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Leçon n°8 - Le continent américain, entre tensions et intégrations régionales
(cliquez sur les titres des parties et des paragraphes pour faire apparaître le texte et les documents de la leçon)
Le continent américain est partagé entre 44 États, répartis en trois sous-ensembles nettement différenciés : l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes, l’Amérique du Sud (voir la carte). Alors que de nombreuses politiques d’intégration tendent à rapprocher les États américains les uns des autres, de très fortes tensions, politiques, économiques ou sociales se manifestent entre eux et à l’intérieur de leurs frontières. De ces deux dynamiques contradictoires, laquelle prévaut actuellement sur le continent américain ?
I. L’Amérique, un continent marqué par de nombreux contrastes
1. De fortes disparités démographiques et économiques
a) Le peuplement de l’Amérique est très peu homogène. Étendu de l’Alaska à la Terre de Feu, le continent américain a une superficie presque égale à celle de l’Asie (42 millions de km2), ce qui correspond à environ un quart des terres émergées, mais sa population n’est que de 1 milliard d’habitants, soit 1/7 de la population mondiale. Il compte de vastes zones vides (Grand Nord canadien, Sud-Ouest des États-Unis, Cordillère des Andes ou Amazonie) qui s’opposent à quelques foyers de peuplement (document 1). Les États-Unis (329 millions d’habitants), le Brésil (213 millions) et le Mexique (132 millions) regroupent les 2/3 de sa population (document 2).
b) Les écarts de richesse et de développement y sont considérables. L’Amérique produit environ 1/3 du PIB mondial, mais l’Amérique du Nord (où les États-Unis produisent, à eux seuls, 72% des richesses du continent) réalise 82% du PIB de l’Amérique (document 3). En termes de développement, l’opposition entre le Nord et le Sud est au moins aussi forte: les États-Unis et le Canada ont des IDH supérieurs à 0.9, alors que Haïti, avec un IDH de 0.456, fait partie des Pays les Moins Avancés. Les Caraïbes (sans les outre-mer européens) et l’Amérique centrale présentent les niveaux de développement les plus faibles, alors que l’Amérique du Sud offre des situations plus contrastées : l’Argentine, le Brésil et le Chili ont des IDH élevés (supérieurs à 0.8) alors que ceux-ci sont moyens au Pérou (autour de 0.750) ou en Bolivie (0.675) (document 4). Les mêmes écarts se retrouvent à l’intérieur des États, entre les littoraux ouverts sur le monde et le reste du territoire (document 5), entre les métropoles et les campagnes qui les entourent ou, à l'intérieur des métropoles, entre les quartiers les plus aisés et les bidonvilles, fréquemment en contact immédiat les uns avec les autres (document 6).
Un peuplement très peu homogène
L'inégal peuplement du continent américain.
La densité moyenne n'y est que de 24 hab/km2
Un peuplement très peu homogène
A eux seuls, les États-Unis, le Brésil et le Mexique
regroupent les deux-tiers de la population du continent
Des écarts économiques considérables
Une fracture majeure entre le Nord et le Sud du continent
Des écarts économiques considérables
Des niveaux de développement et de richesse très variables selon les États
Des écarts économiques considérables
Des niveaux de développement très variables à l'intérieur des États : l'exemple du Mexique
Des écarts économiques considérables
Des disparités croissantes à l'intérieur des États : l'exemple du Brésil
Des écarts économiques considérables
Des niveaux de développement très variables à l'intérieur d'une même ville :
l'éternel exemple de Paraisopolis, à Sao Paulo
Des écarts économiques considérables
Des niveaux de développement très variables à l'intérieur d'une même ville :
Paraisopolis, à Sao Paulo, vue d'en-bas, pour une fois
a) Un peuplement très peu homogène
Un peuplement très peu homogène
L'inégal peuplement du continent américain.
La densité moyenne n'y est que de 24 hab/km2
Un peuplement très peu homogène
A eux seuls, les États-Unis, le Brésil et le Mexique
regroupent les deux-tiers de la population du continent
b) Des écarts économiques considérables
Des écarts économiques considérables
Une fracture majeure entre le Nord et le Sud du continent
Des écarts économiques considérables
Des niveaux de développement très variables à l'intérieur d'une même ville :
Paraisopolis, à Sao Paulo, vue d'en-bas, pour une fois
2. De forts contrastes culturels et politiques
a) Le continent américain est une véritable mosaïque de cultures. La vision très générale qui oppose une Amérique « latine » (et catholique) au Sud à une Amérique anglo-saxonne (et protestante) au Nord doit être nuancée : de nombreux francophones sont présents au Québec et en Louisiane, ainsi que des néerlandophones au Surinam ou des anglophones en Jamaïque, en Guyana et au Belize (document 1). Sur l’ensemble du continent, on compte aussi 25 millions de locuteurs de langues amérindiennes, surtout en Amérique centrale et dans la région andine (document 2). Les cultures américaines sont en fait nourries de multiples influences, aussi bien européennes (les descendants des colons européens sont largement majoritaires en Argentine et en Uruguay), qu’africaines (les Noirs et les mulâtres représentent la moitié de la population du Brésil), asiatiques (en Guyana, la moitié de la population descend d’immigrants venus d’Inde) ou amérindiennes (au Pérou, 45% de la population descend des Incas) (document 3).
b) Les convergences culturelles sont de plus en plus nombreuses sur le continent. Les États-Unis diffusent largement leur culture en Amérique latine, mais l’influence latino-américaine est de plus en plus marquée sur leur territoire (document 4), où les « Latinos » (environ 50 millions) représentent plus du quart de la population de la Californie, du Texas ou de la Floride. Leur présence est également très forte à New York ou à Miami, les points d’entrée de l’immigration venue d’Amérique latine. La « latino-américanisation » de la culture des États-Unis a fait de l’espagnol la deuxième langue du pays et a fait naître le « spanglish », intermédiaire entre l’espagnol et l’anglais (document 5). La même convergence s’observe au Paraguay entre les deux langues de l’Amérique latine : les migrations de paysans brésiliens y ont fait apparaître le « portugnol », intermédiaire entre le portugais et l’espagnol (document 6).
c) Les traditions politiques du Nord et du Sud de l’Amérique restent très éloignées. Le Nord du continent est marqué par une très longue tradition démocratique : les États-Unis, dont la Constitution n’a pratiquement pas changé depuis 1787, et le Canada, devenu un dominion de la Couronne britannique en 1867, font partie des plus anciennes démocraties du monde et ont une vie politique d’une grande stabilité (document 7), alors que la plupart des autres États américains ont été dirigés jusqu’aux années 1980 par des dictatures militaires. Si celles-ci ont aujourd’hui presque toutes disparu, la vie politique du Sud du continent reste caractérisée par une forte instabilité et par une montée parallèle des populismes de droite et de gauche (document 8).
Une mosaïque de cultures
Les langues amérindiennes sont parlées par près de 25 millions de locuteurs en Amérique latine :
les plus répandues sont le quechua (8 millions), le guarani (3 millions), l'aymara (1,5 million)
parlés dans la région des Andes, le nahualt (0,9 million) et le maya (0,5 million) parlés en Amérique centrale.
De nombreuses convergences
Un exemple de « nord-américanisation » de la culture latino-américaine: Batman dans une favela de Rio en 2014
De nombreuses convergences
Quatre exemples (un peu datés) de la « latino-américanisation » de la culture des États-Unis
De nombreuses convergences
L'intégration par la langue
Son nom - le portunhol (« portugnol », en version française) - résume son identité: un langage hybride empruntant aux deux grandes sœurs, le portugais et l'espagnol, qui règnent à peu près également sur les populations d'Amérique du Sud. Commerce, voyages, tourisme obligent : le portugnol est en vogue dans le sous-continent. Il multiplie les adeptes, qu'il séduit à sa manière - spontané, chaleureux, créatif. Il ne prétend pas être une langue à part entière. [...] C'est un dialecte sauvage qui s'invente chaque jour au gré des rencontres, de la volonté d'échange et du désir de communiquer.
Le portugnol a vu le jour au fil du temps dans la région baptisée « de la triple frontière » (Argentine, Brésil, Paraguay). [...] Au-delà des contingences frontalières, le portugnol répond à l'envie de comprendre et de se faire comprendre, chez tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent apprendre la langue de l'autre. Chacun fait semblant d'en être familier, tout en ne connaissant d'elle que ce qui la différencie très sommairement de sa propre langue.
Jean-Pierre Langellier, « La langue de la triple frontière », Le Monde, 21 juillet 2011
Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
La longue tradition démocratique de l'Amérique du Nord
La Constitution des États-Unis, en vigueur depuis 1787
Le Canada, dominion britannique depuis 1867
Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
La longue tradition des dictatures militaires latino-américaines
Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
La montée parallèle des populistes de gauche et de droite en Amérique latine
Une mosaïque de cultures
Les langues amérindiennes sont parlées par près de 25 millions de locuteurs en Amérique latine :
les plus répandues sont le quechua (8 millions), le guarani (3 millions), l'aymara (1,5 million)
parlés dans la région des Andes, le nahualt (0,9 million) et le maya (0,5 million) parlés en Amérique centrale.
De nombreuses convergences
Un exemple de « nord-américanisation » de la culture latino-américaine: Batman dans une favela de Rio en 2014
De nombreuses convergences
L'intégration par la langue
Son nom - le portunhol (« portugnol », en version française) - résume son identité: un langage hybride empruntant aux deux grandes sœurs, le portugais et l'espagnol, qui règnent à peu près également sur les populations d'Amérique du Sud. Commerce, voyages, tourisme obligent : le portugnol est en vogue dans le sous-continent. Il multiplie les adeptes, qu'il séduit à sa manière - spontané, chaleureux, créatif. Il ne prétend pas être une langue à part entière. [...] C'est un dialecte sauvage qui s'invente chaque jour au gré des rencontres, de la volonté d'échange et du désir de communiquer.
Le portugnol a vu le jour au fil du temps dans la région baptisée « de la triple frontière » (Argentine, Brésil, Paraguay). [...] Au-delà des contingences frontalières, le portugnol répond à l'envie de comprendre et de se faire comprendre, chez tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent apprendre la langue de l'autre. Chacun fait semblant d'en être familier, tout en ne connaissant d'elle que ce qui la différencie très sommairement de sa propre langue.
Jean-Pierre Langellier, « La langue de la triple frontière », Le Monde, 21 juillet 2011
c) Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
La longue tradition démocratique de l'Amérique du Nord
La Constitution des États-Unis, en vigueur depuis 1787
Le Canada, dominion britannique depuis 1867
Des traditions politiques très différentes au Nord et au Sud
La montée parallèle des populistes de gauche et de droite en Amérique latine
II. L’Amérique, un continent sous tensions
1. Les tensions entre États américains
a) Des différends frontaliers existent encore en Amérique latine. Si celle-ci est la région du monde où les États dépensent le moins pour leur défense et si le dernier conflit armé du continent (entre l’Équateur et le Pérou) remonte à 1995, la délimitation des frontières suscite encore de nombreuses tensions (document 1). La Bolivie revendique ainsi un accès à la mer que lui refusent le Pérou et le Chili ; la Colombie et le Venezuela s’opposent sur le tracé de leurs frontières à la plupart de leurs voisins (document 2). De manière générale, ce sont les frontières tracées en Amazonie qui suscitent le plus de tensions, tout comme la délimitation des Zones Économiques Exclusives dans le bassin caraïbe (document 3). La plupart de ces tensions sont toutefois en voie de règlement ou en cours d’apaisement .
b) La maîtrise des flux transfrontaliers est un autre sujet de tensions. L’installation dans l’Est du Paraguay de nombreux paysans brésiliens (les Brasiguayos, au nombre de 400 000 environ) suscite de fortes tensions avec les populations locales, alors que l’État paraguayen dénonce une opération de colonisation menée par les Brésiliens (document 4). Les États-Unis tentent quant à eux depuis des années d’endiguer l’immigration clandestine en provenance du Mexique, par la mise en place d’une « frontière intelligente » (smart border) ou par la construction d’un « mur » le long du Rio Grande (document 5). Enfin, le passage de nombreux trafics par les frontières peu contrôlées de l’Amazonie peut aussi provoquer des tensions entre les États : c’est notamment le cas de la France et du Brésil en Guyane (document 6).
c) La domination des États-Unis sur le continent provoque les plus fortes oppositions. C’est en 1823 que le président Monroe formule la « doctrine » de la diplomatie des États-Unis vis-à-vis de l’Amérique latine, considérant toute intervention d’une puissance non-américaine sur le continent comme une menace directe contre les États-Unis (document 6). Depuis, ces derniers ont fait de l’Amérique leur « chasse gardée » : ils y ont multiplié les interventions militaires (les dernières ont lieu à Panama en 1991, à Haïti en 1994 et en 2004) ou politiques (pour soutenir les dictatures des années 1970 et 1980) et ils y sont encore très présents, notamment pour lutter contre les cartels de la drogue (document 7). Face à cette influence, perçue comme une manifestation de l’impérialisme américain, Cuba, le Venezuela, la Bolivie et l’Équateur ont formé en 2004, à l’initiative d’Hugo Chavez, l’ancien président du Venezuela, une coalition d’États hostiles aux États-Unis, l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques) (document 8). L’antiaméricanisme, un temps en recul du fait de la politique d’apaisement menée par Obama dans les années 2000 (la levée de l’embargo établi autour de Cuba en 1962 en est un exemple) reprend actuellement de la vigueur sous l’administration Trump (document 9).
De nombreux différends frontaliers
Les conflits frontaliers en Amérique du Sud depuis les années 1990
De nombreux différends frontaliers
Les conflits frontaliers entre la Bolivie, le Pérou et le Chili
De nombreux différends frontaliers
Les revendications frontalières du Venezuela et du Surinam dans les Guyanes
De nombreux différends frontaliers
la difficile délimitation des frontières dans la mer des Caraïbes
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
Une manifestation de paysans paraguayens contre les « Brasiguayos » en 2011
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
La frontière américano-mexicaine, en cours de fermeture depuis 1994
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
La « frontière intelligente » (smart border) à el Paso, Texas
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
La frontière entre la Guyane française et le Brésil,
un lieu de passage de nombreux trafics difficiles à contrôler
La persistance d’un fort anti-américanisme
La doctrine Monroe (1823)
Les citoyens des États-Unis sont animés des sentiments les plus amicaux pour la liberté et du bonheur de leurs frères de l'autre côté de l'Atlantique. Nous ne nous sommes jamais mêlés dans les guerres des puissances européennes pour des affaires les concernant ; telle est notre politique. Ce n'est que lorsqu'on attaque, ou qu'on menace sérieusement nos droits, que nous nous regardons comme offensés ou que nous faisons des préparatifs pour notre défense.
Les événements de cet hémisphère nous touchent nécessairement de plus près ; le motif en est bien clair pour tout observateur impartial et informé. Le système politique des puissances alliées est essentiellement différent à cet égard du système politique de l'Amérique. Cette différence vient de celle qui existe entre leurs gouvernements respectifs et notre gouvernement. C'est à la défense de notre gouvernement, conquis au pris de tant de sang et de ressources, mûri par la sagesse de nos citoyens les plus éclairés, et sous lequel nous avons joui d'une félicité sans exemple, que toute la nation est dévouée.
Nous devons cependant à la bonne foi et aux relations amicales qui existent entre les puissances alliées et les États-Unis, de déclarer que nous considérerions toute tentative de leur part pour étendre leur système à quelque partie de cet hémisphère, comme dangereuse pour notre tranquillité et notre sécurité. Quant aux colonies existantes ou dépendances des puissances européennes, nous ne sommes pas intervenus et n'interviendrons pas dans leurs affaires. Mais, quant aux gouvernements qui ont déclaré leur indépendance, qui l'ont maintenue, et dont nous avons reconnu l'indépendance, après sérieux examen, et sur des justes principes, nous ne pourrions voir l'intervention d'une puissance européenne quelconque dans le but de les opprimer ou de contrarier d'une manière quelconque leur destinée, que comme la manifestation d'une disposition inamicale à l'égard des États-Unis.
Discours du président James Monroe devant le Congrès des États-Unis, 2 décembre 1823
La persistance d’un fort anti-américanisme
L’influence et les interventions militaires des États-Unis
en Amérique centrale et dans les Caraïbes depuis le début du XXe siècle
La persistance d’un fort anti-américanisme
Une dénonciation de l’impérialisme américain par le dessinateur Andy Singer:
"Invading New Markets", « La conquête de nouveaux marchés », 1998
La persistance d’un fort anti-américanisme
Une affiche de 2011 à la gloire des héros de la lutte contre l’impérialisme américain. De gauche à droite:
En haut : Che Guevara, Salvador Allende, Simon Bolivar et José Martí. En bas : Rafael Correa (Équateur),
Raúl Castro (Cuba), Hugo Chávez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie) et Fidel Castro (Cuba)
La persistance d’un fort anti-américanisme
Un mur peint à Caracas en 2018 : la nouvelle vigueur de l’anti-impérialisme américain
a) De nombreux différends frontaliers
De nombreux différends frontaliers
Les conflits frontaliers en Amérique du Sud depuis les années 1990
De nombreux différends frontaliers
la difficile délimitation des frontières dans la mer des Caraïbes
b) Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
Une manifestation de paysans paraguayens contre les « Brasiguayos » en 2011
Les flux transfrontaliers, sources permanentes de tensions
La frontière entre la Guyane française et le Brésil,
un lieu de passage de nombreux trafics difficiles à contrôler
c) La persistance d’un fort anti-américanisme
La persistance d’un fort anti-américanisme
La doctrine Monroe (1823)
Les citoyens des États-Unis sont animés des sentiments les plus amicaux pour la liberté et du bonheur de leurs frères de l'autre côté de l'Atlantique. Nous ne nous sommes jamais mêlés dans les guerres des puissances européennes pour des affaires les concernant ; telle est notre politique. Ce n'est que lorsqu'on attaque, ou qu'on menace sérieusement nos droits, que nous nous regardons comme offensés ou que nous faisons des préparatifs pour notre défense.
Les événements de cet hémisphère nous touchent nécessairement de plus près ; le motif en est bien clair pour tout observateur impartial et informé. Le système politique des puissances alliées est essentiellement différent à cet égard du système politique de l'Amérique. Cette différence vient de celle qui existe entre leurs gouvernements respectifs et notre gouvernement. C'est à la défense de notre gouvernement, conquis au pris de tant de sang et de ressources, mûri par la sagesse de nos citoyens les plus éclairés, et sous lequel nous avons joui d'une félicité sans exemple, que toute la nation est dévouée.
Nous devons cependant à la bonne foi et aux relations amicales qui existent entre les puissances alliées et les États-Unis, de déclarer que nous considérerions toute tentative de leur part pour étendre leur système à quelque partie de cet hémisphère, comme dangereuse pour notre tranquillité et notre sécurité. Quant aux colonies existantes ou dépendances des puissances européennes, nous ne sommes pas intervenus et n'interviendrons pas dans leurs affaires. Mais, quant aux gouvernements qui ont déclaré leur indépendance, qui l'ont maintenue, et dont nous avons reconnu l'indépendance, après sérieux examen, et sur des justes principes, nous ne pourrions voir l'intervention d'une puissance européenne quelconque dans le but de les opprimer ou de contrarier d'une manière quelconque leur destinée, que comme la manifestation d'une disposition inamicale à l'égard des États-Unis.
Discours du président James Monroe devant le Congrès des États-Unis, 2 décembre 1823
La persistance d’un fort anti-américanisme
Une affiche de 2011 à la gloire des héros de la lutte contre l’impérialisme américain. De gauche à droite:
En haut : Che Guevara, Salvador Allende, Simon Bolivar et José Martí. En bas : Rafael Correa (Équateur),
Raúl Castro (Cuba), Hugo Chávez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie) et Fidel Castro (Cuba)
La persistance d’un fort anti-américanisme
Un mur peint à Caracas en 2018 : la nouvelle vigueur de l’anti-impérialisme américain
2. Les tensions internes aux États américains
a) Les tensions sociales y sont parmi les plus fortes du monde. Les sociétés américaines sont marquées par des écarts considérables entre riches et pauvres : au Brésil, les 20 % les plus pauvres ne reçoivent que 3 % des revenus du pays, alors que les 20 % les plus riches en reçoivent 58 % (document 1). Ces inégalités sont surtout visibles dans les villes, où la ségrégation socio-spatiale est poussée à son maximum : les plus pauvres s’entassent dans de gigantesques bidonvilles, en grande partie contrôlés par les organisations criminelles, tandis que les classes moyennes et supérieures se réfugient dans des quartiers fermés (gated communities) (document 2). Aux États-Unis en particulier, la séparation entre quartiers riches et quartiers pauvres recoupe celle des communautés ethniques (document 3). Ce cloisonnement, source de très fortes tensions, entretient une criminalité endémique : les villes américaines (celles du Venezuela et du Honduras, surtout) sont réputées comme les plus dangereuses du monde (document 4).
b) Le contrôle des territoires au sein des États est une autre source de tensions. Au Mexique et en Colombie, des régions entières sont contrôlées par les cartels de la drogue, dont les milices s’affrontent entre elles en même temps qu’elles combattent les forces de l’ordre (document 5). Au Mexique, en Argentine ou en Amazonie brésilienne, les paysans d’origine indienne, revendiquent la propriété de leurs terres face aux Etats, aux grands propriétaires terriens ou aux FTN des secteurs agro-alimentaire et énergétiques (document 6). Au Brésil encore, les paysans sans terre s’opposent aussi aux grandes compagnies de l’agrobusiness pour le contrôle des terres agricoles des fronts pionniers d’Amazonie (document 7).
De très fortes tensions sociales
Les sociétés américaines sont parmi les plus inégalitaires du monde
% des revenus détenus par les 20% les plus pauvres | % des revenus détenus par les 20% les plus riches | |
---|---|---|
États-Unis | 5 | 47 |
Brésil | 3 | 58 |
Colombie | 4 | 55 |
Nicaragua | 5 | 52 |
République Dominicaine | 5 | 52 |
France | 8 | 41 |
Tanzanie | 7.5 | 46 |
Kazakhstan | 10 | 37 |
Thaïlande | 7 | 44 |
Source : Banque mondiale
De très fortes tensions sociales
L’un des plus grands bidonvilles d’Amérique du Sud : Petare à Caracas
De très fortes tensions sociales
Un quartier pauvre et un quartier fermé juxtaposés à Mexico
De très fortes tensions sociales
La répartition spatiale des communautés ethniques dans le comté de Miami-Dade, en 2018 :
les % de blancs non-hispaniques, d'hispaniques blancs, de noirs non-hispaniques, d'hispaniques noirs et de pauvres dans les différents quartiers de la ville
De très fortes tensions sociales
Le classement des 20 villes les plus violentes du monde en 2015
Des territoires incontrôlables ou contestés
Les cartels de la drogue et leurs conflits sur le territoire mexicain
Des territoires incontrôlables ou contestés
Les Indiens Mapuches en lutte contre le gouvernement du Chili pour la possession de leurs terres
Des territoires incontrôlables ou contestés
Les Indiens Mapuches d’Argentine en lutte contre Benetton,
premier propriétaire terrien du pays
Des territoires incontrôlables ou contestés
Une manifestation de paysans sans terre, au Brésil en 2017
a) De très fortes tensions sociales
De très fortes tensions sociales
Les sociétés américaines sont parmi les plus inégalitaires du monde
% des revenus détenus par les 20% les plus pauvres | % des revenus détenus par les 20% les plus riches | |
---|---|---|
États-Unis | 5 | 47 |
Brésil | 3 | 58 |
Colombie | 4 | 55 |
Nicaragua | 5 | 52 |
République Dominicaine | 5 | 52 |
France | 8 | 41 |
Tanzanie | 7.5 | 46 |
Kazakhstan | 10 | 37 |
Thaïlande | 7 | 44 |
Source : Banque mondiale
De très fortes tensions sociales
Le classement des 20 villes les plus violentes du monde en 2015
b) Des territoires incontrôlables ou contestés
Des territoires incontrôlables ou contestés
Les cartels de la drogue et leurs conflits sur le territoire mexicain
Des territoires incontrôlables ou contestés
Une manifestation de paysans sans terre, au Brésil en 2017
III. L’Amérique, un continent en voie d’intégration
1. Une région sans structure d’intégration à l'échelle du continent
a) Les États-Unis exercent toujours une grande influence sur toute l’Amérique. Ils sont le premier partenaire commercial des États du continent, représentant plus de 50 % des importations et des exportations de l’Amérique du Nord, et au moins 30 % des importations et des exportations de nombreux États latino-américains. Ces mêmes États reçoivent aussi les investissements des FTN américaines, qui y trouvent une main d’œuvre à bon marché (document 1). Les États-Unis sont enfin le point d’arrivée des migrations qui partent d’Amérique latine et le point de départ des flux financiers produits par les immigrés qui renvoient de l’argent dans leurs pays d’origine (document 2). La dépendance vis-à-vis des États-Unis, très forte en Amérique centrale et dans les Caraïbes, décroît au fur et à mesure que l’on se dirige vers le Sud.
b) Mais cette influence n’a pas abouti à une organisation d’intégration continentale. Lancé en 1994, le projet de Zone de libre-échange des Amériques (Free Trade Area of the Americas ), également appelée ALCA (Aire de libre commerce des Amériques) visait à établir un espace de libre circulation « de l’Alaska à la Terre de feu » (document 3). Mais le projet est aujourd’hui en sommeil, après s’être heurté à l’hostilité d’un grand nombre d’États latino-américains qui y ont vu un moyen pour les États-Unis d’accroître leur hégémonie sur le continent (document 4). Il n’existe donc aucune structure de coopération économique à l’échelle de l’Amérique. L’OEA, l’Organisation des États américains créée en 1948, réunit bien tous les trois ou quatre ans les dirigeants du continent dans des « Sommets des Amériques », mais elle n’est qu’un forum politique sans grand pouvoir de décision (document 5).
La domination économique des États-Unis toujours présente
La domination économique des États-Unis toujours présente
Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Le projet de la Zone de libre-échange des Amériques, lancé par les États-Unis en 1994
Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Une manifestation contre le projet de la Zone de libre-échange des Amériques en 2003
Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Le « Sommet des Amériques » de 2015 a réuni 35 chefs d'États et de gouvernement du continent
a) La domination économique des États-Unis toujours présente
La domination économique des États-Unis toujours présente
La domination économique des États-Unis toujours présente
b) Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Le projet de la Zone de libre-échange des Amériques, lancé par les États-Unis en 1994
Une influence qui ne débouche pas sur une intégration continentale
Le « Sommet des Amériques » de 2015 a réuni 35 chefs d'États et de gouvernement du continent
2. Deux logiques d’intégration régionale concurrentes
a) Les États-Unis sont à l’origine de nombreuses structures de coopération. L’ALENA (l’Accord de libre-échange nord-américain) est le principal instrument de la politique d’intégration des États-Unis. Mis en place en 1993, il a fait disparaître tous les obstacles à la circulation des marchandises et des capitaux entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, tout en maintenant des contrôles sur les flux migratoires (document 1). Il a ainsi permis une forte croissance des échanges commerciaux (multipliés par 3 en 20 ans) et a surtout profité aux États-Unis, devenus le premier fournisseur et le premier client du Canada et du Mexique. L’ALENA a néanmoins été renégocié en 2018 à la demande du gouvernement américain et sera remplacé, dès sa ratification, par un nouvel accord, l’ACEUM (Accord Canada États-Unis Mexique) (document 2). Les États-Unis ont également conclu des accords de libre-échange avec les États d’Amérique centrale et la République Dominicaine, formant l’Aire de libre-échange centre-américaine (CAFTA-DR), ainsi qu’avec les États des Caraïbes, les Guyanes et Belize, faisant naître l’Initiative du Bassin Caraïbe (document 3). Des accords bilatéraux de libre-échange ont enfin été conclus avec la Colombie, le Pérou ou le Chili (document 4).
b) D’autres structures d’intégration ont été mise en place à l'initiative du Brésil. Créé en 1991 avec l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, le MERCOSUR (Marché Commun du Sud) a permis de constituer une zone de libre-échange et une union douanière. Après avoir conclu des accords d’association avec le Chili, la Colombie, l’Equateur et le Pérou, il s’est élargi au Venezuela en 2012 et à la Bolivie en 2015 (document 5). Mais, après des débuts prometteurs (les échanges internes ont été multipliés par dix en 20 ans), le MERCOSUR est désormais fragilisé par le ralentissement de la croissance du Brésil et par la crise vénézuélienne (document 6). Le Brésil a aussi contribué à créer en 2008 l’Union des nations d’Amérique du Sud (UNASUR) et, en 2011, la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC), mais, à la différence de celles de l’Amérique du Nord, ces organisations n’ont pas encore suscité de réalisations concrètes (document 7).
c) Le Nord du continent conserve en effet un net avantage par rapport au Sud. Les disparités de l’intégration régionale entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud sont renforcées par le très inégal achèvement des réseaux de transport dans les deux parties du continent. Alors que, en Amérique du Nord, des « ponts continentaux » associant des réseaux terrestres, fluviaux, maritimes et aériens, permettent une circulation rapide entre le Canada et le Mexique ainsi qu’entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique (document 8), de telles réalisations ne sont encore qu’en projet en Amérique du Sud: lancée en 2012, l’IIRSA (Initiative d’Intégration de la Région Sud-Américaine) prévoit la mise en place de nombreux axes transcontinentaux destinés à désenclaver la région, mais ceux-ci sont encore loin d’être réalisés. (document 9).
Les organisations dépendant des États-Unis
La signature en 1992 de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Mis en place au cours de l'année 1993, il entre en vigueur le 1er janvier 1994.
Les organisations dépendant des États-Unis
Qu’est-ce que l’ALENA ?
L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est un accord commercial de large portée, qui établit les règles régissant le commerce et l'investissement entre le Canada, les États Unis et le Mexique. Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA le 1er janvier 1994, l'Accord a systématiquement éliminé la plupart des obstacles, tarifaires et non tarifaires, au libre-échange et à l'investissement entre les trois pays de l'ALENA. [...] Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, les échanges commerciaux et les investissements en Amérique du Nord ont augmenté, se traduisant par une forte croissance économique, la création d'emplois et un plus vaste éventail de biens de consommation à meilleurs prix. Les entreprises, les consommateurs, les ménages, les travailleurs et les agriculteurs de toute l'Amérique du Nord ont tiré profit de ces avantages.
www.alenaaujourdhui.org
Les organisations dépendant des États-Unis
Les cinq premiers partenaires commerciaux des États membres de l'ALENA
(en % de leurs importations et exportations respectives)
MEXIQUE | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 46.39% | États-Unis 79.95% |
Chine 17.64% | Canada 2.78% |
Japon 4.33% | Allemagne 1.70% |
Allemagne 3.91% | Chine 1.64% |
Corée du Sud 3.75% | Japon 1.04% |
CANADA | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 51.33% | États-Unis 75.85% |
Chine 12.64% | Chine 4.32% |
Mexique 6.33% | Royaume-Uni 3.24% |
Allemagne 3.2% | Japon 2.17% |
Japon 3.12% | Mexique 1.44% |
ÉTATS-UNIS | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 21.85% | Canada 18.26% |
Mexique 13.18% | Mexique 15.74% |
Canada 12.71% | Chine 8.4% |
Japon 5.81% | Japon 4.37% |
Allemagne 4.98% | Royaume-Uni 3.64% |
Source : Banque mondiale (https://wits.worldbank.org)
Les organisations dépendant des États-Unis
La signature en 2018 de l'Accord Canada États-Unis Mexique (ACEUM), destiné à remplacer l'ALENA
Les organisations dépendant des États-Unis
Les États associés aux États-Unis dans le cadre
de l’Accord de libre-échange centre-américain
Les organisations dépendant des États-Unis
Un sommet réunissant en 2012 les dirigeants des États-Unis et des États caraïbes
dans le cadre de l’Initiative du Bassin Caraïbe
Les organisations dépendant des États-Unis
La politique de libre-échange menée par
les États-Unis sur le continent américain
Les organisations à l’initiative du Brésil
La signature en 1991 du traité d'Asuncion qui donne naissance au Mercosur
Les organisations à l’initiative du Brésil
Qu’est-ce que le Mercosur ?
Le marché commun du Sud (Mercado Comùn del Sur en espagnol, abrégé Mercosur) constitue le quatrième espace économique du monde, après l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est. Il représente un marché de plus de 240 millions de consommateurs, soit 70 % de la population de l’Amérique du Sud. Le PIB du Mercosur est comparable à celui de l’Allemagne, il est estimé à 3 200 milliards de dollars, ce qui représente 80 % de la richesse produite sur le continent sud-américain. Créé le 26 mars 1991 par le traité d’Asuncion, le Mercosur regroupe aujourd’hui le Brésil, l’Argentine (tous deux déjà liés depuis 1985), l’Uruguay, le Paraguay et le Venezuela [et la Bolivie depuis 2015].
Si on le compare aux autres grands marchés intégrés, le Mercosur se présente comme un outil de coopération moins efficace que l’Union européenne, mais plus poussé que l’Alena (Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord). Les objectifs du Mercosur sont multiples et complexes : la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production, l’établissement de droits douaniers extérieurs communs, la coordination des politiques économiques et l’harmonisation des législations des États membres. Le libre commerce est institué sur 85 % des 9 000 produits entrant dans les termes de l’accord, principalement les denrées comestibles, les biens d’équipement et certains services informatiques. Ce qui a suscité l’intérêt des pays voisins : le Chili et la Bolivie ont signé un accord de libre-échange avec le Mercosur en 1996.
Yves Chapellier, La Croix, 1er août 2012
Les organisations à l’initiative du Brésil
Les cinq premiers partenaires commerciaux des États membres du Mercosur
(en % de leurs importations et exportations respectives)
BRÉSIL | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 17.52% | Chine 18.97% |
Chine 16.99% | États-Unis 12.58% |
Allemagne 6.64% | Argentine 7.24% |
Argentine 6.60% | Pays-Bas 5.57% |
Corée du Sud 3.96% | Allemagne 2.62% |
ARGENTINE | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Brésil 24.45% | Brésil 15.64% |
Chine 18.82% | États-Unis 7.76% |
États-Unis 12.56% | Chine 7.66% |
Allemagne 5.49% | Vietnam 4.41% |
Mexique 3.21% | Chili 3.98% |
URUGUAY | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 18.83% | Brésil 17.20% |
Brésil 17.97% | Chine 12.80% |
Argentine 13.33% | États-Unis 6.48% |
États-Unis 6.94% | Argentine 5.23% |
Allemagne 4.74% | Pays-Bas 3.43% |
PARAGUAY | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 27.12% | Brésil 35.42% |
Brésil 24.18% | Argentine 10.01% |
Argentine 14.35% | Russie 7.71% |
États-Unis 7.21% | Chili 6.11% |
Japon 2.46% | Italie 3.64% |
VENEZUELA (2013) | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 23.33% | États-Unis 0.6% |
Chine 17.01% | Chine 0.3% |
Brésil 10.02% | Colombie 0.3% |
Colombie 5.02% | Pays-Bas 0.2% |
Mexique 4.97% | Brésil 0.2% |
BOLIVIE | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 17.89% | Brésil 28.05% |
Brésil 16.48% | Argentine 16.88% |
Argentine 11.77% | États-Unis 12.08% |
États-Unis 10.60% | Colombie 6.32% |
Pérou 6.20% | Chine 5.34% |
Source : Banque mondiale (https://wits.worldbank.org)
Les organisations dépendant des États-Unis
La politique brésilienne d'intégration régionale
sur le continent américain
Un net avantage à l’Amérique du Nord
Un exemple de « pont continental » en Amérique du Nord
Un net avantage à l’Amérique du Nord
Les projets d’infrastructures régionales lancés en 2012
dans le cadre de l’IIRSA (Initiative d’Intégration de la Région Sud-Américaine),
a) Les organisations dépendant des États-Unis
Les organisations dépendant des États-Unis
La signature en 1992 de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Mis en place au cours de l'année 1993, il entre en vigueur le 1er janvier 1994.
Les organisations dépendant des États-Unis
Qu’est-ce que l’ALENA ?
L'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est un accord commercial de large portée, qui établit les règles régissant le commerce et l'investissement entre le Canada, les États Unis et le Mexique. Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA le 1er janvier 1994, l'Accord a systématiquement éliminé la plupart des obstacles, tarifaires et non tarifaires, au libre-échange et à l'investissement entre les trois pays de l'ALENA. [...] Depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA, les échanges commerciaux et les investissements en Amérique du Nord ont augmenté, se traduisant par une forte croissance économique, la création d'emplois et un plus vaste éventail de biens de consommation à meilleurs prix. Les entreprises, les consommateurs, les ménages, les travailleurs et les agriculteurs de toute l'Amérique du Nord ont tiré profit de ces avantages.
www.alenaaujourdhui.org
Les organisations dépendant des États-Unis
Les cinq premiers partenaires commerciaux des États membres de l'ALENA
(en % de leurs importations et exportations respectives)
MEXIQUE | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 46.39% | États-Unis 79.95% |
Chine 17.64% | Canada 2.78% |
Japon 4.33% | Allemagne 1.70% |
Allemagne 3.91% | Chine 1.64% |
Corée du Sud 3.75% | Japon 1.04% |
CANADA | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 51.33% | États-Unis 75.85% |
Chine 12.64% | Chine 4.32% |
Mexique 6.33% | Royaume-Uni 3.24% |
Allemagne 3.2% | Japon 2.17% |
Japon 3.12% | Mexique 1.44% |
ÉTATS-UNIS | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 21.85% | Canada 18.26% |
Mexique 13.18% | Mexique 15.74% |
Canada 12.71% | Chine 8.4% |
Japon 5.81% | Japon 4.37% |
Allemagne 4.98% | Royaume-Uni 3.64% |
Source : Banque mondiale (https://wits.worldbank.org)
Les organisations dépendant des États-Unis
La politique de libre-échange menée par
les États-Unis sur le continent américain
b) Les organisations à l’initiative du Brésil
Les organisations à l’initiative du Brésil
La signature en 1991 du traité d'Asuncion qui donne naissance au Mercosur
Les organisations à l’initiative du Brésil
Qu’est-ce que le Mercosur ?
Le marché commun du Sud (Mercado Comùn del Sur en espagnol, abrégé Mercosur) constitue le quatrième espace économique du monde, après l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est. Il représente un marché de plus de 240 millions de consommateurs, soit 70 % de la population de l’Amérique du Sud. Le PIB du Mercosur est comparable à celui de l’Allemagne, il est estimé à 3 200 milliards de dollars, ce qui représente 80 % de la richesse produite sur le continent sud-américain. Créé le 26 mars 1991 par le traité d’Asuncion, le Mercosur regroupe aujourd’hui le Brésil, l’Argentine (tous deux déjà liés depuis 1985), l’Uruguay, le Paraguay et le Venezuela [et la Bolivie depuis 2015].
Si on le compare aux autres grands marchés intégrés, le Mercosur se présente comme un outil de coopération moins efficace que l’Union européenne, mais plus poussé que l’Alena (Accord de libre-échange de l’Amérique du Nord). Les objectifs du Mercosur sont multiples et complexes : la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production, l’établissement de droits douaniers extérieurs communs, la coordination des politiques économiques et l’harmonisation des législations des États membres. Le libre commerce est institué sur 85 % des 9 000 produits entrant dans les termes de l’accord, principalement les denrées comestibles, les biens d’équipement et certains services informatiques. Ce qui a suscité l’intérêt des pays voisins : le Chili et la Bolivie ont signé un accord de libre-échange avec le Mercosur en 1996.
Yves Chapellier, La Croix, 1er août 2012
Les organisations à l’initiative du Brésil
Les cinq premiers partenaires commerciaux des États membres du Mercosur
(en % de leurs importations et exportations respectives)
BRÉSIL | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 17.52% | Chine 18.97% |
Chine 16.99% | États-Unis 12.58% |
Allemagne 6.64% | Argentine 7.24% |
Argentine 6.60% | Pays-Bas 5.57% |
Corée du Sud 3.96% | Allemagne 2.62% |
ARGENTINE | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Brésil 24.45% | Brésil 15.64% |
Chine 18.82% | États-Unis 7.76% |
États-Unis 12.56% | Chine 7.66% |
Allemagne 5.49% | Vietnam 4.41% |
Mexique 3.21% | Chili 3.98% |
URUGUAY | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 18.83% | Brésil 17.20% |
Brésil 17.97% | Chine 12.80% |
Argentine 13.33% | États-Unis 6.48% |
États-Unis 6.94% | Argentine 5.23% |
Allemagne 4.74% | Pays-Bas 3.43% |
PARAGUAY | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
Chine 27.12% | Brésil 35.42% |
Brésil 24.18% | Argentine 10.01% |
Argentine 14.35% | Russie 7.71% |
États-Unis 7.21% | Chili 6.11% |
Japon 2.46% | Italie 3.64% |
VENEZUELA (2013) | |
---|---|
Importations de | Exportations vers |
États-Unis 23.33% | États-Unis 0.6% |
Chine 17.01% | Chine 0.3% |
Brésil 10.02% | Colombie 0.3% |
Colombie 5.02% | Pays-Bas 0.2% |
Mexique 4.97% | Brésil 0.2% |
BOLIVIE | |
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Importations de | Exportations vers |
Chine 17.89% | Brésil 28.05% |
Brésil 16.48% | Argentine 16.88% |
Argentine 11.77% | États-Unis 12.08% |
États-Unis 10.60% | Colombie 6.32% |
Pérou 6.20% | Chine 5.34% |
Source : Banque mondiale (https://wits.worldbank.org)
Les organisations dépendant des États-Unis
La politique brésilienne d'intégration régionale
sur le continent américain
c) Un net avantage à l’Amérique du Nord
Un net avantage à l’Amérique du Nord
Les projets d’infrastructures régionales lancés en 2012
dans le cadre de l’IIRSA (Initiative d’Intégration de la Région Sud-Américaine),
Les dynamiques d’intégration sont très nombreuses sur le continent américain, mais la plupart d’entre elles sont à l’heure actuelle paralysées par les multiples tensions qui traversent ou qui opposent entre eux les États américains. La mise en place d’une structure comparable à l’Union européenne est donc encore loin d’être envisageable dans l’hémisphère occidental.