |
Europe et Amérique du Nord | 5 |
Moyenne mondiale | 31 |
Source: Banque mondiale
Le « mal-développement » africain
Indicateur de développement humain en 2016
Afrique subsaharienne | 0.523 |
Afrique du Nord et Moyen-Orient | 0.687 |
Asie du Sud | 0.621 |
Asie de l'Est et Pacifique | 0.720 |
Europe et Asie centrale | 0.756 |
Amérique latine et Caraïbes | 0.751 |
Amérique du Nord | 0.920 |
Monde | 0.717 |
Source: Programme des Nations-Unies pour le développement
b) De multiples vulnérabilités
De multiples vulnérabilités
Plus de la moitié de la population active de l’Afrique subsaharienne est employée dans l’agriculture
De multiples vulnérabilités
Les États « en déroute » dans le monde, pour la plupart africains
2. Une périphérie de la mondialisation
a) Le continent africain pèse très peu dans la production et les échanges mondiaux. Son PIB – 2 100 milliards de dollars, 3% de la richesse mondiale en 2016 – équivaut aux Produits Urbains Bruts réunis de New York et de Los Angeles ou aux chiffres d’affaires cumulés des sept premières FTN mondiales (document 1) ; son commerce extérieur ne représente que 3 % des échanges mondiaux, tout comme les IDE reçus par les États du continent, qui ne dépassent pas 3% du total mondial (document 2). Même si elle est longée par des routes maritimes majeures comme celles du canal de Suez ou du cap de Bonne-Espérance, l'Afrique est aussi en marge des flux principaux de la mondialisation : les premier ports africains, Port-Saïd (en Egypte), Tanger (au Maroc) et Durban (en Afrique du Sud) ne se placent qu’entre la 37ème et la 56ème place mondiale pour le trafic des conteneurs et Johannesburg est la seule des grandes villes africaines à apparaître dans les classements des villes mondiales (document 3).
b) L'Afrique est aussi très largement dépendante des économies les plus développées. Les ressources agricoles, minières et énergétiques représentent plus de 60 % des exportations dans presque tous les pays du continent africain et, dans un grand nombre de cas, un ou deux produits représentent au moins les trois quarts de la valeur de ces exportations (document 4). De ce fait, les économies africaines, souvent dépendantes des FTN des pays les plus développés pour l’exploitation de leurs ressources, sont aussi soumises aux fluctuations des prix des matières premières fixés par les marchés boursiers des pays du Nord (document 5). Mais la dépendance vis-à-vis du Nord est aussi financière : pour équilibrer leurs budgets alourdis par le service de dettes extérieures colossales, de nombreux États africains s’en remettent aux négociations avec la Banque Mondiale et le FMI ou à l'Aide publique au développement venant d’Europe, des États-Unis et, de plus en plus, d’Asie (document 6).
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition de la richesse mondiale en 2017
Rang | Aire géographique | millions de US$ (constants de 2010) | % du PIB mondial |
---|---|---|---|
1 | Asie | 28 900 801 | 36.1% |
2 | Europe | 21 912 473 | 27.4% |
3 | Amérique du Nord | 19 194 328 | 24% |
4 | Amérique latine | 6 034 653 | 7.5% |
5 | Afrique | 2 439 966 | 3% |
6 | Océanie | 1 591 959 | 24% |
Monde | 80 074 180 | 100% |
Source: Banque mondiale
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
Les valeurs comparées du PIB de l’Afrique et des PUB des 10 villes les plus riches du monde en 2015
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition du commerce mondial en 2015
Rang | Aire géographique | Exportations (en milliards de US$) | % du commerce mondial |
---|---|---|---|
1 | Europe | 6 810 | 36.8% |
2 | Asie et Océanie | 5 917 | 32% |
3 | Amérique du Nord | 2 493 | 13.5% |
4 | Moyen-Orient | 1 288 | 7% |
5 | C.E.I (ex-URSS) | 735 | 4% |
6 | Amérique latine | 695 | 3.8% |
7 | Afrique | 555 | 3% |
Monde | 18 494 | 100% |
Source: Organisation mondiale du commerce
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition des investissements directs à l'étranger en 2016
Rang | Aire géographique | Stock d'IDE (en milliards de US$) | % du total mondial |
---|---|---|---|
1 | Europe | 9 123.287 | 34.1% |
2 | Amérique du Nord | 7 409.325 | 27.7% |
3 | Asie | 6 782.807 | 25.4% |
4 | Amérique latine | 1 900.996 | 7.1% |
5 | Afrique | 836.553 | 3.1% |
6 | Océanie | 671.662 | 2.5% |
Monde | 26 728.256 | 100% |
Source: Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
L'Afrique en marge des flux d'investissements mondiaux
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
Les ports africains dans la hiérarchie des grands ports mondiaux
La répartition des cent premiers
ports mondiaux de conteneurs en 2013
Port-Saïd (Egypte)
37ème port mondial en 2015 (56ème en 2017)
Tanger (Maroc)
50ème port mondial en 2015 (46ème en 2017)
Durban (Afrique du Sud)
56ème port mondial en 2015 (66ème en 2017)
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les premières exportations (en valeur) de chaque État africain en 2014
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les exportations de matières premières de 16 États africains
Part des matières premières dans les exportations | Premiers produits exportés (en % du total des exportations) | |
Algérie | 97% | Pétrole et gaz naturel 96% |
Angola | 94% | Pétrole 96% |
Cameroun | 92% | Pétrole 39% Cacao 12% Bois 8% |
Côte d'ivoire | 68% | Cacao 30% Pétrole 11% |
Ethiopie | 90% | Café 41% Légumes à cosse 14% |
Gabon | 90% | Pétrole 83% Bois 7% |
Ghana | 55% | Or 40% Pétrole 25% Cacao 11% |
Guinée | 61% | Aluminium 89% |
Kenya | 71% | Thé 25% Fleurs 9% |
Malawi | 84% | Tabac 46% Sucre 9% Thé 6% |
Mauritanie | 90% | Fer 31% Mollusques 19% Or 16% |
Mozambique | 94% | Charbon 32% Aluminium 23% |
Niger | 88% | Uranium 32% Pétrole 16% Riz 15% |
Nigeria | 93% | Pétrole et gaz naturel 94% |
Sénégal | 60% | Pétrole 14% Or 12% Poissons 8% |
Zambie | 86% | Cuivre 74% |
Source: Organisation mondiale du commerce, 2017
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Des matières premières vitales pour tous les États africains
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Une conséquence du poids des matières premières dans les exportations africaines:
la régression de l’Afrique subsaharienne dans le commerce mondial entre 1960 et 1995
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
La dépendance des États africains à l’Aide Publique au Développement
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les dix premiers donateurs occidentaux
d’Aide Publique au Développement à l'Afrique (en millions de dollars)
2014 | 2015 | 2016 | Moyenne sur trois ans | |
États-Unis | 9 338 | 9 320 | 9 861 | 9 506 |
Royaume-Uni | 4 341 | 4 203 | 3 857 | 4 134 |
Allemagne | 3 016 | 3 036 | 3 499 | 3 184 |
France | 2 717 | 2 131 | 2 217 | 2 355 |
Japon | 1 558 | 1 784 | 1 495 | 1 612 |
Canada | 1 362 | 1 086 | 974 | 1 141 |
Suède | 1 109 | 873 | 843 | 942 |
Norvège | 946 | 672 | 629 | 749 |
Pays-Bas | 761 | 635 | 663 | 686 |
Suisse | 651 | 655 | 584 | 630 |
Source: OCDE, 2017
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Une aide croissante venue d'Asie
a) Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition de la richesse mondiale en 2017
Rang | Aire géographique | millions de US$ (constants de 2010) | % du PIB mondial |
---|---|---|---|
1 | Asie | 28 900 801 | 36.1% |
2 | Europe | 21 912 473 | 27.4% |
3 | Amérique du Nord | 19 194 328 | 24% |
4 | Amérique latine | 6 034 653 | 7.5% |
5 | Afrique | 2 439 966 | 3% |
6 | Océanie | 1 591 959 | 24% |
Monde | 80 074 180 | 100% |
Source: Banque mondiale
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition du commerce mondial en 2015
Rang | Aire géographique | Exportations (en milliards de US$) | % du commerce mondial |
---|---|---|---|
1 | Europe | 6 810 | 36.8% |
2 | Asie et Océanie | 5 917 | 32% |
3 | Amérique du Nord | 2 493 | 13.5% |
4 | Moyen-Orient | 1 288 | 7% |
5 | C.E.I (ex-URSS) | 735 | 4% |
6 | Amérique latine | 695 | 3.8% |
7 | Afrique | 555 | 3% |
Monde | 18 494 | 100% |
Source: Organisation mondiale du commerce
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
La répartition des investissements directs à l'étranger en 2016
Rang | Aire géographique | Stock d'IDE (en milliards de US$) | % du total mondial |
---|---|---|---|
1 | Europe | 9 123.287 | 34.1% |
2 | Amérique du Nord | 7 409.325 | 27.7% |
3 | Asie | 6 782.807 | 25.4% |
4 | Amérique latine | 1 900.996 | 7.1% |
5 | Afrique | 836.553 | 3.1% |
6 | Océanie | 671.662 | 2.5% |
Monde | 26 728.256 | 100% |
Source: Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement
Un poids très faible dans la production et les échanges mondiaux
Les ports africains dans la hiérarchie des grands ports mondiaux
La répartition des cent premiers
ports mondiaux de conteneurs en 2013
Port-Saïd (Egypte)
37ème port mondial en 2015 (56ème en 2017)
Tanger (Maroc)
50ème port mondial en 2015 (46ème en 2017)
Durban (Afrique du Sud)
56ème port mondial en 2015 (66ème en 2017)
b) Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les premières exportations (en valeur) de chaque État africain en 2014
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les exportations de matières premières de 16 États africains
Part des matières premières dans les exportations | Premiers produits exportés (en % du total des exportations) | |
Algérie | 97% | Pétrole et gaz naturel 96% |
Angola | 94% | Pétrole 96% |
Cameroun | 92% | Pétrole 39% Cacao 12% Bois 8% |
Côte d'ivoire | 68% | Cacao 30% Pétrole 11% |
Ethiopie | 90% | Café 41% Légumes à cosse 14% |
Gabon | 90% | Pétrole 83% Bois 7% |
Ghana | 55% | Or 40% Pétrole 25% Cacao 11% |
Guinée | 61% | Aluminium 89% |
Kenya | 71% | Thé 25% Fleurs 9% |
Malawi | 84% | Tabac 46% Sucre 9% Thé 6% |
Mauritanie | 90% | Fer 31% Mollusques 19% Or 16% |
Mozambique | 94% | Charbon 32% Aluminium 23% |
Niger | 88% | Uranium 32% Pétrole 16% Riz 15% |
Nigeria | 93% | Pétrole et gaz naturel 94% |
Sénégal | 60% | Pétrole 14% Or 12% Poissons 8% |
Zambie | 86% | Cuivre 74% |
Source: Organisation mondiale du commerce, 2017
Une très grande dépendance vis-à-vis des pays du Nord
Les dix premiers donateurs occidentaux
d’Aide Publique au Développement à l'Afrique (en millions de dollars)
2014 | 2015 | 2016 | Moyenne sur trois ans | |
États-Unis | 9 338 | 9 320 | 9 861 | 9 506 |
Royaume-Uni | 4 341 | 4 203 | 3 857 | 4 134 |
Allemagne | 3 016 | 3 036 | 3 499 | 3 184 |
France | 2 717 | 2 131 | 2 217 | 2 355 |
Japon | 1 558 | 1 784 | 1 495 | 1 612 |
Canada | 1 362 | 1 086 | 974 | 1 141 |
Suède | 1 109 | 873 | 843 | 942 |
Norvège | 946 | 672 | 629 | 749 |
Pays-Bas | 761 | 635 | 663 | 686 |
Suisse | 651 | 655 | 584 | 630 |
Source: OCDE, 2017
II. Un continent en pleine transition
1. Le dynamisme inédit des économies africaines
a) L’Afrique connait depuis 15 ans une croissance économique spectaculaire. De l’ordre de 5 % par an depuis les années 2000, cette croissance a permis de parler d’un décollage économique du continent, comparable pour certains à celui de l'Asie des années 1970 (document 1). Même si elle reste très irrégulière (1,2% en Afrique subsaharienne en 2016, contre 4,2% en 2014), la croissance des économies africaines est l’une des plus élevées du monde : le Ghana (8,3%), l’Ethiopie (8,2%), la Côte d’Ivoire (7,2%) et Djibouti (7%) figurent parmi les dix pays du monde qui connaissent la plus forte croissance économique en 2018 (document 2). Mais, dans le même temps, d’autres pays ne connaissent qu’une croissance faible (0,3% pour l’Afrique du Sud en 2016) ou négative (-7% pour le Tchad) (document 3).
b) Même irrégulière, la croissance entraine un recul sensible de la pauvreté en Afrique. L’augmentation, générale sur le continent, du PIB par habitant (ceux du Maroc et du Cameroun ont été multipliés par 2 depuis 2000, ceux du Ghana et de l’Ethiopie par 6) (document 4) favorise l’émergence d’une classe moyenne de plus en plus importante. Définies, au minimum, par un revenu de plus de 2 dollars par jour, c’est-à-dire prenant en compte les nombreux Africains récemment sortis de la pauvreté (document 5), les classes moyennes africaines représentent aujourd’hui un marché de plus de 300 millions de consommateurs. L’explosion actuelle de la téléphonie mobile – qu’utilisent aujourd’hui plus de 80% des Africains – illustre bien l’élévation générale du niveau de vie d’une partie de la population du continent, de plus en plus consommatrice de produits mondialisés (document 6).
Une croissance économique spectaculaire
Les deux phases de la croissance de l'Afrique depuis les années 1980
Une croissance économique spectaculaire
Les deux phases de la croissance de l'Afrique depuis les années 1980
Une croissance économique spectaculaire
L'Afrique, l'un des pôles majeurs de la croissance mondiale
Une croissance économique spectaculaire
Quelques-unes des croissances les plus élevées du monde
Une croissance économique spectaculaire
Une croissance très variable d'un pays à un autre et d'une année à une autre
Un recul sensible de la pauvreté
L'évolution du PIB/hab de quatre pays africains entre 2000 et 2016, en dollars (Source: Banque mondiale)
Un recul sensible de la pauvreté
Quatre exemples d'évolution de la population pauvre en Afrique (Source: Banque mondiale)
Un recul sensible de la pauvreté
Les classes moyennes africaines, juste au-dessus de la grande pauvreté
Un recul sensible de la pauvreté
Les classes moyennes dans la population des États africains en 2013
Un recul sensible de la pauvreté
L'explosion de la téléphonie mobile en Afrique
a) Une croissance économique spectaculaire
Une croissance économique spectaculaire
Les deux phases de la croissance de l'Afrique depuis les années 1980
Une croissance économique spectaculaire
Une croissance très variable d'un pays à un autre et d'une année à une autre
b) Un recul sensible de la pauvreté
Un recul sensible de la pauvreté
L'évolution du PIB/hab de quatre pays africains entre 2000 et 2016, en dollars (Source: Banque mondiale)
2. Une intégration croissante à la mondialisation
a) L’Afrique attire de plus en plus les investisseurs étrangers, autant intéressés par les nouveaux marchés africains que par les ressources du continent. Entre 2001 et 2014, le montant des IDE destinés à l'Afrique est passé de 15 à 80 milliards de dollars, dont une grande partie s’est portée sur les pays richement dotés en ressources naturelles comme l’Angola, l’Ethiopie ou le Nigéria (document 1). Il faut dire que l’Afrique détient 12% des réserves mondiales d’hydrocarbures, environ 30% des réserves mondiales de minerais et des réserves considérables de terres agricoles et de forêts non exploitées (document 2). Ces ressources sont un enjeu aussi bien pour les puissances européennes depuis longtemps présentes sur le continent, que pour les États-Unis et, de plus en plus, pour la Chine, dont plus de 3 000 entreprises sont installées sur le continent et qui est devenue depuis 2010 le premier partenaire commercial de l'Afrique (document 3). Ces IDE ont néanmoins connu une forte baisse en 2015 et 2016 (document 4).
b) L’essor de son économie donne un nouveau visage à l’Afrique. Celui-ci se traduit par l’émergence de FTN africaines de plus en plus performantes, dont les plus nombreuses sont sud-africaines : Sasol dans le secteur de l’énergie, MTN et Vodacom dans celui des télécommunications, Bidvest dans les services financiers ou ShopRite pour la grande distribution (document 5). Un autre signe de l’émergence de l’Afrique est la multiplication des chantiers d’équipement : de nouveaux ports sont construits à Djibouti, Tanger ou Bagamoyo en Tanzanie ; une ligne de TGV est programmée entre le Maroc, l’Algérie et la Tunisie ; un corridor routier et ferroviaire est mis en place en Afrique australe ; des parcs technologiques sont créés en Afrique du Sud, au Maroc ou au Kenya; enfin, de nombreux câbles de télécommunications à haut débit permettent de mieux relier l’Afrique au reste du monde (document 6). Mais ces grands travaux profitent surtout aux « Lions africains » (l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie et l’Egypte) qui réalisent à eux seuls 60 % du PIB du continent (document 7).
Des investissements étrangers en forte hausse
L'évolution des IDE entrants en Afrique depuis les années 1990
Des investissements étrangers en forte hausse
Les principaux bénéficiaires des investissements en Afrique en 2016
Des investissements étrangers en forte hausse
La croissance des exportations de matières premières au départ de l'Afrique entre 1998 et 2006
Des investissements étrangers en forte hausse
Le land grabbing en Afrique depuis la fin des années 1990
Des investissements étrangers en forte hausse
Les investissements occidentaux de plus en plus concurrencés par les investissements chinois
Des investissements étrangers en forte hausse
Une nouvelle dépendance, vis-à-vis de la Chine ?
Des investissements étrangers en forte hausse
Le déclin relatifs des IDE à destination de l'Afrique depuis 2013
Le nouveau visage de l’Afrique
Les 10 premières FTN africaines (par le chiffre d'affaires) en 2016
Algérie (Pétrole)
Angola (Pétrole)
Afrique du Sud (Chimie)
Afrique du Sud (Télécom)
Afrique du Sud (Services)
Afrique du Sud (Électricité)
Afrique du Sud (Commerce de détail)
Afrique du Sud (Services)
Afrique du Sud (Télécom)
Afrique du Sud (Transports)
Le nouveau visage de l’Afrique
Les entreprises africaines classées
dans les 2 000 premières du monde en 2018 par Forbes 2000
Rang mondial | Entreprise | Nationalité |
376 | Standard Bank | Afrique du Sud |
470 | FirstRand | Afrique du Sud |
509 | Sasol | Afrique du Sud |
531 | Naspers | Afrique du Sud |
702 | Sanlam | Afrique du Sud |
1 062 | MTN Group | Afrique du Sud |
1 123 | Attijariwafa Bank | Maroc |
1 325 | Shoprite Holdings | Afrique du Sud |
1 509 | Maroc Telecom | Maroc |
1 559 | MMI Holdings | Afrique du Sud |
1 652 | Dangote Cements | Nigeria |
1 808 | Remgro | Afrique du Sud |
1 827 | Banque centrale Populaire | Maroc |
1 832 | RMB Holdings | Afrique du Sud |
1 936 | BMCE Bank | Maroc |
1 962 | Zenith Bank | Nigeria |
1 972 | Bid Corp. | Afrique du Sud |
Ce classement est construit sur plusieurs critères, dont le chiffre d'affaires, les bénéfices, etc
Le nouveau visage de l’Afrique
Quatre exemples de « grands chantiers » en cours en Afrique
Le « Corridor Nord-Sud »
Le Port de Bagamoyo (Tanzanie)
Le barrage d’Inga (R.D.C)
Le barrage de la Renaissance (Éthiopie)
Le nouveau visage de l’Afrique
Mieux relier l'Afrique au reste du monde: les connexions aux câbles sous-marins
Le nouveau visage de l’Afrique
Les États-moteurs de l'économie du continent: les « Lions africains »
a) Des investissements étrangers en forte hausse
Des investissements étrangers en forte hausse
L'évolution des IDE entrants en Afrique depuis les années 1990
Des investissements étrangers en forte hausse
Le déclin relatifs des IDE à destination de l'Afrique depuis 2013
b) Le nouveau visage de l’Afrique
Le nouveau visage de l’Afrique
Les 10 premières FTN africaines (par le chiffre d'affaires) en 2016
Algérie (Pétrole)
Angola (Pétrole)
Afrique du Sud (Chimie)
Afrique du Sud (Télécom)
Afrique du Sud (Services)
Afrique du Sud (Électricité)
Afrique du Sud (Commerce de détail)
Afrique du Sud (Services)
Afrique du Sud (Télécom)
Afrique du Sud (Transports)
Le nouveau visage de l’Afrique
Les entreprises africaines classées
dans les 2 000 premières du monde en 2018 par Forbes 2000
Rang mondial | Entreprise | Nationalité |
376 | Standard Bank | Afrique du Sud |
470 | FirstRand | Afrique du Sud |
509 | Sasol | Afrique du Sud |
531 | Naspers | Afrique du Sud |
702 | Sanlam | Afrique du Sud |
1 062 | MTN Group | Afrique du Sud |
1 123 | Attijariwafa Bank | Maroc |
1 325 | Shoprite Holdings | Afrique du Sud |
1 509 | Maroc Telecom | Maroc |
1 559 | MMI Holdings | Afrique du Sud |
1 652 | Dangote Cements | Nigeria |
1 808 | Remgro | Afrique du Sud |
1 827 | Banque centrale Populaire | Maroc |
1 832 | RMB Holdings | Afrique du Sud |
1 936 | BMCE Bank | Maroc |
1 962 | Zenith Bank | Nigeria |
1 972 | Bid Corp. | Afrique du Sud |
Ce classement est construit sur plusieurs critères, dont le chiffre d'affaires, les bénéfices, etc
Le nouveau visage de l’Afrique
Les États-moteurs de l'économie du continent: les « Lions africains »
III. D’immenses défis à relever
1. Les défis d’une population nombreuse et en forte croissance
a) Le continent africain a la croissance démographique la plus forte du monde. Alors que seulement une femme sur quatre y utilise des moyens de contraception, l’Afrique comptera 2,4 milliards d’habitants en 2050, contre 1,2 milliard aujourd'hui (document 1). Du fait de sa très forte fécondité (5 enfants par femme en moyenne), l’Afrique a la population la plus jeune du monde : 43% des habitants de l'Afrique subsaharienne ont moins de 15 ans (document 2). L'éducation y est donc un enjeu majeur : plus de 80% des enfants suivent une scolarité primaire au Gabon, mais seulement 30 % au Niger (document 3).
b) La plupart des États africains doivent aussi faire face à une croissance urbaine forte et peu contrôlée. La population des villes représentera la moitié de celle du continent en 2030, contre 40% aujourd’hui (document 4). Si cette croissance profite surtout aux petites villes – l’Afrique s’urbanise par « le bas » à la différence de l’Asie – de gigantesques mégapoles se développent aussi, comme Lagos (22 millions d’habitants), Le Caire (20 millions), Johannesburg (12 millions) ou Kinshasa (11 millions) (document 5). Ceci constitue un autre énorme défi, surtout au sud du Sahara où 62% des urbains vivent dans des bidonvilles : tandis que les réseaux de transports et d’assainissement sont fréquemment saturés, les besoins toujours croissants d'eau potable ou d'électricité ne sont satisfaits que dans une petite partie des agglomérations (document 6).
La plus forte croissance démographique du monde
La croissance de la population africaine, comparée à celle des autres continents
La plus forte croissance démographique du monde
Le nombre moyen d'enfants par femme de 15 à 50 ans, selon les pays, en 2017
La plus forte croissance démographique du monde
Les pyramides des âges de l'Afrique et de l'Europe
La plus forte croissance démographique du monde
La proportion d'enfants non scolarisés à l'école primaire, en 2016
La plus forte croissance démographique du monde
Une campagne en faveur de la scolarisation des filles au Bénin
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Pays | Taux d'urbanisation | |||
---|---|---|---|---|
1950 | 1975 | 2000 | 2015 | |
Afrique du Sud | 42.2% | 48.1% | 56.9% | 64.8% |
Egypte | 31.9% | 43.3% | 42.8% | 42.8% |
Nigeria | 9.4% | 19.8% | 34.8% | 47.8% |
Côte d'Ivoire | 10% | 32.2% | 43.2% | 49.4% |
Tanzanie | 3.5% | 11.1% | 22.3% | 31.6% |
Soudan | 6.8% | 18.9% | 32.5% | 33.9% |
Ethiopie | 4.6% | 9.5% | 14.7% | 26.9% |
Zimbabwe | 10.6% | 19.9% | 33.8% | 32.4% |
Afrique | 14.3% | 24.7% | 35% | 41.2% |
Source: Nations Unies, World Urbanization Prospects, 2018
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
La croissance des grandes et moyennes villes d'Afrique entre 1975 et 2015
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Les quatre plus grandes mégapoles d'Afrique
Lagos (22 millions d'habitants)
Le Caire (20 millions d'habitants)
Johannesburg (12 millions d'habitants)
Kinshasa (11 millions d'habitants)
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
La planète des bidonvilles (en % de la population urbaine)
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Des réseaux saturés et de très fortes disparités socio-spatiales
Des embouteillages au Caire
Une décharge publique à Cotonou
Un quartier résidentiel à Kampala
Un quartier informel à Kampala
a) La plus forte croissance démographique du monde
La plus forte croissance démographique du monde
La croissance de la population africaine, comparée à celle des autres continents
La plus forte croissance démographique du monde
Une campagne en faveur de la scolarisation des filles au Bénin
b) Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Pays | Taux d'urbanisation | |||
---|---|---|---|---|
1950 | 1975 | 2000 | 2015 | |
Afrique du Sud | 42.2% | 48.1% | 56.9% | 64.8% |
Egypte | 31.9% | 43.3% | 42.8% | 42.8% |
Nigeria | 9.4% | 19.8% | 34.8% | 47.8% |
Côte d'Ivoire | 10% | 32.2% | 43.2% | 49.4% |
Tanzanie | 3.5% | 11.1% | 22.3% | 31.6% |
Soudan | 6.8% | 18.9% | 32.5% | 33.9% |
Ethiopie | 4.6% | 9.5% | 14.7% | 26.9% |
Zimbabwe | 10.6% | 19.9% | 33.8% | 32.4% |
Afrique | 14.3% | 24.7% | 35% | 41.2% |
Source: Nations Unies, World Urbanization Prospects, 2018
Une urbanisation très rapide et peu contrôlée
Des réseaux saturés et de très fortes disparités socio-spatiales
Des embouteillages au Caire
Une décharge publique à Cotonou
Un quartier résidentiel à Kampala
Un quartier informel à Kampala
2. Les défis d'un développement véritablement durable
a) Le continent souffre encore d’une trop grande insécurité alimentaire et sanitaire. En même temps qu’ils doivent restaurer leur souveraineté alimentaire – en dépit d’une intensification des cultures, les importations de produits agricoles ne cessent d’augmenter – (document 1), les États africains doivent résoudre les problèmes posés par la faiblesse de leurs infrastructures sanitaires : l’Afrique subsaharienne compte en moyenne 20 médecins pour 100 000 habitants, pour la plupart regroupés dans les grands centres urbains, alors que des milliers de médecins africains s’exilent en Europe ou aux États-Unis (document 2).
b) L’Afrique n’est pas encore sortie de sa dépendance à l’économie de rente. L’industrie n’y représente qu’une faible part du PIB et les réseaux de transport y sont surtout utilisés pour l’exportation des matières premières, ce qui provoque d’immenses retards dans le développement des infrastructures de production, de transport et de services (document 3). Enfin, les États africains, que de nombreuses FTN utilisent comme des poubelles de leurs déchets industriels, doivent mettre en place un développement respectueux de l’environnement, pour mettre fin aux immenses dégâts provoqués par l’exploitation de leurs ressources naturelles: fuites d’hydrocarbures – le delta du Niger a subi 7 000 marées noires en 40 ans ! –, déforestations massives, plus rapides que celle de l’Amazonie, dégradation des sols, etc. (document 4).
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Une croissance constante des importations de produits agricoles...
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
... malgré une intensification des pratiques agricoles:
des semences adaptées à l'Afrique
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Le nombre de médecins pour 100 000 habitants, par pays, en 2014
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Caricature du dessinateur burkinabe Damien Glez
Une dépendance toujours forte à l'économie de rente
La traduction spatiale de l’économie de rente africaine
Une dépendance toujours forte à l'économie de rente
Le retraitement des déchets électriques et électroniques d'Agbogbloshie, dans la banlieue d'Accra au Ghana
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Une « marée noire permanente » dans le delta du Niger
a) Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Une croissance constante des importations de produits agricoles...
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Caricature du dessinateur burkinabe Damien Glez
b) Une dépendance toujours forte à l'économie de rente
Une dépendance toujours forte à l'économie de rente
La traduction spatiale de l’économie de rente africaine
Une insécurité alimentaire et sanitaire toujours présente
Une « marée noire permanente » dans le delta du Niger
3. La permanence de nombreux blocages politiques
a) La démocratie ne s’est pas encore imposée sur tout le continent. Même si le nombre des dictatures a fortement diminué depuis les années 1990, la mise en place de véritables institutions démocratiques n’est pas acquise dans de nombreux États, où les transitions politiques restent laborieuses ou chaotiques (document 1). La corruption et le clientélisme – ce que le sociologue Jean-François Bayart appelle la « politique du ventre » – entretiennent la pauvreté d’une majorité de la population du pays et favorisent l'évasion des richesses hors de ses frontières (document 2).
b) D’autre part, la coopération régionale y encore trop peu développée. Si l’Afrique est l’une des régions du monde qui compte le plus d’organisations de coopération économique, celles-ci associent le plus souvent des États dont les économies sont peu développées et peu complémentaires les unes des autres : en plus de l’Union Africaine, qui regroupe tous les États du continent et qui développe des politiques de plus en plus ambitieuses (document 3), on ne compte pas moins de 14 groupements économiques régionaux – et souvent concurrents – en Afrique, tels que le COMESA (Marché Commun de l’Afrique de l’Est et du Sud), la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ou la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) (document 4).
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
Une démocratisation encore très partielle du continent
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
Caricature dénonçant l'attitude du président zimbabwéen Robert Mugabelors des élections
largement truquées de 2008. Mugabe a été finalement chassé du pouvoir par un coup d'État en 2017.
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
La corruption, un problème pour une majorité d'États africains
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
La 2ème partie du classement 2015 des pays les plus corrompus,
établi par l’ONG Transparency International: une grande partie de l'Afrique y est représentée
Une intégration régionale encore peu développée
Le siège (construit par la Chine...) de l'Union Africaine à Addis-Abeba
Une intégration régionale encore peu développée
Les organisations régionales africaines en 2012
a) Les lents progrès de la démocratie en Afrique
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
Une démocratisation encore très partielle du continent
Les lents progrès de la démocratie en Afrique
La 2ème partie du classement 2015 des pays les plus corrompus,
établi par l’ONG Transparency International: une grande partie de l'Afrique y est représentée
b) Une intégration régionale encore peu développée
Une intégration régionale encore peu développée
Le siège (construit par la Chine...) de l'Union Africaine à Addis-Abeba
Une intégration régionale encore peu développée
Les organisations régionales africaines en 2012
En 1962, l’agronome René Dumont provoquait un scandale en montrant dans son livre L’Afrique noire est mal partie les nombreux handicaps dont l’Afrique souffrait en matière de développement. Le diagnostic que l’on peut faire aujourd’hui est forcément moins pessimiste, mais il n’est pas sensiblement différent : si l’Afrique connaît un indiscutable décollage économique, elle n’en est encore qu’au tout début d’un véritable développement humain.